Description
Localisé au centre du département des Alpes de Haute Provence, le site est établi sur les communes de Digne-les-Bains, Draix, Tartonne, Archail et Clumanc. Il englobe la crête principale et ses sommets de versant culminant au sommet du Couard.
Sur le plan géologique, le site est composé de roches sédimentaires associant des calcaires, marno calcaires et marnes du Crétacé et du Jurassique. Les calcaires tithoniques (Jurassique supérieur) plus durs ont engendrés des escarpements et de petites falaises qui couronnent la crête sommitale sur toute sa longueur. Le versant ouest du site est occupé par des terrains marneux (terres noires du Bathonien et de l’Oxfordien) plus friables et parcourus de profondes ravines. Les éboulis anciens ou encore actifs et les zones de glissements occupent la majeure partie de ce versant.
Le site est soumis à un climat de montagne aux influences supra méditerranéennes marquées.
Etendu entre 1 000 m et 2 000 m d'altitude, il s'inscrit dans les étages de végétation montagnard et subalpin.
Falaises et escarpements calcaires, éboulis, rocailles, pelouses et prairies subalpines et montagnardes, landes, fruticées, hêtraies, pinèdes et mélèzins en sont les principales composantes du paysage minéral et végétal.
Milieux naturelsLe site compte six habitats remarquables ou représentatifs avec les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)], les éboulis calcaires alpins, à éléments moyens, à Tabouret à feuilles rondes (Noccaea rotundifolia) [all. phyto. Thlaspion rotundifolii (61.22)], qui possèdent de nombreuses plantes endémiques des Alpes sud occidentales, les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], les landes épineuses oro méditerranéennes à Astragale toujours verte (Astragalus sempervirens) [all. phyto. Ononidion cenisiae (31.7E)], les pelouses écorchées à Avoine toujours verte (Helictotrichon sempervirens) des Alpes du sud [sous all. phyto. Ononido cristatae Helictotrichenion sempervirentis (36.432)], les landes xérophiles d’adret à Genévrier nain (Juniperus nana) et/ou Raisin d’ours (Arctostaphylos uva ursi) [all. phyto. Juniperion nanae (31.43)] et les pinèdes sylvestres sèches supra méditerranéennes [all. phyto. Cephalanthero rubrae Pinion sylvestris (42.59)].
FloreLe site comprend six espèces végétales déterminantes. Trois d’entre elles sont protégées au niveau national : l'Ancolie de Bertoloni (Aquilegia reuteri), superbe renonculacée endémique des Alpes du Sud-Ouest, le Dracocéphale d'Autriche (Dracocephalum austriacum), labiée à floraison spectaculaire inféodée aux rocailles et pelouses steppiques, rarissime en France et inscrite au Livre Rouge National des espèces menacées, et la Pivoine velue (Paeonia officinalis subsp. huthii), plante spectaculaire des bois clairs, lisières et landes. Le Doronic mort aux panthères (Doronicum pardalianches), rare composée forestière des boisements frais de l’étage montagnard, et le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius) constituent les autres espèces végétales déterminantes du site.
Le site possède également deux autres espèces végétales remarquables, dont une est protégée au niveau national : la Primevère marginée (Primula marginata), plante à floraison spectaculaire et typique des parois calcaires, et l'Androsace de Chaix (Androsace chaixii), primulacée endémique, typique des hêtraies calcicoles du sud-est de la France.
FauneCe site possède un cortège faunistique d’un intérêt patrimonial élevé avec 28 espèces animales patrimoniales, dont 11 sont déterminantes.
Les oiseaux nicheurs de ce site comprennent plusieurs espèces qui méritent d’être mentionnées telles que l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), le Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce fragile, emblématique des Alpes, la Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), le Pipit rousseline (Anthus campestris), le Pic noir (Dryocopus martius), la Fauvette grisette (Sylvia communis), le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), le Bruant fou (Emberiza cia), le Bruant ortolan (Emberiza hortulana).
L’herpétofaune locale renferme notamment la Vipère d’Orsini (Vipera ursinii), reptile déterminant d’affinité orientale aujourd’hui rare, très localisé, en régression et menacé d’extinction en France, inféodé aux pelouses rocailleuses à genévriers et la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce remarquable à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.
Parmi les insectes d’intérêt patrimonial, sont connus sur ce périmètre le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce déterminante de lépidoptère d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea), l’Apollon (Parnassius apollo), espèce alpine remarquable et en régression de Papilionidés, relicte de l’ère tertiaire, protégée au niveau européen, habitant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées des étages montagnard à alpin, entre 300 et 2 500 m d’altitude, le Semi apollon (Parnassius mnemosyne), espèce déterminante protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses rases sur les crêtes et en lisière forestière, surtout entre 1 000 et 2 000 mètres d’altitude et l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable protégée au niveau européen, relicte de l’ère tertiaire, habitant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m.
Concernant les coléoptères, huit espèces déterminantes ont été signalées sur ce secteur, dont cinq taupins (Elateridae), l’Athous frigide (Athous frigidus), espèce endémique franco-italienne ici en limite d’aire, liée aux prairies sèches de montagne et souffrant de la colonisation de ses biotopes ouverts de prédilection par les ligneux, l’Athous olbiensis que l’on retrouve aussi sur le Massif de la Sainte-Baume et de Lure, l’Athous puncticollis, espèce endémique franco-italien ici en limite d’aire et recherchant les milieux forestiers, deux et le Megathous nigerrimus, espèce endémique franco-italienne en limite d’aire en région PACA, à répartition restreinte et localisée, deux Charançons Polydrusus griseomaculatus, espèce endémique provençale des départements du Vaucluse, où on ne la rencontre qu’au Mont Ventoux, des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes et le Trachyphloeus recognitus, espèce endémique de la Barre des Dourbes ainsi qu'un Cerambycidae, la Rhagie ermite (Rhamnusium bicolor), espèce vivant dans le bois mort des cavités d'arbres vivants, répandue en Europe mais à distribution discontinue et devenue très rare suite à la fragmentation de son habitat. Ces coléoptères sont accompagnés de plusieurs espèces remarquables, les longicornes Anaglyptus gibbosus, espèce ouest-méditerranéenne inféodée aux arbres feuillus des boisements thermophiles, le Sténochore du chêne (Anisorus quercus), espèce inféodée aux chênes à feuilles caduques et aux érables, rare en France où la région PACA abrite ses plus importantes populations, Etorufus pubescens, espèce saproxylique des forêts de pins d'altitude, présente en France seulement dans les Pyrénées et en PACA, Pidonia lurida, espèce dont la larve vit dans les racines des feuillus et conifères de montagne et l'adulte est floricole, localisée en PACA principalement dans les Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence, le Silphe à quatre points (Dendroxena quadrimaculata), espèce arboricole se nourrissant de la processionnaire du chêne, commun dans le nord de l'Europe mais rare et sporadique en région méditerranéenne et le Mycetophagidae Entoxylon abeillei, espèce endémique du sud-est de la France et du nord de l'Italie, fongivore sur les champignons lignicoles des branches mortes.
Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFFCette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 - 930012711 « Massif de la montagne de Coupe - barre des Dourbes - le Couard ».
Le site englobe une crête d’altitude élevée et ses sommets de versant proches. Ses limites, qui englobent des habitats et populations d’espèces à forte valeur patrimoniale, tentent de s’appuyer le plus possible sur des repères géographiques ou paysagers importants, lorsqu’il en existe (ruptures de pente, sentiers, lisières…).