ZNIEFF 930020333
CRÊTES DES MONTS DE VAUCLUSE, DU COL DE MURS AU COL DE LA LIGNE

(n° régional : 84129102)

Commentaires généraux

Description de la zone


Dans sa partie centrale, le sommet du massif des monts de Vaucluse est occupé par un plateau plus ou moins étroit situé à 700 800 m et qui s'étend du col de Murs à l’ouest à Pié Plan à l’est. Il intègre les sites de Pié Banin, des Planes, de la Pointe de Lalade, du col de la Ligne, de Piquegou et de Pié Blanc. Il offre un panorama magnifique avec le mont Ventoux qui se dresse au nord et le bassin du Calavon qui se dessine au sud avec en arrière plan, toute la chaîne du Luberon.
Le socle géologique est constitué de calcaires compacts à faciès urgonien du Crétacé dont la présence a favorisé le développement d’un modelé karstique à lapiaz. Les sols dénudés et arides, érodés par les eaux de pluie depuis des siècles impriment à ces milieux une très grande austérité accentuée encore par un contexte climatique à affinité montagnarde avec le mistral qui souffle fréquemment et souvent avec violence, des températures déjà basses, des précipitations plus élevées, mais une sécheresse estivale toujours accentuée par une très forte insolation.
Sur ces hauteurs, entièrement situées dans l’étage supraméditerranéen, un contexte très limitant pour la forêt a façonné des paysages dominés par un taillis souvent rabougri de chêne blanc émaillé par ci, par là, de lambeaux de pelouses. Ces dernières autrefois plus étendues, se sont malheureusement considérablement raréfiées avec la disparition du pastoralisme, qui a entraîné des bouleversements fondamentaux dans l'écosystème d'origine. La strate arbustive (buis principalement) y a pris une place de plus en plus importante, ce qui a provoqué la fermeture de ce milieu. Jadis, ces pelouses devaient être comparables à celles que l'on trouve sur les crêtes du Luberon.

Flore et habitats naturels


Dans ces vastes espaces, la formation méditerranéo montagnarde à Genista pulchella subsp. villarsiana (genêt de Villars) est celle qui présente le plus grand intérêt et ce, même si elle ne se maintient que de façon relictuelle et si sa biodiversité est appauvrie par rapport à celles du Luberon ou du mont Ventoux. Genista pulchella est une espèce caractéristique des crêtes steppiques les plus ventées. Elle est toujours rare et dispersée sur quelques sommets du sud est de la France, des Corbières aux Alpes du Sud. Elle est ici accompagnée par Minuartia capillacea (sabline capillaire), entre le col de la Ligne et Pié Plan et Ophrys saratoi (ophrys de la Drôme), fréquente dans les environs du col de la Ligne. Dans d’autres milieux ouverts, on rencontre Acis fabrei (nivéole de Fabre), Gagea pratensis (gagée des prés) à Pié Banin et Polycnemum majus (grand Polycnémum) aux Planes et à la Pointe de Lalade. Ces milieux ouverts qui constituent des biosystèmes très originaux à l’intérieur de la région méditerranéenne doivent être conservés et restaurés.

Faune


Les crêtes des monts de Vaucluse abritent quatre espèces animales patrimoniales, dont une déterminante. Les vertébrés sont représentés par le Cerf élaphe, le Circaète Jean le blanc et le le Bruant fou, trois espèces remarquables.
Chez les insectes, on peut citer la présence du Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce déterminante de lépidoptère d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea).

Commentaires sur la délimitation

Répartition et agencement des habitats : les milieux ouverts occupent l’essentiel de cette zone permettant ainsi de définir les contours de cette ZNIEFF.

Cette démarche se justifie par le fonctionnement de cette zone qui exclut les boisements ou les sites à forte densité de fruticées.

Le contexte climatologique ainsi que les contraintes du milieu physique confortent la définition du pourtour de la zone.