ZNIEFF 930020338
COMBES ORIENTALES DES MONTS DE VAUCLUSE

(n° régional : 84129120)

Commentaires généraux

Description de la zone

Cette zone complète vers l’est le grand ensemble de combes qui entaillent la partie méridionale du massif des monts de Vaucluse. Elle comprend, à l’ouest, les combes de Travignon, de Fraissinière, de Saint Pierre, et à l’est, à la limite avec le département des Alpes de Haute Provence, au nord du village de Gignac, la combe de Sourdet et le vallon de Coulomb qui se prolonge sur le coteau de Méry. Mais elles s’en singularisent par des formes plus douces, moins abruptes et rupestres que celles de la partie sud occidentale car l’assise géologique est composée de calcaires compacts à faciès urgonien, mais également de calcaires plus tendres.
Du point de vue climatique, cette zone bénéficie d’un climat frais de type montagnard dû à l’altitude et aux vents froids et violents. Elle est caractérisée, dans sa partie nord ouest, par une certaine aridité car l’eau s’infiltre dans les nombreuses fissures qui creusent le calcaire. Les sources et les puits, rares, ont été remplacés par des aiguiers, procédés ingénieux mis en place par les hommes près des habitations pour collecter et conserver les eaux de pluie. Dans les parties moyennes et basses de cette zone, ce sont les influences du climat tempéré qui se font progressivement sentir au fur et à mesure que l’on se rapproche des Alpes de Haute Provence, avec principalement une plus grande humidité.
Ce contexte climatique et géologique a créé des paysages austères et sauvages, peu humanisés et qui s’organisent autour de boisements souvent denses. Dans la partie inférieure de ces combes, au niveau de l’étage mésoméditerranéen, c’est un taillis de chêne vert qui domine. En altitude, aux étages supraméditerranéen et montagnard méditerranéen, ce sont le chêne pubescent et le hêtre (dans les sites les plus froids comme le Vallon du Jardin et la combe de Fraissinière) qui s’installent. Au fond des vallons, les formations forestières peuvent prendre l’allure de futaies, apportant à cet ensemble, par des structures proches de la forêt originelle, une diversification favorable à des activités biologiques originales.

Flore et habitats naturels

Même si l’altitude de la zone permet la mise en évidence d’un étagement de la végétation, ce sont toujours les fonds de combes qui constituent les sites d’intérêt biologique. Une ambiance de fraîcheur particulière y favorise l’apparition d’une flore forestière mésophile peu fréquente dans un massif où l’aridité domine. Dans les sous bois de la chênaie pubescent la plus orientale du département, à la limite des Alpes de Haute Provence, des espèces réfractaires au climat méditerranéen s’épanouissent comme Viola jordanii (violette de Jordan), Aristolochia pallida (aristoloche pâle) au Suit, mais aussi Inula bifrons (inule changeante).

Faune

L’intérêt faunistique des combes orientales des monts de Vaucluse est relativement élevé avec une vingtaine d'espèces d'intérêt patrimonial, dont une est déterminante.

Les mammifères sont notamment représentés par deux espèces de chauves souris le Vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), espèce déterminante glaneuse capturant les mouches et araignées, souvent liée aux milieux rivulaires et très stratifiés, utilisant des gîtes variés en reproduction (bâtiments, cavités, ponts) et le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile cette dernière se reproduisant sur le site ainsi que par la Genette commune, espèce remarquable.

Le cortège avien nicheur de ce combes est pourvu de nombreuses espèces déterminantes et remarquables à prendre en considération : la Bondrée apivore, l’Autour des palombes, le Circaète Jean le blanc, le Faucon hobereau, la Caille des blés, la Chevêche d’Athéna ou Chouette Chevêche, le Grand-Duc, le Torcol fourmilier, le Cochevis huppé, le Bruant fou, la Huppe fasciée.

L’entomofaune patrimoniale de ces combes recèle diverses espèces intéressantes : les orthoptères sont quant à eux représentés par l'Arcyptère provençale (Arcyptera kheili), espèce remarquable de criquet à mobilité réduite et endémique de Provence, qui peuple les pelouses sur les plateaux calcaires ou les garrigues ouvertes. Les autres espèces concernent toutes des lépidoptères, la Laineuse du prunellier (Eriogaster catax), espèce remarquable de la famille des bombyx (Lasiocampidés), de mœurs crépusculaires, protégée au niveau européen, globalement rare, sensible aux pesticides, inféodée à divers habitats pré forestiers tels que les lisières forestières, bocages et friches, l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce remarquable et protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, l'Échiquier de Russie (Melanargia russiae), espèce remarquable de lépidoptère d'affinité steppique, localisée et dont la sous espèce cleanthe est endémique des montagnes du nord de l'Espagne et des Alpes du sud, et l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, en régression dans le Vaucluse, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d’altitude.

Commentaires sur la délimitation

Répartition et agencement des habitats : les boisements des combes permettent de définir le contour de la zone.

La climatologie ainsi que l’analyse géomorphologique confortent la définition du contour de la zone. Celle-ci exclut les boisements situés entre les combes qui ne relèvent pas du même fonctionnement.

De même, les agrosystèmes du piémont méridional n’ont pas été retenus.