ZNIEFF 930020249
LE BAS VERDON ENTRE VINON-SUR-VERDON ET LE LAC D'ESPARRON - BOIS DE MAURRAS - PLAINE ALLUVIALE DU COLOSTRE À L'AVAL DE SAINT-ANTOINE

(n° régional : 83117100)

Commentaires généraux

Commentaire général

A cheval entre les Alpes-de-Haute-Provence et le Var, ce site s’étire de Vinon-sur-Verdon à Saint-Julien.

Il comprend, d'ouest en est, un ensemble de terres agricoles et le cours du Verdon autour de Vinon-sur-Verdon, le Verdon avec ses ripisylves en aval de Gréoux-les-Bains, la plaine alluviale du Colostre à l'aval de Saint-Antoine, le lac d'Esparron et ses basses gorges avec les versants boisés. Cet ensemble collinaire est fortement découpé par de nombreux talwegs. La couverture forestière est à base de chênes pubescents et de chêne verts. Des garrigues sont également présentes.

Le substrat géologique est composé, pour la partie ouest du site, d'alluvions récentes de fond vallons, associant des cailloutis, sables et galets liés au dépôt de sédiments charriés par le cours d'eau. En amont le lac d'Esparron et son versant rive gauche possèdent une assise géologique composée de marnes et calcaires de l'Hauterivien (Crétacé).

Du point de vue climatique le site est nettement marqué par les influences provençales, avec un climat sec et ensoleillé, caractérisé par un déficit des précipitations estivales.

Le site est inclus dans les étages de végétation méso-méditerranéen supérieur et supra-méditerranéen.

La végétation du site, pour la partie située en aval, est liée au fonctionnement du cours d'eau, qui rajeunit périodiquement les ceintures végétales bordant le lit de la rivière. On trouve ainsi des zones de galets et de sables, des fourrés à saules (Salix ssp.), des linéaires de forêts de bois tendre à Trembles (Populus tremula), Aulnes (Alnus incana) et peupliers (Populus ssp.).

Le versant surmontant le Lac d'Esparron possède une végétation se composant principalement de garrigues à Lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia), de landes à Genêt cendré (Genista cinerea), de pinèdes de Pin d'Alep (Pinus Halepensis), localement de chênaies vertes, et de chênaies pubescentes.

Milieux naturels

Le site ne possède pas d'habitat déterminant. Deux habitats remarquables sont cependant très ponctuellement présents : les formations végétales des rochers et falaises calcaires ibéro-méditerranéennes [all. phyto. Asplenion glandulosi (62.11)] et les ripisylves-galeries de Saule blanc (Salix alba) [all. phyto. Salicion albae (44.141)].

Les pentes de bordure associent également divers habitats typiques ou représentatifs tels que : les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], les garrigues supra-méditerranéennes à Thym (Thymus vulgaris) [all. phyto. Helianthemo italici-Aphyllanthion monspeliensis (32.63)], les landes supra-méditerranéennes et oro-méditerranéennes à Genêt cendré (Genista cinerea) et Lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia) [all. phyto. Lavandulo angustifoliae-Genistion cinereae (32.61 et 32.62)], les fruticées d’arbustes xéro-thermophiles divers [all. phyto. Berberidion vulgaris (31.81)], les pinèdes sylvestres sèches supra-méditerranéennes [all. phyto. Cephalanthero rubrae-Pinion sylvestris (42.59)], les boisements thermophiles et supra-méditerranéens de Chêne pubescent (Quercus humilis) [all. phyto. Quercion pubescenti-sessiliflorae (41.711)] et localement les boisements méso et supra-méditerranéens de Chêne vert ou Yeuse (Quercus ilex) [all. phyto Quercion ilicis (45.31 & 45.32)].

Flore

Le site compte une espèce végétale déterminante, protégée en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur : la Diplachné tardive (Cleistogenes serotina), graminée des pelouses et rocailles xériques et deux espèces végétales remarquables dont une est protégée en Provence-Alpes-Côte-d’Azur : l'Ophrys de Provence (Ophrys provincialis). L’autre espèce étant le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus).

Faune

Cette zone présente un intérêt faunistique assez marqué avec la présence de 23 espèces patrimoniales dont neuf sont déterminantes.

L’intérêt de la zone est surtout mammalogique et ichtyologique. Les mammifères comprennent la Genette (Genetta genetta), le Castor (Castor fiber) ainsi que diverses chauves-souris telles que le Vespertilion de Capaccini (Myotis capaccinii), espèce déterminante de chauve-souris rare et menacée, strictement cavernicole et affectionnant les cours d'eau méditerranéens, le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), espèce déterminante glaneuse capturant les mouches et araignées, souvent liée aux milieux rivulaires et très stratifiés, utilisant des gîtes variés en reproduction (bâtiments, cavités, ponts), le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) espèce déterminante et menacée, en déclin dans la région, plutôt thermophile mais présent jusqu’à au moins 2 200 m d’altitude, chassant dans les bocages et les paysages karstiques riches en broussailles, pelouses, pâtures et prairies, souvent proches de l’eau courante ou stagnante, de grottes et d’habitations et le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile occupent au moins un gîte majeur sur le secteur. D’autres espèces comme le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), le Petit murin (Myotis blythii), espèce déterminante thermophile occupant des cavités souterraines ou bâtis en reproduction et chassant en milieux ouverts et le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude, ont été contactée également.

Chez les reptiles, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, est présente.

Chez les poissons, citons l’Apron (Zingel asper), l’un des poissons d’eau douce les plus menacés en France à l’heure actuelle, le Toxostome (Parachondrostoma toxostoma), dont la population du Verdon est l’une des plus belles de la région, le Barbeau méridional (Barbus meridionalis) et le Blageon (Telestes souffia).

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe le cours inférieur du Verdon, à l’aval des basses gorges. Il inclut le lac d’Esparron, ainsi que la plaine alluviale du Colostre. Ses limites suivent autant que possible sur des repères topographiques et géographiques évidents (ruptures de pente, talwegs, dessertes, lisières).