ZNIEFF 930020378
COLLINES DE SAINT-MARTIN, LES UBACS, SARZEN, LA GARDE, LES MARGARIDÉTES, PISSAUTIER ET MONTAIGU

(n° régional : 04161191)

Commentaires généraux

Description
Localisé dans la partie sud ouest du département des Alpes de Haute Provence, le site est établi sur les communes de Saint Maime et de Volx. Ce site comprend un secteur de collines de moyenne altitude situées rive droite de la Durance, au nord est de la ville de Manosque et à l’est de la petite ville de Volx.
L’orientation générale des collines suit celle du lit de la Durance, du nord est au sud ouest. Les pentes sont très régulières et assez soutenues. Le site est entrecoupé par les vallons creusés par différents ruisseaux affluents de la Durance. Le substrat géologique du site est composé de terrains sédimentaires comprenant des calcaires gréseux du Cénomanien, des marnes de l’Hauterivien, des marnes et des grès de l’Oligocène. Ces formations sont localement recouvertes par d’anciens éboulis stabilisés.
Le site bénéficie d’un climat de type méso méditerranéen atténué à supra méditerranéen. Les microclimats dus aux effets de versant sont très contrastés. Au sud le couloir durancien ouvert largement aux influences méditerranéennes draine des masses d’air chaud sur le versant sud. Au nord la vallée du Largue concentre au pied du versant des masses d’air froid et humide provenant de la Montagne de Lure.
Etabli entre 350 m et 791 m, le site est totalement inclus dans les étages de végétation méso méditerranéen supérieur et supra méditerranéen.
La végétation du site, principalement forestière, associe des chênaies pubescentes, des chênaies vertes et des pinèdes de Pin d’Alep (Pinus halepensis). La chênaie pubescente est représentée à la fois par des faciès de type acidiphile sur grès et neutro basophile sur calcaires. La chênaie acidiphile constitue une zone forestière mésophile de première qualité extrêmement riche et diversifiée. Soumise aux influences continentales du Bassin de Forcalquier, cette chênaie abrite de nombreux éléments de la flore tempérée.
Sur les versants de forte pente, entrecoupés de petits thalwegs, d’exposition générale nord, les chênaies pubescentes sont majoritaires. Sur les versants exposés au sud, de pente plus douce, mais au sol plus sec et superficiel, des chênaies vertes sont également présentes. Sur les croupes sommitales, se développent localement des formations ouvertes et semi ouvertes comprenant des pelouses sèches à Brôme dressé (Bromus erectus), des garrigues et des landes à Genêt cendré (Genista cinerea). Localement par endroits, des groupements acidiphiles sont présents. De petites falaises et des éboulis calcaires sont également présents et contribuent à l’importante biodiversité du site.
Quelques rares parcelles agricoles, composées de prairies extensives ponctuent le massif.
En raison des conditions micro climatiques qui règnent sur le site, il en résulte la présence d’éléments floristiques très contrastés. A peu de distance se cotoient ici des végétaux aussi différemment adaptés que la Doradile de Pétrarque (Asplenium petrarchae) ou la Globulaire arbustive (Globularia alypum), plantes très thermophiles, et la Laîche digitée (Carex digitata) ou le Trêfle des montagnes (Trifolium montanum) d’origines montagnardes.

Milieux remarquables
Plusieurs habitats d’intérêt patrimonial, typiques ou représentatifs sont présents sur le site. Ce sont : les pelouses xérophiles écorchées supra  et oro méditerranéennes à Bugrane striée (Ononis striata) [all. phyto. Ononidion striatae (34.71)], les garrigues supra méditerranéennes à Thym (Thymus vulgaris) [all. phyto. Helianthemo italici Aphyllanthion monspeliensis (32.63)], les landes supra méditerranéennes et oro méditerranéennes à Genêt cendré (Genista cinerea) et Lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia) [all. phyto. Lavandulo angustifoliae Genistion cinereae (32.61 et 32.62)], les boisements thermophiles et supra méditerranéens de Chêne pubescent (Quercus humilis) [all. phyto. Quercion pubescenti sessiliflorae (41.711)], les pinèdes méditerranéennes Pin d’Alep (Pinus halepensis) (42.84) et les boisements méso et supra méditerranéens de Chêne vert ou Yeuse (Quercus ilex) [all. phyto Quercion ilicis (45.31 & 45.32)].
Les milieux rocheux remarquables ou représentatifs comprennent : les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], les formations végétales des rochers et falaises calcaires ibéro méditerranéennes [asso. phyto. Phagnalo sordidi Asplenietum petrarchae (62.111)] et des rochers et falaises calcaires alpiennes et supra méditerranéennes [asso. phyto. Potentillo caulescentis Hieracietum humilis (62.151) et Sileno saxifragae Asplenietum fontani (62.152)].

Flore
Le site comprend trois espèces déterminantes : le Rosier de France (Rosa gallica), très bel églantier sauvage, un des ancêtres des rosiers horticoles demeurant très rare dans les Alpes du Sud, où il est assez vulnérable du fait de l’isolement des stations, protégée au niveau national, et le Tabouret précoce (Noccaea praecox), petite crucifère connue seulement de quelques massifs supra méditerranéens du sud est de la France protégée en Provence Alpes Côte d’Azur. La dernière espèce déterminante du site est le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius).
Il abrite également deux espèces remarquables : le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus) et l'Ibéris droit (Iberis linifolia subsp. stricta).

Faune
Huit espèces animales patrimoniales ont été recensées sur ce site, dont deux déterminantes.
Chez les oiseaux, le Facon pèlerin (Falco peregrinus) et le Circaète Jean le Blanc (Circaetus gallicus) sont potentiellement nicheurs.
La faune entomologique est représentée par une communauté de coléoptères longicornes (famille des Cerambycidés) inféodés aux vieux feuillus, surtout des chênes, soit le Clyte à antennes rousses (Chlorophorus ruficornis), espèce déterminante endémique franco ibérique, dont l’adulte est floricole et la larve se développe dans les branches mortes de chênes déjà attaquées par un autre coléoptère, le Purpuricène globuleux (Purpuricenus globulicollis), espèce remarquable dont la larve affectionne le bois des branches terminales de feuillus, surtout des érables, le Capricorne velouté (Cerambyx welensii), espèce de longicorne (Cerambycidés) remarquable, principalement inféodée au bois sénescent de chênes dont se nourrit la larve. Chez les rhopalocères, citons la présence du Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce déterminante de lépidoptère d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea) et du Marbré de Lusitanie (Iberochloe tagis), espèce déterminante très localisée inféodée aux milieux ouverts où croît sa plante nourricière Iberis pinnata.
Des prospections complémentaires concernant la faune seraient à entreprendre dans ce secteur.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 «04_161_100   Versant nord est du massif du Luberon   Forêts Domaniales de Pélissier et de Montfuron   collines de Montjustin».

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe un vaste secteur de collines, comprenant des habitats et des populations d’espèces à forte valeur patrimoniale. Si sa délimitation est avant tout fonctionnelle, de façon à englober les éléments remarquables identifiés, elle s’appuie sur les ruptures topographiques les plus marquées et sur les repères géographiques les plus évidents, tels que dessertes locales, sentiers, lorsqu’il en existe. Les secteurs de moindre intérêt biologique ou plus fortement anthropisés, en particulier ceux situés sur le versant est, au contact de l’agglomération de Volx, sont exclus.