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Description
Localisé dans la partie est du département des Alpes-de-Haute Provence, le site est établi sur la commune de Thorame Haute. Il occupe un bas de versant adret, au nord est du chef lieu.
Sur le plan géologique, le site se compose de roches sédimentaires du Cénomanien supérieur à Campanien, associant des calcaires et marno calcaires. L’alternance de barres calcaires et de lits argileux est à l’origine de la succession de ressauts rocheux et de paliers ravinés. Les éboulis actifs occupent l’essentiel du pied de versant.
Il est soumis à un climat de moyenne montagne subissant des influences supra méditerranéennes et continentales marquées.
Etendu entre 1050 m et 1600 m d'altitude, le site s'inscrit dans les étages de végétation montagnard et subalpin inférieur.
Les milieux rocheux de falaises, d’escarpements et d’éboulis, ainsi que les rocailles, pelouses pionnières et fruticées xérophiles sont les principales composantes minérales et végétales de ce site.
Milieux remarquables
Le site recèle de nombreux habitats de fort intérêt patrimonial, dont trois sont déterminants comme les entrées de grottes et les balmes thermophiles à annuelles [asso. phyto. Anthrisco caucalidis Asperugetum procumbentis) (65)], milieux très ponctuels constitués surtout par une végétation de petites plantes à cycle végétatif bref, dont de nombreuses espèces à forte valeur patrimoniale et en particulier des plantes xérothermophiles relictuelles, les boisements de Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) [all. phyto. Juniperion thuriferae (42.A28)] généralement associés aux matorrals arborescents à Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) [assoc. phyto. Amelanchiero ovalis Juniperetum thuriferae (32 136)]. Localisés essentiellement dans les Alpes du sud, les formations de Genévrier thurifère constituent un habitat rare particulièrement remarquable en France. A ce titre ils sont classés déterminants.
Les autres habitats remarquables du site comprennent les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis (62.15)].
D’autres habitats, représentatifs plus répandus en région supra méditerranéenne, mais à floraison remarquable, sont également présents, tels les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], les landes supra méditerranéennes et oro méditerranéennes à Genêt cendré (Genista cinerea) et Lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia) [all. phyto. Lavandulo angustifoliae Genistion cinereae (32.61 et 32.62)] et les garrigues supra méditerranéennes à Thym (Thymus vulgaris) [all. phyto. Helianthemo italici Aphyllanthion monspeliensis (32.63)], formations sous ligneuses étendues sur les versants sud.
Flore
Le site comprend quatre espèces végétales déterminantes, deux sont protégées en région Provence Alpes Côte d’Azur : l'Ephèdre de Négri (Ephedra negrii), rarissime plante archaïque des rochers calcaro marneux très xériques, et le Cotonéaster du Dauphiné (Cotoneaster delphinensis), deux espèces sont sans statut de protection : le Cynoglosse de Dioscoride (Cynoglossum dioscoridis) et le Cotonéaster de l'Atlas (Cotoneaster nebrodensis).
Par ailleurs, il abrite une autre espèce végétale remarquable sans statut de protection : le Moloposperme du Péloponnèse (Molopospermum peloponnesiacum), grande et spectaculaire ombellifère localisée en France au sud des Alpes, à la bordure sud du Massif Central et aux Pyrénées orientales.
Faune
Ce site abrite un peuplement faunistique d’un intérêt patrimonial assez élevé, puisqu’il comprend vingt espèces animales patrimoniales, dont neuf sont déterminantes.
Les chauves-souris sont les représentants les plus notables des Mammifères avec le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile et assez rare en montagne, le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), espèce remarquable et menacée, en régression partout en France, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite les milieux forestiers surtout riverains de l’eau pour la chasse et les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, le Vespertilion de Capaccini (Myotis Capaccinii), espèce déterminante rare d’affinité méditerranéenne, le Vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), espèce remarquable localisée et peu fréquente, le Grand Murin (Myotis myotis), espèce remarquable plutôt commune mais localement en régression, le Petit Murin (Myotis blythi), le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi), le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), espèce rupicole remarquable à effectifs faibles et donc vulnérable, d’affinité méditerranéenne. L’avifaune nicheuse et estivante comporte plusieurs rapaces diurnes et nocturnes à intérêt patrimonial marqué : Aigle royal (Aquila chrysaetos), Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), Busard cendré (Circus pygargus) (nicheur certain), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Grand-duc d’Europe (Bubo bubo) mais aussi Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) et Petit duc scops (Otus scops) qui illustrent la proximité d’espèces montagnardes et méditerranéennes.
Quant aux insectes, ils comprennent en particulier l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce déterminante de lépidoptère, protégée au niveau européen, rare et dont l’aire de répartition est morcelée, inféodée aux éboulis et pentes rocailleuses jusqu’à 1700 m d’altitude où croît sa plante hôte locale Ptychotis saxifraga. Elle est accompagnée par trois espèces remarquables, le Criquet de la Bastide (Chorthippus binotatus daimei), sous espèce remarquable endémique de Haute Provence et des Alpes du sud, peuplant les landes et pelouses des versants montagneux et deux autres papillons de jour, l’Azuré de la croisette (Maculinea alcon rebeli), espèce remarquable et protégée en France, liée aux pelouses et prairies des étages montagnards et subalpins où croît sa plante hôte la Gentiane croisette (Gentiana cruciata) et vit sa fourmi hôte (surtout Myrmica schencki), et l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable d’affinité montagnarde, protégée au niveau européen, habitant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2500 m d’altitude.
Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 «04_125_100 Montagne de Chamatte ravin du Riou Sec la Mangeoi barres du Cheinet».
L’ensemble du site est délimité par l’assemblage d’habitats et de populations d’espèces à forte valeur patrimoniale, ayant des caractéristiques homogènes se rapportant à un bas de versant adret, très sec et rocheux, composé de milieux xérophiles. Les limites s’appuient autant que possible sur les éléments topographiques, géographiques et paysagers les plus remarquables : ruptures de pentes, talwegs, sommets de barres rocheuses, etc. Sur son côté sud-est le site est délimité par une route départementale.
