ZNIEFF 930020255
RIPISYLVES ET ANNEXES DES VALLÉES DE L'ISSOLE ET DU CARAMY

(n° régional : 83124100)

Commentaires généraux

Commentaire général

L’issole et le Caramy prennent tous deux leur source sur les contreforts du Moure d’Agnis. Après avoir contourné la Montagne de la Loube, l’un par le nord , l’autre par le sud, les deux cours d’eau se rejoignent à la retenue de Carcès. Durant leurs trajets respectifs, les deux rivières auront traversé des territoires essentiellement agricoles.

 

Flore et habitats naturels

Trois types de ripisylves se répartissent le long de ces cours d’eau. Dans les secteurs les plus encaissés et les plus froids, se développe une ripisylve à Aulne glutineux, notamment entre Vins et le barrage de Carcès. C’est précisément là, le long de canaux, que se trouve l’Epiaire des marais (Stachys palustris), espèce réfractaire au climat méditerranéen. Elle est aussi à retrouver à Brignoles où elle fut citée autrefois. Partout ailleurs, c’est la classique ripisylve à Peupliers que l’on rencontre, lorsqu’elle n’a pas été détruite, sauf autour du lac de Carcès où se met en place une ripisylve à Saule blanc, dans des secteurs longtemps inondés chaque année. Il lui succède vers le centre du lac, en phase exondée et en fin d’été, un Heleochloion fragmentaire, où abondent Crypsis schoenoides et le Chénopode rouge, formation typique des substrats eutrophes longtemps inondés. Ponctuellement à Carcès, Cabasse ou Sainte Anastasie sur Issole, dans des portions de rivières à cour très lent, s’observe la formation à Nénuphar jaune (Nuphar lutea), rare en méditerranée. Les affleurements rocheux permettent le développement de la formation à Capillaire de Montpellier au niveau de suintements ensoleillés, ou de la Scolopendre (Asplenium scolopendrium) lorsque ombre et humidité atmosphérique sont suffisantes. La Lathrée écailleuse (Lathraea squamaria) se rencontre le long du Caramy depuis Mazaugues jusqu’à Vins sur Caramy.

 

Faune

Cette zone présente un intérêt élevé sur le plan faunistique. Pas moins de 21 espèces animales patrimoniales y ont été trouvées dont 5 espèces déterminantes.

La zone offre des sites intéressants pour de nombreuses espèces de Chiroptères, souvent en régression et plus ou moins menacées à l’heure actuelle, tels les Grand et Petit Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum et Rhinolophus hipposideros), le Petit Murin (Myotis blythii), les Vespertilions à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et de Capaccini (Myotis capaccinii), la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) de passage, la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri). L’avifaune nicheuse locale comprend des espèces comme la Chouette chevêche (Athene noctua), le Petit duc scops (Otus scops), le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), le Cincle plongeur (Cinclus cinclus). Le Barbeau méridional (Barbus meridionalis) et le Blageon (Telestes souffia) représentent les espèces marquantes du peuplement ichtyologique local. 

Parmi les crustacés, citons l’Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) et la Daphnie (Daphnia ambigua), espèce remarquable des petits lacs et étangs eutrophes, sporadique en Europe occidentale. 

Concernant l’entomofaune, diverses espèces de lépidoptères et d’odonates se distinguent par la présence de la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo asiatique, protégée au niveau européen, surtout inféodée  localement à Aristolochia rotunda en bordure de cours d’eau, la Téchla de l'orme (Satyrium w album), espèce remarquable de Lycénidés, d'affinité eurasiatique tempérée, localisée et peu commune, ayant fortement régressée suite au dépérissement des ormes attaqués par la graphiose, le Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma), espèce remarquable d'odonate ouest méditerranéen, inféodée aux rivières à eaux claires, l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce remarquable et protégée en France, qui affectionne les écoulements modestes à eaux courantes claires, ensoleillées et peuplées d'hydrophytes, ainsi que la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce remarquable d’odonate, protégée en Europe, d’affinité ouest méditerranéenne, dont la larve aquatique se développe au niveau du chevelu racinaire des arbres des rives.

Commentaires sur la délimitation

Zone incluant les cours d’eau et, en dehors d’autres ZNIEFF existantes, qui englobe les habitats dépendants (ripisylves, prairies, contres canaux …)