ZNIEFF 930020334
COMBES SEPTENTRIONALES DES MONTS DE VAUCLUSE, DE VAULONGUE À SAINT-GENS

(n° régional : 84129103)

Commentaires généraux

Description de la zone

Comme le versant méridional, le versant septentrional du massif des monts de Vaucluse est entaillé par un ensemble de combes situées entre le col de Murs à l’est et Saint Gens à l’ouest : combes de Vaulongue, de la Croix de la Fuste, de la Freyssinières, du Dégout, de Cambredon, de la Fontaine du Rupt, de Mayaud, de la Grande Combe, de la Fontaine Saint Gens et des Trois Luisants. Ces dernières ont pour origine la présence d’un calcaire compact à faciès urgonien qui date du Crétacé et a développé un modelé karstique aux paysages souvent minéraux d’une grande qualité esthétique mais au caractère très austère et sauvage. Car ce n’est ici qu’une succession de gorges profondes, d’escarpements abrupts prolongés bien souvent de couloirs d’éboulis, d’anfractuosités et de ressauts faisant de certaines d’entre elles des sites impénétrables.
Comme c’est souvent le cas dans ce type de contexte, on est ici en présence d’une inversion des étages de végétation, car l’étage mésoméditerranéen occupe toujours les parties hautes des combes (ainsi que leur base), surtout dans les sites les plus saxicoles, alors que l’étage supraméditerranéen est localisé dans les fonds encaissés de ces dernières. La chênaie verte recouvre donc les flancs et les croupes en se jouant des sites rupestres. Mais lorsque l’altitude devient plus prononcée, ce sont les boisements de l’étage supraméditerranéen qui dominent : chênaie pubescente avec érables, sorbiers, etc. Parfois, les formations forestières peuvent prendre l’allure de futaies, apportant ainsi, par des structures proches de la forêt d’équilibre, une diversification favorable à des activités biologiques originales.

Flore et habitats naturels

Lorsque la paroi rocheuse forme surplomb et que des suintements plus ou moins pérennes existent, une formation turficole s’installe, celle à Adiantum capillus veneris (capillaire cheveux de Vénus) au Dégout entre autres.
Si la chênaie verte présente ici un intérêt floristique modeste, il n’en est pas de même de la chênaie pubescente qui, à la faveur de combes encaissées développe une flore mésophile à affinité montagnarde ou septentrionale. C’est ainsi que les combes de Vaulongue et de la Croix de la Fuste abritent la rare Noccaea praecox (tabouret précoce) ainsi que Viola jordanii (violette de Jordan), Carex depauperata (laîche à épis grêles et peu fournis), Bupleurum ranunculoides subsp. telonense (buplèvre de Toulon) et Anthemis cretica subsp. gerardiana (anthémis de Gérard) espèce endémique provençale qui se retrouve dans les combes du Dégout et dans le secteur de Saint Gens. Au sud de Camp Long, Poa flaccidula (pâturin mou) fréquente les petites vires des fonds de vallons, alors qu’à la base de la combe du Dégout s’est installée Vincetoxicum nigrum (dompte venin noir).

Faune

Ces combes hébergent huit espèces animales patrimoniales dont une déterminante.

L’avifaune nicheuse locale comporte des espèces telles que le Circaète Jean-le-Blanc, le Grand duc d’Europe, le Monticole bleu, la Bondré apivore, l’Autour des Palombes, l’Alouette lulu.

Parmi les Reptiles d’intérêt patrimonial, citons en particulier le Lézard ocellé et pour les mammifères, la présence de la Genette commune.

Commentaires sur la délimitation

Répartition et agencement des habitats : les formations rupestres, les boisements de combes à chêne vert et à chêne pubescent, les pelouses occupent la totalité de cette zone, permettant ainsi de définir les contours de cette ZNIEFF.

Cette démarche se justifie par le fonctionnement et les relations existant entre ces différents écosystèmes : il existe une complémentarité entre les milieux ouverts, terrain de chasse privilégié pour l’avifaune nichant dans les milieux plus fermés ou les sites rupestres.

Les contraintes du milieu physique et plus particulièrement l’analyse géomorphologique de la zone confortent la définition de son pourtour. Celle-ci s’arrête dès que l’on quitte les combes et ne retient donc pas les boisements du plateau sommital qui relèvent d’une autre démarche fonctionnelle. De même le piémont occupé par des agrosystèmes a été exclu.