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Commentaire général
Ce site porte sur un vaste ensemble situé dans le Haut Var, entre Saint-Julien, Ginnasservis, La Verdière et Esparron. Il est situé entre 320 et 539 m d'altitude soit en limite supérieure de l'étage climatique mésoméditerranéen. Il s'inscrit dans un contexte géologique jurassique homogène, ponctué d'affleurements dolomitiques. Du point de vue paysager, le site présente une alternance de plaines agricoles et de petites collines boisées. L'agriculture est souvent basée sur la polyculture élevage (ovins, culutres de fourrage, de céréales). Les plaines sont souvent parcourues par des drains et des ruisseaux. Les boisements sont généralement des taillis de chênes pubescents voir des chênes verts. Des zones de pelouses steppiques et des garrigues sont également bien présentes.
Flore
Les cultures de céréales montrent encore çà et là un cortège de messicoles devenues fort rares en France (Bupleurum subovatum, Spergula segetalis, Nigella hispanica var. parviflora etc.) Les pelouses sèches, souvent steppiques, permettent le développement de la scabieuse étoilée (Lomelosia stellata), de l’Inule variable (Inula bifrons) ou du Liseron rayé (Convolvulus lineatus). Ponctuellement (à Bourdas), Crypsis schoenoides a été noté dans des terrains dénudés longuement inondés l’hiver.
Faune
Cette plaine du Haut Var occidental revêt un intérêt élevé pour la faune.
Le Lynx (Lynx lynx) y a été observé en 1996. Trois espèces de chiroptères sont déterminantes : le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), le Grand Murin (Myotis myotis) et le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum). Elles sont accompagnées du Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable.
L’avifaune nicheuse est représentée par un riche cortège d’espèces tout à fait intéressantes sur le plan patrimonial : Autour des palombes (Accipiter gentilis), Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), Busard cendré (Circus pygargus), Bondrée apivore (Pernis apivorus), Faucon hobereau (Falco subbuteo), Caille des blés (Coturnix coturnix), Outarde canepetière (Tetrax tetrax), Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus), Chouette chevêche (Athene noctua), Petit duc scops (Otus scops), Rollier d’Europe (Coracias garrulus), Guêpier d’Europe (Merops apiaster), Huppe fasciée (Upupa epops), Torcol fourmilier (Jynx torquilla), Alouette calandre (Melanocorypha calandra), Alouette Calandrelle (Calandrella brachydactyla), Alouette lulu (Lulula arborea), Cochevis huppé (Galerida cristata), Pipit Rousseline (Anthus campestris), Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), Pie grièche à tête rousse (Lanius senator), Bruant ortolan (Emberiza hortulana), Bruant proyer (Emberiza calandra), Bruant mélanocéphale (Emberiza melanocephala).
Le Lézard ocellé (Timon lepidus), le Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus) et le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) sont également signalés.
Chez les arthropodes, le cortège patrimonial local comprend en particulier le Scorpion jaune ou languedocien (Buthus occitanus), espèce méditerranéenne remarquable et relativement localisée d’arachnides Buthidés, liée aux endroits rocailleux, ouverts, secs, chauds et ensoleillés (espèce dite « xéro thermophile »), la Lycose de Narbonne (Lycosa tarantula), espèce méditerranéenne d’Arachnides Lycosidés, des garrigues, friches et pelouses sèches, et le Fourmilion géant (Palpares libelluloides), espèce remarquable assez commune mais toujours localisée aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches, l’Agapanthe de la molène ou de Kirby (Agapanthia kirbyi), espèce remarquable et rare de coléoptère Cérambycidé (longicorne) dont les larves se développent uniquement dans les hampes de Molènes (Verbascum sp.).
Les peuplements de papillons de jour présentent un fort intérêt, citons le Sablé de la Luzerne (Polyommatus dolus), l'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), espèce déterminante de Lépidoptère Hespériidés d'affinité ouest méditerranéenne, en régression et affectionnant les pelouses sèches et surfaces pâturées où croissent ses plantes hôtes, en particulier le Marrube commun (Marrubium vulgare), l'Hespérie de l'Herbe au vent (Syrichtus proto), espèce remarquable de lépidoptère Hespériidés d'affinité méditerranéenne, peu commune et localisée aux pelouses et friches sèches, dont la chenille se nourrit principalement de Phlomis herbaventi, l'Azuré des orpins (Scolitantides orion), espèce remarquable de Lycénidés d'affinité eurasiatique très localisée en France et généralement peu abondante, fréquentant les milieux ouverts chauds et rocailleux à Orpins, le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce méditerranéo montagnarde dont l’aire de répartition ibéro provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea),et la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce remarquable d’affinité ouest méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum).
Les orthoptères présentent également un fort intérêt local, grâce à la présence du rare Criquet hérisson (Prionotropis hystrix azami), espèce déterminante d’Orthoptères Pamphagidés, endémique de quelques pelouses, steppes et rocailles xérothermiques de Provence, de l'Arcyptère provençale (Arcyptera kheili) grosse espèce à mobilité réduite et endémique de Provence, du Sténobothre occitan (Stenobothrus festivus), espèce remarquable d’affinité ouest méditerranéenne, qui recherche les pelouses steppiques, de l'Oedipode occitane (Oedipoda charpentieri), criquet d'affinité ouest méditerranéenne et steppique, très rare en région PACA en dehors de la Crau qui représente un bastion français pour l'espèce, et de l'Ephippigère provençale (Ephippiger provincialis), orthoptère remarquable dont la répartition se limite quasiment aux départements du Var et des Bouches du Rhône. Enfin chez les odonates citons l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce remarquable et protégée qui affectionne les écoulements modestes à eaux courantes claires, ensoleillées et peuplées d'hydrophytes.
Les limites de ce site sont fondées sur des espaces fonctionnels, plaine agricole et collines intercalaires, outre l'occupation du sol, des limites communales et des voies de communication ont été utilisées pour circonscrire cet ensemble.
