ZNIEFF 930020316
KARST DE ROQUEFURE

(n° régional : 84107100)

Commentaires généraux

Description de la zone

À l’ouest de la ville d’Apt, et au sud du Chêne un site très original a été façonné par des calcaires à faciès urgonien pour former le paléokarst du Calavon. Cet ensemble, entaillé par les gorges du Calavon, comprend au nord le site de Roquefure/le Ménage et au sud le Bois Sauvage. En surface, le calcaire est creusé de dolines remplies de sables et d’argiles sableuses rouges et jaunes, séparées par des reliefs résiduels (bosses ou pitons arrondis). Ce complexe était autrefois connu sous l’appellation de « sidérolithique du Coulon » (Albo Aptien). La particularité de ce karst est de s’être réalisé non pas à l’air libre mais sous une couverture de terrains sableux et argileux qui a été totalement altérée lors de la formation du karst. Elle s’est retrouvée piégée dans les dépressions. Par la suite, un ensemble sableux est venu recouvrir et combler cette surface karstifiée.

La végétation située dans l’étage mésoméditerranéen se compose de taillis de chêne vert entrecoupés de pinèdes de pin d’Alep et de pin maritime, de pelouses à annuelles, de garrigues, mais aussi de maquis à callune et à bruyère à balai.

Flore et habitats naturels

La structuration complexe du karst de Roquefure est à l’origine d’une flore silicicole et calcicole. Les sites psammophiles abritent des pelouses à annuelles, alors que sur calcaire s’installe ponctuellement la formation méditerranéo montagnarde à Genista pulchella (genêt de Villars) toujours rare en France (des Corbières aux Alpes du Sud). La station de Roquefure, même si elle n’est pas aussi typique que celles des crêtes du Luberon, n’en constitue pas moins, par son altitude très basse (à peine 200 m), et par sa localisation dans une vallée fluviale, une exception qui atteste de l’adaptation de cette formation à un contexte qui lui est beaucoup moins favorable. Sur les parois rocheuses dominant le Calavon, on peut rencontrer la formation saxicole à Hieracium stelligerum (épervière étoilée). Elle est endémique du sud-est de la France (des Cévennes à la Haute Provence).

Faune

Cette zone recèle un patrimoine faunistique d’un intérêt relatif avec 12 espèces animales patrimoniales dont deux déterminantes.

L’avifaune est représentée par le Circaète Jean le blanc, l’Autour des palombes, le Faucon hobereau, le Grand-duc d’Europe, le Petit duc scops, et le Monticole bleu pour les oiseaux nicheurs

Plusieurs mammifères patrimoniaux sont inventoriés notamment le Castor d’Europe et le Petit Rhinolophe.

L’herpétofaune est caractérisée par la présence du Pélobate cultripède (Pelobates cultripes), espèce déterminante ibéro-française méridionale affectionnant les milieux ouverts, du Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce remarquable ouest-européenne d'affinité méridionale, et du Seps strié (Chalcides striatus), espèce remarquable à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables.

Le Scorpion languedocien (Buthus occitanus), espèce remarquable xéro thermophile d’affinité ouest méditerranéenne, peu commune et affectionnant les sols meubles voire sablonneux est le seul représentant parmi les arthropodes d’intérêt patrimonial.

Commentaires sur la délimitation

Répartition et agencement des habitats : les boisements, les pelouses, la garrigue et le maquis occupent la totalité de cette zone, permettant ainsi de définir les contours de la ZNIEFF.

Cette démarche se justifie par le fonctionnement et les relations existant entre ces différents écosystèmes : il existe une complémentarité entre les milieux ouverts, terrain de chasse privilégié pour l’avifaune nichant dans les milieux plus fermés.

La climatologie ainsi que les contraintes du milieu physique et plus particulièrement l’analyse géomorphologique confortent la définition du pourtour de la zone. Celle-ci ne prend pas en compte les agrosystèmes ainsi que les sites qui relèvent d’une autre unité géologique.

La périphérie trop urbanisée a été exclue de la zone, de même que des sites situés au nord de la RN 100 (problème de fragmentation d’aire).