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Commentaire général
Localisé sur les bordures sud du département des Alpes de Haute Provence et nord du Var, le lac de Sainte Croix est établi au sein d’un ensemble sédimentaire essentiellement composé au nord-ouest par les conglomérats de Valensole du Mio pliocène, appartenant aux formations issues d’un complexe fluvio lacustre, et au sud est par des terrains sédimentaires calcaires et marneux, du Crétacé, du Jurassique et du Lias. Ces conglomérats sont partiellement recouverts de zones de colluvions et de cônes de déjection. Ils s'érodent facilement et donnent naissance à de nombreux ravins et ravinements bien visibles dans le paysage.
Du point de vue climatique, le site est nettement marqué et caractérisé par un climat supra méditerranéen sec et ensoleillé, montrant un déficit accusé des précipitations estivales.
La végétation forestière est caractérisée par des boisements de Pin d'Alep (Pinus halepensis), des chênaies vertes et des chênaies pubescentes. Ces forêts alternent avec des zones de fourrés denses, des fruticées, des garrigues et des pelouses sèches.
Flore et habitats naturels
Entre le Hameau du Pont et Chabassole s’étend une formation à Genêt de Villars, enrichie du rare Noccaea praecox. Les escarpements rocheux en périphérie du lac montrent le Picris pauciflora et le Galium aparine subsp. tenerum. Ponctuellement un beau peuplement de Cerfeuil noueux (Chaerophyllum nodosum) existe près d’Aiguines. Mais le plus original est constitué par les végétations amphibies qui se développent sur les grèves exondées avec de beaux peuplement d’Eleocharis acicularis (localité unique pour toute la Provence) et de Menthe des cerfs (Mentha cervina, espèce en forte régression en Provence). Les mentions du Polygala grêle (Polygala exilis), de la Petite Massette (Typha minima) et de la Grande douve (Ranunculus lingua) sont antérieures à la création du Lac, et il n’est pas certain que ces deux plantes aient pu s’installer sur les nouvelles berges du plan d’eau.
Faune
Le lac de Sainte Croix et ses rives possède un patrimoine faunistique d’un intérêt biologique certain : 22 espèces animales patrimoniales y ont été recensées dont quatre déterminantes.
Les chauves-souris comprennent notamment deux espèces : le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) et le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii). Plusieurs oiseaux d’intérêt patrimonial nichent ici : le Busard cendré (Circus pygargus), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), la Caille des blés (Coturnix coturnix), le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), la Pie grièche à tête rousse (Lanius senator), la Pie grièche méridionale (Lanius meridionalis). Au titre des poissons, citons le Blageon (Telestes souffia) et le Toxostome (Parachondrostoma toxostoma).
Deux reptiles sont inventoriés localement : la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, et le Seps strié (Chalcides striatus), espèce remarquable à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables.
L’entomofaune est représentée par la Vanesse des pariétaires (Polygonia egea), espèce déterminante de Nymphalidé d'affinité méditerranéo asiatique, en forte régression en Provence, typique des talus et murets chauds et ensoleillés, la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), Zygaenidé d’affinité ouest méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum), la Cicadette argentée (Tettigettalna argentata), espèce remarquable d'affinité méditerranéenne qui recherche les milieux aride parsemés d'arbustes le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), neuroptère assez commun mais localisé aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches, le Sténobothre cigalin (Stenobothrus fischeri glaucescens), criquet remarquable des lieux secs, arides et pierreux, et le Grillon testacé (Eugryllodes pipiens), espèce ouest méditerranéenne dont la sous espèce provincialis est endémique du sud de la France, qui peuple les pentes rocailleuses et pelouses sèches sur les reliefs exposés. Chez les arachnides, signalons enfin la présence du Scorpion languedocien (Buthus occitanus), espèce remarquable d’affinité ouest méditerranéenne, peu commune et localisée aux milieux ouverts, chauds et sablonneux, ici en extrême limite d’aire septentrionale de son aire de répartition.
Ce site intéresse la partie du lac de Sainte-Croix établie sur le département des Alpes-de-Haute-Provence. Ses limites sont calées sur la bordure ouest de celui-ci, au niveau des berges. En revanche, elles incluent, à partir de la rupture de pente avec le plateau, le versant semi-boisé en pente forte qui longe la bordure nord-ouest du lac.
