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Description de la zone
Dans la plaine comtadine, le réseau des Sorgues et de ses affluents marque le paysage et se développe sur un substrat formé de sols alluviaux profonds et imperméables. Malgré de grands travaux de drainages séculaires qui ont permis les implantations humaines et une agriculture vouée à l’arboriculture et aux grandes cultures, la partie centrale de cette plaine, située sur la commune de Monteux reste très « marécageuse », et est parfois soumise aux crues des affluents des Sorgues et de l’Ouvèze. Elle est occupée par un exceptionnel ensemble de prairies de fauche amendées, pâturées une partie de l’année et dont certaines sont irriguées pendant la période estivale. Elles s’articulent en arc de cercle, du Trou de la Pierre à l’est, à Saint Albergaty au sud-ouest, en passant principalement par les Mairettes et les Confines. La pérennité d’un espace prairial vaste permet l’expression d’activités biologiques de grand intérêt. En particulier on y observe une biodiversité spécifique et une composition floristique qui se rapprochent de celles des grands fleuves médio européens. Au nord des Confines, entre le Grand Vallat et la Grande Levade, l’ancien « site Ruggieri » est unique dans le Vaucluse. Ce domaine offre encore des habitats que l’on devait rencontrer dans la plaine comtadine avant la mise en culture. Une partie est occupée par des prairies pâturées, l’autre est envahie par une cariçaie (formation à grandes laîches).
Flore et habitats naturels
Tout cet ensemble (à l’exception notoire du « site Ruggieri ») est occupé par les prairies de fauche dans lesquelles on peut observer Orchis laxiflora (orchis à fleurs lâches) aux Confines, au Grand Jas, à l’Aube, au Trou de la Pierre et à la Buire, Inula britannica (inule britannique) autour du château des Confines, mais également sur le « site Ruggieri » ainsi qu’Allium angulosum (ail à tige anguleuse) dont les vastes populations des Confines, les seules du grand Sud Est français, sont liées à l’irrigation estivale des prairies et restent, de ce fait, très fragiles.
Sur le « site Ruggieri », les prairies qui s’apparentent à celles observées sur le littoral méditerranéen s’expriment sur des sols peu perméables, souvent inondés lors des pluies ou des crues, mais se desséchant l’été et sur lesquels se maintient Phalaris paradoxa (alpiste paradoxal). L’existence, sur ce site, d’espèces subhalophiles des sols piétinés comme Bupleurum tenuissimum (buplèvre très menu), Polypogon maritimus (polypogon maritime) et Crypsis schoenoides (crypsis faux choin) est probablement due à la remontée, le long de la faille de Nîmes, de la nappe de sel gemme située à de très grandes profondeurs. La partie orientale du « site Ruggieri », est occupée principalement par une cariçaie qui couvre des surfaces aux sols limoneux gorgés d’eau une grande partie de l’année et sur lesquels Gratiola officinalis (gratiole officinale) a été observée. Au nord du château des Confines, dans une roubine, s’est installée la rare Ceratophyllum submersum (Cératophylle submergé).
Faune
Les prairies de Monteux recèlent un patrimoine faunistique d’un intérêt assez marqué, constitué de 24 espèces animales patrimoniales dont quatre espèces déterminantes.
L’avifaune nicheuse comporte essentiellement des espèces de milieux ouverts et de zones humides telles que le Héron pourpré, la Caille des blés, la Chevêche d’Athéna ou Chouette Chevêche, le Blongios nain, le Rollier d’Europe, le Guêpier d’Europe, le Pic épeichette, le Cochevis huppé, la Pie grièche écorcheur, le Bruant proyer, la Rousserole turdoïde, la Huppe fasciée, le Coucou geai, le Martin pêcheur, la Bondrée apivore, le Faucon hobereau, le Petit duc scops.
Pour l’herpétofaune, notons la présence de quatre espèces remarquables : le Triton palmé, espèce remarquable d'Europe occidentale peu commune et en limite d'aire de répartition en PACA, le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce ouest-européenne d'affinité méridionale, la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.
La faune entomologique locale est quant à elle représentée trois espèces remarquables : l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce d’odonates (libellules et demoiselles) protégée en France, qui affectionne les écoulements modestes à eaux courantes claires, ensoleillées et peuplées d'hydrophytes, le Gomphe vulgaire (Gomphus vulgatissimus), espèce d'odonates dont les larves se développent de préférence dans les eaux courantes au substrat de fond composé de limon sableux et la Decticelle des ruisseaux (Roeseliana azami), sauterelle hygrophile endémique du sud-est de la France.
La ZNIEFF s’appuie sur l’ancien « site Ruggieri » et sur les prairies de fauche à l’exclusion de tout autre habitat.
