ZNIEFF 930020277
RIPISYLVES ET AGROSYSTÈMES DE SAUVEBONNE ET DE RÉAL MARTIN

(n° régional : 83164100)

Commentaires généraux

Commentaire général

Ensemble de zones agricoles entrecoupées de bois et comprenant deux collines dans sa partie nord.

Flore et habitats naturels

Les pinèdes claires sur sols alluvionnaires (la Navarre, La Mayonnette) sont riches en Isoetes de Durieu (Isoetes duriei) et Romulées (Romulea columnae). Les affleurements rocheux au nord du site sont occupés à l’adret par la formation à Phagnalon saxatile et Allosorus tinaei en mosaïque avec une brousse à Oléastres. Les ubacs et portions basses de ces collines possèdent encore de beaux vestiges de yeuseraie thermophile de basse altitude à Arisarum où s’observe le Carex d’Hyères (Carex olbiensis). Dans la ripisylve de la Roquette poussent quelques peuplements de Nivéole (Leucojum pulchellum).

Faune

Ces vallées possèdent un peuplement faunistique de grande qualité. Ce ne sont pas moins de 41 espèces animales patrimoniales que l’on peut rencontrer dans ce secteur, dont 21 sont déterminantes.

L’avifaune nicheuse patrimoniale est riche en espèces déterminantes telles que la Pie grièche à tête rousse (Lanius senator) espèce des milieux ouverts méditerranéens, le Var concentrant la majorité de la population régionale ou encore le Rollier d’Europe (Coracias garrulus). D’autres espèces nicheuses remarquables y sont également observées comme le Martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis), la Caille des blés (Coturnix coturnix), le Pic épeichette (Dendrocopos minor), le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), le Bruant proyer (Emberiza calandra), le Petit duc scops (Otus scops) ou encore la Huppe fasciée (Upupa epops). A noter également la présence du Cincle plongeur (Cinclus cinclus) lié aux cours d’eau froids, propres et bien oxygénés, à courant plutôt vif, entre 100 et 2 400 m. d’altitude ou du Cochevis huppé (Galerida cristata).

Des chauves-souris telles que le Vespertilion à oreilles échancrées et le Molosse de Cestoni utilisent divers milieux comme zone de chasse.

Une espèce de reptiles déterminante est signalée sur le secteur : la Tortue d’Hermann (Testudo hermanni) est largement répartie dans le Massif des maures, souvent en petites populations fragmentées. La vallée du Real Martin est proche de la limite ouest des populations fonctionnelles connues dans le Var (nombreuses introductions ponctuelles en PACA), toutefois les observations régulières autour de la ZNIEFF semblent indiquer une reproduction effective dans le secteur. Elle utilise une multitude de milieux méditerranéen à fort ensoleillement, ses habitats ont connus une fragmentation et dégradation significative avec l’urbanisation, le défrichement et les mises en culture d’espaces naturels. D’autres espèces remarquables sont aussi mentionnée notamment la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) qui se reproduit sur la zone au niveau de la retenue du Plan du Pont, et probablement sur les étangs de Sauvebonne. Ces noyaux de populations sont très probablement connectés, via le Gapeau, aux grandes populations des Salins d’Hyères situées en aval. Cette tortue utilise les étangs végétalisés de ces vallées comme lieux d’activité au printemps-été. Les sites de reproduction favorisés sont des terres meubles ensoleillées (prairies, champs cultivés). Les cours d’eau et fossés sont utilisés comme corridors nécessaires pour la dispersion. On retrouve aussi la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce remarquable à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.

Du côté des amphibiens, signalons l’observation du Discoglosse sarde (Discoglossus sardus), petit anoure tyrrhénien qui utilise les mares temporaires, les ruisseaux lents et les réservoirs pour sa reproduction. Une population fonctionnelle est présente sur les îles d’Hyères. Son observation sur la partie aval du Gapeau laisse penser à une introduction volontaire au XXe siècle, comme pour d’autres localisations en PACA (Marseille). De nouvelles prospections doivent être envisagées afin de vérifier la présence de l’espèce et sa reproduction effective ou non sur site.

Trois poissons d’eau douce remarquables fréquentent les eaux courantes de ce secteur : le Barbeau méridional, le Blageon et la Blennie fluviatile.

Les invertébrés patrimoniaux de la zone comprennent la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo asiatique, protégée au niveau européen, localement inféodée à Aristolochia pistolochia et parfois Aristolochia pallida, dans les chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1300 m d’altitude, l’Anthaxie maritime (Anthaxia thalassophila), espèce remarquable de Buprestidae d’affinité méditerranéenne, dont la larve vit dans le bois des châtaigniers, des chênes pubescents, des frênes et des pistachiers et dont l’adulte se rencontre sur les fleurs (cistes, églantines, composées et ombellifères), le Grillon des jonchères (Trigonidium cicindeloides), espèce déterminante d'orthoptères d'affinité thermo-méditerranéenne, très localisée en France à certaines prairies humides et lisières de ripisylves sur le littoral, de Marseille aux Alpes-Maritimes, le Copépode Harpacticus flexus, espèce remarquable de Crustacés, des côtes atlantiques et méditerranéennes d’Europe, dont la seule station provençale connue se situe à l’embouchure du Gapeau. A signaler également que le Faux-cuivré smaragdin (Tomares ballus) serait à retrouver dans le secteur.

Commentaires sur la délimitation

Plaine agricole comprise entre Hyères et Pierrefeu, limitée par les Muares à l’Est et les collines de grés permiens à lOuest.