ZNIEFF 930020291
ARCHIPEL DES EMBIEZ

(n° régional : 83191100)

Commentaires généraux

Commentaire général

Archipel siliceux sur les marges de la Provence calcaire. Dans les dernières décennies, l’homme a profondément modifié le milieu des deux principales îles (Tour Fondue et Grand Gaou), lesquelles conservent encore des milieux et un cortège floristique très intéressants.

Flore et habitats naturels

Les habitats présents dans l’archipel sont ceux liés au littoral siliceux : formation à Limonium pseudominutum, brousses littorales où abondent le Genévrier rouge et la Thymélée (Juniperus phoenicea subsp. turbinata et Thymelaea hirsuta) puis brousses à lentisque et oléastres, mais où manque le Myrte. Les pelouses sur sables souvent calcaires, permettent le développement d’une flore fugace à géophytes, totalement desséchée lors de l’afflux touristique estival. C’est en hivers et au premier printemps que l’on peut observer l’Ail petit Moly, abondant, les Romulées (R. columnae, R. rollii et R. ramiflora) bien présentes aussi. En revanche, le très rare Ophrys bombyx (Ophrys bombyliflora) a bien failli disparaître sous les aménagements d’un camping, et les quelques pieds qui subsistent sont à respecter impérativement. Le Palmier nain (Chamaerops humilis) est en cours d’installation dans le maquis de la Tour Fondue où les jeunes pieds ne sont pas exceptionnels. Dans cette dernière île, les lagunes (anciennes salines) permettent l’expression d’une végétation à Ruppia et de fourrés à Salicorne ligneuse. Plusieurs Orobanchacées rares se rencontrent sur l’archipel, comme Orobanche cernua sur le Gaou, O. sanguinea sur l’ensemble de l’archipel ou la très rare Phelipanche camphorosmae sur l’île de la Tour Fondue, probablement déjà connue de Robert qui y cite en 1838 « O. caerulea ».

Faune

Vingt espèces patrimoniales, dont huit déterminantes, occupent ce territoire de l’archipel des Embiez.

Pour les mammifères, citons le Petit Rhinolophe, espèce remarquable de chauve-souris.

Parmi les oiseaux nicheurs déterminants, notons la présence du faucon pèlerin (Falco peregrinus) et de l’Hirondelle rousseline (Cecropis daurica) espèce rare nichant en petit nombre dans les départements méditerranéens et fréquentant les milieux ouverts et semi-ouverts. La Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator), espèce déterminante des milieux ouverts méditerranéens, le Var concentrant la majorité de la population régionale, fréquente également l’archipel. Des espèces côtières sont régulièrement observées sur le site, comme le Puffin yelkouan (Puffinus yelkouan), le Puffin de Scopoli (Calonectris diomedea) et le Cormoran huppé de Méditerranée (Phalacrocorax aristotelis desmarestii).

Parmi les reptiles, une espèce déterminante, le Phyllodactyle d’Europe (Euleptes europaea) colonise les affleurements rocheux de l’archipel des Embiez. Il est accompagné par la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.

Les invertébrés sont représentés sur site par le Grillon maritime (Pseudomogoplistes squamiger), espèce déterminante très rare, localisée et en régression, colonisant les bandes littorales avec laisses de mer des côtes méditerranéennes et des Canaries.

Commentaires sur la délimitation

Limites calquées sur celles de l’archipel, tout en évitant les secteurs très fortement anthropisés.