ZNIEFF 930020356
MASSIF DU MONT PELAT - COL DE LA CAYOLLE - VERSANTS EN RIVE DROITE DU HAUT BACHELARD - GORGES DU BACHELARD - VALLONS DES AGNELIERS ET DE PALUEL

(n° régional : 04118100)

Commentaires généraux

Description

Localisé sur la bordure est du département des Alpes de Haute Provence, entre les petites régions naturelles de l’Ubaye et du Haut Verdon, le site est établi sur les communes d’Uvernet Fours, Allos et Colmars. Ce site englobe l’ensemble du massif dominé par le Mont Pelat, de la Cime de la Bonnette jusqu’à la Tête de Vescal, les Gorges du Bachelard et la Combe du Lac d’Allos.

La géologie du site est complexe associant une grande variété de terrains sédimentaires, comprenant des grès, des calcaires et marno calcaires, des schistes, des marnes noires, des conglomérats et des flyschs, appartenant aux nappes de charriage ultra et subbriançonnaises de l’Embrunais Ubaye. Une grande partie des roches en place, notamment dans les bas de versants et fonds de vallons sont couvertes par des dépôts d’âge Quaternaire associant des éboulis, cônes de déjection, coulées boueuses, moraines et anciens glaciers pierreux.

Etabli dans la zone biogéographique intra alpine, il est soumis à un climat de haute montagne aux contrastes thermiques accusés et à enneigement prolongé.

Etendu entre 1180 m et 2820 m d'altitude, le site s'inscrit dans les étages de végétation montagnard, subalpin et alpin.

La végétation du site est essentiellement composée de boisements clairs de Mélèze (Larix decidua), de prairies et landes subalpines, de pelouses et rocailles alpines, de formations rases des combes à neige, d’éboulis et de milieux rocheux. Un complexe exceptionnel d’habitats humides, associant des sources, ruisseaux, torrents, lacs d’altitude, tourbières et bas marais et abritant des espèces à très forte valeur patrimoniale est présent sur ce site.

 

Milieux naturels

Quatre milieux déterminants, d’une grande richesse, sont présents : les éboulis calcaires fins, représentés notamment par des formations à Bérardie laineuse (Berardia subacaulis) [assoc. phyto. Berardietum lanuginosi (61.2322)], les pelouses à Avoine toujours verte (Helictotrichon sempervirens) et Fétuque dimorphe (Festuca dimorpha) [all. phyto. Avenion sempervirentis (36.432)], les bas marais cryophiles d’altitude des bords de sources et suintements à Laîche des frimas (Carex frigida) [assoc. phyto. Caricetum frigidae (54.28)] et les bas marais pionniers arctico alpins à Laîche bicolore (Carex bicolor) [all. phyto. Caricion incurvae (54.3)], milieux d'une très grande valeur patrimoniale.

De nombreux autres habitats remarquables ou représentatifs sont également présents sur le site. Ce sont en particulier : les landes épineuses oro méditerranéennes à Astragale toujours verte (Astragalus sempervirens) [all. phyto. Ononidion cenisiae (31.7E)], les pelouses calcicoles alpines et subalpines à Séslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Laîche toujours verte (Carex sempervirens) [all. phyto. Seslerion caeruleae (36.43)], les mégaphorbiaies montagnardes et subalpines, formations opulentes de hautes herbes des combes humides et fraîches [all. phyto. Adenostylion alliariae et Calamagrostion villosae (37.8)], les prairies de fauche d’altitude [all. phyto. Triseto flavescentis Polygonion bistortae (38.3)], les landes à Rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum) et Airelles (Vaccinium myrtillus, Vaccinium uliginosum, Vaccinium vitis idaea) [all. phyto. Rhododendro Vaccinion (31.4)], les landes xérophiles d’adret à Genévrier nain (Juniperus nana) [all. phyto. Juniperion nanae (31.43)], les mélèzins cembraies ou forêts de Mélèze (Larix decidua) et de Pin cembrot (Pinus cembra) (42.3), les saulaies arctico alpines des bas marais et bords de ruisseaux à Saule arbrisseau (Salix foetida) [all. phyto. Salicion lapponi glaucosericeae (31.6212)], les bas marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (54.23)], les bas marais acides [all. phyto. Caricion fuscae (54.4)], les éboulis calcaires alpins de blocs moyens [all. phyto. Thlaspion rotundifolii (61.2)], les éboulis siliceux alpins [all. phyto. Androsacion alpinae (61.1)] plus localisés que les précédents, les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)] et siliceux [all. phyto. Androsacion vandellii (62.2)].

Parmi les autres habitats à forte valeur patrimoniale également présents sur le site, figurent les prairies à Fétuque paniculée (Festuca paniculata) (36.331), milieux couvrant des surfaces importantes sur le site, et qui possèdent une très forte diversité floristique et entomologique et sont ici en très bon état de conservation, les pelouses pionnières calcicoles écorchées sur dalles rocheuses calcaires à Orpins (Sedum pl. sp.) et Joubarbes (Sempervivum pl. sp.) [all. phyto. Alysso sedion albi (34.1)], milieux ponctuels disséminés au sein du complexe de pelouses et de milieux rocheux, et associées aux éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], établies sur le bas des versants bien exposés.

 

Flore

Le site comprend pas moins de 45 espèces végétales déterminantes, ce qui en fait un site exceptionnel, dont quatorze sont protégées au niveau national : l'Astragale queue de renard des Alpes (Astragalus alopecurus), fabacée atteignant un mètre de hauteur, à floraison spectaculaire, affectionnant les pelouses et landes d’affinités steppiques, l'Avoine odorante (Hierochlo odorata), rarissime graminée des pelouses tourbeuses et marécages boréo-alpins inscrite au Livre Rouge National des plantes menacées, la Berce naine (Heracleum pumilum), petite ombellifère des éboulis calcaires alpins et subalpins, endémique delphino provençale et très rare dans ce secteur des Alpes, le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), orchidée à floraison spectaculaire qui serait à rechercher sur le site, l’Epipogon sans feuilles (Epipogium aphyllum), rare orchidée forestière des boisements montagnards denses et ombragés, également à retrouver, l’Inule variable (Inula bifrons), composée à fleurs jaunes des lisières et broussailles sèches, l’Androsace de Suisse (Androsace helvetica), l’Androsace pubescente (Androsace pubescens), la Gagée naine (Gagea minima), très rare liliacée connue dans les Alpes françaises que des Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes et du Var, où elle occupe des prairies grasses et des sous-bois à tendance nitrophile, le Panicaut des Alpes (Eryngium alpinum), le Saule à feuilles de myrte (Salix breviserrata), la Laîche bicolore (Carex bicolor), rare cypéracée des marécages arctico alpins froids d’altitude, l’Ancolie de Bertoloni (Aquilegia reuteri), superbe renonculacée endémique des Alpes du Sud-Ouest, et la Rhapontique à feuilles d'Aunée (Rhaponticum heleniifolium subsp. heleniifolium). Quinze autres espèces sont protégées en Provence Alpes Côte d’Azur : l'Azalée naine (Kalmia procumbens), historiquement signalée et à rechercher, la Biscutelle à tiges courtes (Biscutella brevicaulis), crucifère des éboulis et rocailles calcaires, la Gymnadenie odorante (Gymnadenia odoratissima), la Listère en forme de cœur (Neottia cordata), discrète orchidée qui occupe sur le site des mélézeins à sous-bois de Rhododendron, le Chaméorchis des Alpes (Chamorchis alpina), la Bardanette réfléchie (Hackelia deflexa), inféodée aux casses rocheuses, la Cardamine à feuilles d'asaret (Cardamine asarifolia), la Pyrole moyenne (Pyrola media), la Violette des collines (Viola collina), le Jonc arctique (Juncus arcticus), plante arctico alpine rare des marécages et bords de ruisselets, le Pâturin vert glauque (Poa glauca), l’Orpin de Montereale (Sedum monregalense), le Dactylorhize couleur de sang (Dactylorhiza incarnata subsp. cruenta), l’Orchis de Traunsteiner (Dactylorhiza traunsteineri) et la Joubarbe d'Allioni (Sempervivum globiferum subsp. allionii).

Le Chardon bardane (Carduus personata), rarissime dans ce département, l’Orchis musc (Herminium monorchis), le Cirse faux hélénium (Cirsium heterophyllum), la Céphalaire des Alpes (Cephalaria alpina), le Sainfoin de Briançon (Hedysarum brigantiacum), légumineuse récemment décrite, la Gentiane asclépiade (Gentiana asclepiadea), le Rhinanthe pseudoantique (Rhinanthus pseudoantiquus), endémique à aire très restreinte récemment décrite, l’Oréochlora fausse seslérie (Oreochloa seslerioides), le Scirpe de Hudson (Trichophorum alpinum), rare cypéracée des bas marais arctico alpins, l’Avoine des Abruzzes (Helictochloa versicolor subsp. praetutiana), graminée franco italienne des pelouses calcaires d’altitude, distribuée dans les montagnes du sud de l’Italie et dans les Alpes du sud, récemment découverte en France, la Laîche très noire (Carex atrata var. aterrima), le Pied d'alouette douteux (Delphinium dubium), spectaculaire renonculacée des mégaphorbiaies subalpines, des aulnaies vertes et des prairies fraiches, la Potentille inclinée (Potentilla inclinata), la Potentille des neiges (Potentilla nivalis), le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius) et le Pigamon simple (Thalictrum simplex) représentent les 16 autres espèces déterminantes connues de ce site.

Par ailleurs, il abrite 12 espèces végétales remarquables dont cinq sont protégées au niveau national : la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), composée archaïque endémique des Alpes sud occidentales typique des éboulis calcaires à éléments fins, la Primevère marginée (Primula marginata), spectaculaire plante des parois calcaires, la Gagée jaune (Gagea lutea), le Scirpe alpin (Trichophorum pumilum), rare cypéracée circumboréale des bas marais froids d’altitude, et l’Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina). La Minuartie des rochers (Minuartia rupestris subsp. rupestris) et le Saule pubescent (Salix laggeri), arbuste endémique des Alpes qui pousse dans les alluvions humides et sur les berges de torrents, où il forme des fourrés ripicoles denses, sont quant à elles protégées au niveau régional. Le Moloposperme du Péloponnèse (Molopospermum peloponnesiacum), grande et spectaculaire ombellifère localisée en France au sud des Alpes, à la bordure sud du Massif Central et aux Pyrénées orientales, le Genépi noir (Artemisia genipi), le Sainfoin de Boutigny (Hedysarum hedysaroides subsp. boutignyanum), la Gentiane de Schleicher (Gentiana schleicheri) et l’Euphorbe de Canut (Euphorbia hyberna subsp. canutii) sont les autres espèces remarquables connues du site.

 

Faune

Ce site abrite un cortège faunistique d’un intérêt patrimonial très élevé, comprenant de nombreux enjeux relatifs aux oiseaux, reptiles, mammifères, poissons, insectes et mollusques. Ainsi, 83 espèces animales patrimoniales, dont 36 déterminantes, ont été recensées sur ce périmètre en territoire sud alpin.

En ce qui concerne les Mammifères d’intérêt patrimonial, citons la Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus), espèce forestière déterminante, vulnérable et en régression, d’affinité médio-européenne, très résistante au froid, le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), espèce déterminante glaneuse capturant les mouches et araignées, souvent liée aux milieux rivulaires et très stratifiés, le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), espèce remarquable de haut vol, aux mœurs rupestres pour ses gîtes, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude, le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile et assez rare en montagne, l'Oreillard montagnard (Plecotus macrobullaris), espèce remarquable, la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable forestière relativement fréquente, le Murin de Brandt (Myotis brandtii) et le Murin d'Altathoé (Myotis alcathoe) deux espèce forestières remarquables contactées dans la région généralement à plus de 1000 m d'altitude, le Bouquetin des Alpes (Capra ibex), ongulé alpin déterminant, d’intérêt communautaire, la Musaraigne du Valais (Sorex antinorii), le Cerf élaphe (Cervus elaphus), le Mulot alpestre (Apodemus alpicola) et le Lièvre variable (Lepus timidus), espèce remarquable en régression, relicte de l’époque glaciaire, fréquentant des milieux assez variés (alpages, éboulis, landes, forêts, pelouses, champs, cultures, friches) entre 1200 et 3100 m d’altitude.

Au niveau des oiseaux nicheurs, on rencontre sur ce site de nombreuses espèces intéressantes, souvent d’affinité montagnarde ou boréo alpine. Il s’agit de : l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), le Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), le Faucon hobereau (Faco subbuteo), le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), espèce méridionale de montagne recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses, semble-t-il en régression, le Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce remarquable fragile, emblématique des Alpes, le Lagopède alpin (Lagopus mutus), espèce remarquable menacée et en régression, d’origine arctique, relique de l’époque glaciaire dans les Alpes, qui occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment déneigées et balayées par le vent, la Gélinotte des bois (Bonasa bonasia), la Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus ), la Chevêchette d’Europe (Glaucidium passerinum), espèce euro sibérienne déterminante et rare de la taïga et des forêts claires de résineux dans les Alpes (mélézins, sapinières, pessières, cembraies), le Pic noir (Dryocopus martius), le Monticole de roche (Monticola saxatilis), le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria), le Cincle plongeur (Cinclus cinclus), la Niverolle alpine (Montifringilla nivalis), espèce paléomontagnarde remarquable, caractéristique des pelouses avec escarpements rocheux des étages alpin et subnival des massifs montagneux les plus élevés, le Sizerin flammé (Carduelis flammea), le Tarin des Aulnes (Carduelis spinus), le Venturon montagnard (Carduelis citrinella), le Bruant ortolan (Emeriza hortulana) et le Bruant fou (Emberiza cia).

Concernant les reptiles, citons le Lézard des souches (Lacerta agilis), espèce remarquable d’affinité médio européenne nordique, des landes, lisières de forêts et prairies herbeuses jusqu’à 2 000 m d’altitude, dont les populations régionales, peu nombreuses, sont isolées et fragmentées.

Les Poissons d’eau douce sont représentés par l’Omble chevalier (Salvelinus alpinus), espèce autochtone des lacs Léman et du Bourget, introduite à la fin du XIXème siècle dans certains lacs d’altitude du Haut Dauphiné, typique des lacs profonds et froids aux eaux propres bien oxygénées et aux fonds graveleux, sensible à la pollution.

Le peuplement entomologique local est constitué de plusieurs espèces déterminantes et remarquables, pour la plupart d’affinité alpine.

Pour les coléoptères déterminants, citons le Carabe de Solier (Carabus solieri), espèce endémique des Alpes occidentales et de Ligurie, qui fréquente surtout les pelouses subalpines et lisières forestières des étages montagnard et subalpin, le Carabique Pterostichus devillei, espèce d’affinité montagnarde, endémique du département des Alpes de Haute Provence où il est présent à haute altitude, le Carabique Harpalus punctipennis, espèce de Carabidés orophile, endémique des Alpes de Haute-Provence et des Alpes-Maritimes où elle est très localisée, présente sous les pierres dans les éboulis et prairies alpines, le Carabique Laemostenus angustatus, espèce d’affinité montagnarde, troglophile et guanobie, en limite d’aire et endémique des Alpes franco-italiennes où elle se rencontre presque toujours à haute altitude dans les terriers de mammifères (marmottes), les bergeries obscures, les anfractuosités profondes des rochers, parfois sous les pierres, le Carabique Trechus delarouzeei de haute altitude, le Charançon Polydrusus alchemillae, espèce rare et localisée de coléoptère, endémique du secteur du col de la Cayolle, présente jusqu’à 2100 m d’altitude, le Charançon Eremiarhinus impressicollis, représenté ici par la sous espèce alpicola, endémique de la région alpine méridionale où elle est assez abondante jusqu’à 2500 m d’altitude, le Charançon Microplontus fairmairei, endémique des départements des Hautes Alpes, des Alpes de Haute Provence et des Alpes Maritimes, l’Athous frigide (Athous frigidus), espèce d’Elatéridés (Taupins), endémique franco-italienne ici en limite d’aire, liée aux prairies sèches de montagne et souffrant de la colonisation de ses biotopes ouverts de prédilection par les ligneux, Anostirus gabilloti espèce d’Elatéridés également, et le Licine Licinus oblongus, espèce d’affinité montagnarde, endémique des départements des Alpes de Haute-Provence, des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes où elle est très localisée, vivant dans les pelouses et les prairies alpines. Citons également la Callidie bronzée (Callidium aeneum), espèce remarquable de Cerambycidae eurasiatique boréo-alpine liée aux conifères, principalement dans les Alpes et le Jura en France où elle n'est jamais abondante et le longicorne Evodinus clathratus, espèce remarquable à répartition européenne vivant dans le bois en décomposition des arbres de montagne, présente en France seulement dans les Alpes où elle est rarement abondante.

Chez les hyménoptères, sont signalés les Bourdons Bombus Brodmannicus delmasi dont cette sous espèce est déterminante et endémique des Alpes du sud où elle est liée aux pentes fleuries ensoleillées, riches en Mélinets (Cerinthe glabra et C. minor) dont il butine les fleurs, et dont la sous espèce nominale ne se trouve qu’au Caucase, et Bombus gerstaeckeri, espèce déterminante montagnarde, rare et très localisée en France aux Pyrénées et aux Alpes du sud où elle se trouve en limite de son aire de répartition.

Les peuplements d’orthoptères se caractérisent par la présence avérée d’une espèce déterminante : le Barbitiste à bouclier (Polysarcus scutatus), espèce de sauterelle très localisée et aux populations dispersées, sensible au surpâturage, qui affectionne les prairies et pelouses en montagne et deux espèces remarquables que sont le Gomphocère des moraines (Aeropedellus variegatus), espèce à répartition arctico alpine et euro sibérienne, très thermophobe, localisée en France aux Alpes internes (Savoie et Alpes du sud) , où ses populations ne se rencontrent que dans quelques stations relictuelles et isolées de pelouses, cariçaies et éboulis de l’étage subnival, généralement au-dessus de 2300 m d’altitude et le Criquet de la Bastide (Chorthippus binotatus daimei), sous espèce endémique de Haute Provence et des Alpes du sud, peuplant les landes et pelouses des versants montagneux, en limite d’aire sur ce périmètre.

Les peuplements de lépidoptères présentent un fort intérêt, y figurent notamment les cinq espèces déterminantes suivantes : l’Hespérie rhétique (Pyrgus warrenensis), espèce très rare et localisée, endémique des Alpes, occupant certaines pelouses subalpines et alpines, le Semi apollon (Parnassius mnemosyne), espèce protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses rases sur les crêtes et en lisière forestière, surtout entre 1000 et 2000 mètres d’altitude, le Moiré piémontais (Erebia aethiopella), lépidoptère endémique franco-italien cantonné aux Alpes occidentales, inféodé aux pelouses alpines sèches à Fétuque paniculée (Festuca paniculata) et le Nacré des Balkans (Boloria graeca subsp. tendensis), espèce à distribution fractionnée, dans les Balkans et les Alpes occidentales d’où la sous espèce tendensis est endémique, dans les pelouses subalpines à Violette éperonnée (Viola calcarata). Elles sont accompagnées par sept espèces remarquables : l’Hespérie du pas d’âne (Pyrgus cacaliae), le Petit Apollon (Parnassius sacerdos sacerdos), l’Apollon (Parnassius apollo), la Piéride de la roquette (Euchloe simplonia), le Céphalion (Coenonympha darwiniana), l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), et l’Azuré de la croisette (Maculinea alcon rebeli). Concernant les hétérocères (papillons de nuit), nous pouvons citer l’Isabelle (Actias isabellae), espèce emblématique des Alpes du sud, protégée au niveau européen, de répartition ouest-méditerranéenne morcelée (en France : Hautes-Alpes, Alpes de-Haute-Provence et Pyrénées-Orientales), principalement inféodée aux peuplements de Pin sylvestre des versants abrités entre 600 et 1800 mètres d’altitude.

En ce qui concerne les insectes dont une partie de leur cycle de développement est inféodé au milieu aquatique nous pouvons citer les espèces déterminantes suivantes : Allogamus hilaris, Apatania mercantoura, Consorophylax consors, Plectrocnemia praestans et Rhadicoleptus ucenorum qui appartiennent à l’ordre des Trichoptères, Ecdyonurus zelleri de l’ordre des Ephéméroptères et Leuctra marinettae de l’ordre des Plécoptères.

L’ordre des Arachnides est représenté par la Lycose Vesubia jugorum, espèce déterminante endémique franco-italienne exclusivement localisée en France aux Alpes-Maritimes où l’espèce se rencontre dans les éboulis entre 1800 et 2 700 mètres d’altitude.

Le pentatome Carpocoris melanocerus représente l’ordre des punaises (hémiptères hétéroptères), il d’agit d’une espèce déterminante et rare.

Le Myriapode (mille pattes) Ochogona gallitarum, espèce déterminante est également présent sur ce secteur.

Enfin chez les mollusques, on peut citer : l'Hélicon des granites (Chilostoma zonatum flavovirens), gastéropode d'altitude déterminant et subendémique alpin, qui se trouve sur substrat acide en montagne, où il vit dans les chaos rocheux et autres éboulis, du Mercantour jusqu'en Vanoise, la Fausse-veloutée du Mercantour (Urticicola mounierensis), espèce polytypique déterminante, endémique de l'Ubaye et du Mercantour qui, comme la plupart des espèces de son genre, fréquente les éboulis calcaires à l'étage subalpin ou alpin et le Maillot des rochers (Pupilla sterrii), espèce remarquable localisée dans le Jura et les Alpes, liées aux milieux montagnards orientaux de la région et vivant dans les habitats rocailleux et ensoleillés.

 

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 2 englobe les ZNIEFF de type 1 suivantes : « Vallons du Grand Talon, du Clot Rougiéra et de la Pousterle » & « Mont Pelat plateau du Laus lac d'Allos ».

Commentaires sur la délimitation

C’est ici une logique de massif qui définit le site. Celui-ci intéresse les crêtes et vallons qui rayonnent autour du Mont Pelas. Côté est, ses limites qui s’appuient sur les crêtes du secteur de la Cayolle coïncident avec le pourtour départemental. Au nord, le torrent du Bachelard et la route départementale matérialisent sa délimitation. A l’ouest et au sud, les limites suivent la topographie : crêtes principales et secondaires, talwegs les plus marqués.