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Description
Localisé à l’extrémité nord est du département des Alpes de Haute Provence, dans la petite région naturelle de l’Ubaye, le site est établi sur la commune de Saint Paul. Il occupe la partie supérieure des versants sud et sud ouest de la Tête des Toillies, jusqu’à la frontière italienne.
Le substrat géologique du site s’inscrit dans la nappe sédimentaire de la zone piémontaise, soulevée lors de l’orogénèse alpine et qui occupe l’axe alpin occidental, au niveau de la frontière franco italienne. Les roches comprennent des schistes calcaires et calcschistes, des marbres, des quartzites et des schistes rhyolitiques d’origine volcano détritique. Elles sont en parties recouvertes par des dépôts récents d’âge quaternaire comprenant des moraines et éboulis.
Positionné dans la zone biogéographique intra alpine, il est soumis à un climat de haute montagne aux contrastes thermiques marqués.
Etendu entre 2600 m et 3100 m d’altitude, le site s’inscrit dans les étages de végétation alpin et nival.
La végétation du site est essentiellement composée de pelouses alpines, de formations rases des combes à neige, d’éboulis et d’escarpements rocheux. Autour du Lac du Longet, quelques bas marais sont présents.
Milieux remarquables
Trois habitats déterminants sont représentés sur le site. Ce sont : les bas marais pionniers arctico alpins à Laîche bicolore (Carex bicolor) [all. phyto. Caricion incurvae (54.3)], milieux d'une très grande valeur patrimoniale, qui apparaissent ponctuellement et les éboulis calcaires fins représentés, notamment par des formations à Liondent des montagnes (Leontodon montanus) et à Bérardie laineuse (Berardia subacaulis) [assoc. phyto. Leontodontetum montani (61.2321) et Berardietum lanuginosi (61.2322)].
Quatre autres habitats remarquables sont également présents : les bas marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (54.23)], les bas marais acides [all. phyto. Caricion fuscae (54.4)], les éboulis calcaires alpins [all. phyto. Thlaspion rotundifolii (61.2)] et les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)].
Flore
Le site comprend quatorze espèces végétales déterminantes. Quatre espèces sont protégées au niveau national : l'Androsace de Suisse (Androsace helvetica), l'Androsace pubescente (Androsace pubescens), la Violette à feuilles pennées (Viola pinnata), qui est à rechercher sur le site, et la Laîche bicolore (Carex bicolor), qui occupe les bas-marais arctico alpins froids du site. Sept sont protégées en région Provence Alpes Côte d’Azur : l’Orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina), la Sabline de Clemente (Minuartia rupestris subsp. clementei), espèce endémique de la région du Viso, le Trisète en épi à panicule ovale (Trisetum spicatum subsp. ovatipaniculatum), la Cardamine à feuilles d'asaret (Cardamine asarifolia), l'Azalée naine (Kalmia procumbens), le Saxifrage à deux fleurs (Saxifraga biflora) et le Saxifrage fausse diapensie (Saxifraga diapensioides), ces quatre dernières étant historiquement signalées et à rechercher. Trois espèces sont sans statut de protection : l'Oréochlora fausse seslérie (Oreochloa seslerioides), la Potentille des neiges (Potentilla nivalis) et le Saxifrage à tige dressée (Saxifraga adscendens), ces deux dernières n’ayant pas fait l’objet d’observations récentes.
Par ailleurs, il abrite sept autres espèces végétales remarquables. Trois sont protégées au niveau national : la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), composée archaïque endémique des Alpes sud occidentales typique des éboulis calcaires à éléments fins, la Primevère marginée (Primula marginata), spectaculaire plante des parois calcaires, et le Scirpe alpin (Trichophorum pumilum), rare cypéracée circumboréale des bas marais froids d’altitude. Une est protégée en région Provence Alpes Côte d’Azur : la Minuartie des rochers (Minuartia rupestris subsp. rupestris) et trois sont sans statut de protection : le Génépi laineux (Artemisia eriantha), le Genépi noir (Artemisia genipi) et l'Anémone de Haller (Pulsatilla halleri), belle renonculacée à floraison printanière typique des pelouses et rocailles ventées, anciennement signalée sur ce site.
Faune
Quatre espèces animales patrimoniales, dont deux sont déterminantes, sont présentes sur ce site.
Chez les vertébrés, citons ainsi la nidification de la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), oiseau méridional de montagne recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses entre 1400 et 2400 m d’altitude, semble-t-il en régression, et du Lagopède alpin (Lagopus mutus), oiseau remarquable, menacé et en régression, d’origine arctique, relique de l’époque glaciaire dans les Alpes qui occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment déneigées et balayées par le vent entre 1800 et 2500 m d’altitude. Même s’il ne niche pas sur le site même, mais non loin dans l’Ubaye, notons la fréquentation du vallon par le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), grand vautour déterminant ayant fait l’objet d’un programme de réintroduction sur le massif alpin et nicheur dans la vallée de l’Ubaye.
Chez les invertébrés, mentionnons la présence d’une espèce déterminante de Coléoptères Curculionidés, le Charançon Dichotrachelus alpestris. Cette espèce liée aux pierriers, mousses et humus situés entre 2000 et 3000 m d’altitude est localisée aux trois départements alpins de la région Provence Alpes Côte d’Azur.
Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 «04_101_100 Haute vallée de l'Ubaye massif de Chambeyron rochers de Saint Ours tête de Moïse».
Les limites du site sont tributaires de la topographie et s’appuient à l’est et au nord sur les plus hautes crêtes du secteur, qui coïncident également avec le contour départemental et la frontière franco-italienne. L’ensemble englobant des habitats et espèces de fort intérêt.
