ZNIEFF 930020382
LAC DE MISON ET SES ZONES HUMIDES ADJACENTES

(n° régional : 05100238)

Commentaires généraux

Description

Etabli sur les départements des Hautes Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence, dans la région du Laragnais, à l’ouest du village du Poët et à l’est du canal de Sisteron, le site comprend le lac de Mison, retenue artificielle de création relativement récente, et les prairies humides situées au nord de la digue du lac.
La topographie est très peu marquée. Le substrat géologique du site est composé par les strates sédimentaires calcaires et marneuses du Néocomien (Crétacé), localement sous forme de cailloutis.
Le site bénéficie d’un climat de type supra méditerranéen à tendance continentale et s’inscrit dans l’étage de végétation supra méditerranéen aux environs de 650 m d’altitude. Elle comporte une végétation lacustre et palustre avec comprend des gazons amphibies à humides en bordure du lac, des roselières aquatiques péri lacustres et des prairies humides de bordure. Le site est environné par des prairies, quelques cultures et boisements de Chêne pubescent (Quercus humilis).

Milieux remarquables

Ce site compte deux habitats déterminants : les gazons amphibies méridionaux (22.34), représentés par une formation à Lythrum à trois bractées (Lythrum tribracteatum) et à Lythrum à feuilles de thym (Lythrum thymifolia), se développant sur les vases exondées en fin d’été [all. phyto. Lythrion tribracteati], et les herbiers aquatiques de végétaux à grandes feuilles flottantes à Renouée amphibie (Polygonum amphibium) [all. phyto. Nymphaeion albae (22.431)].
Il abrite de plus un habitat remarquable : les prairies humides hautes à Reine des près (Filipendula ulmaria) et formations végétales associées [all. phyto. Thalictro flavi Filipendulion ulmariae (37.1)]. Outre ces habitats, le site possède plusieurs autres habitats présentant un intérêt écologique important, dont une formation végétale unique pour le département et rare dans le reste de la région Provence Alpes Côte d’Azur, constituée par une roselière aquatique à Jonc des tonneliers ou Scirpe lacustre (Schoenoplectus lacustris) [all. phyto. Phragmition communis (53.12)]. En amont de la digue nord se développe des prairies humides eutrophes et oligotrophes [all. phyto. Molinion caeruleae (37.2 et 37.3)] présentant une grande diversité de Laîches (Carex pl. sp.).

Flore

Les amples ceintures de végétation lacustre bordant le site abritent huit espèces végétales déterminantes. Quatre sont protégées au niveau national : l'Orchis à odeur de punaise (Anacamptis coriophora subsp. coriophora), la Gratiole officinale (Gratiola officinalis), la Salicaire à feuilles de thym (Lythrum thymifolium), et la Salicaire à trois bractées (Lythrum tribracteatum) ; ces deux dernières n’ont plus été revues sur le site depuis quelques années. Elles sont à rechercher à la fin de l’été sur les vases s’exondant suite au retrait de l’eau. Deux sont protégées en région Provence Alpes Côte d’Azur : l'Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora) et l'Orchis des marais (Anacamptis palustris). Deux sont sans statut de protection : le Flûteau fausse renoncule (Baldellia ranunculoides) et le Jonc à fruits globuleux (Juncus sphaerocarpus).

Faune

Le patrimoine faunistique présente un intérêt biologique assez élevé. Il est constitué de dix espèces animales patrimoniales, dont deux sont déterminantes.
L’avifaune nicheuse de ce site est composée de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial parmi lesquelles : Grèbe huppé (Podiceps cristatus), Blongios nain (Ixobrychus minutus), Faucon hobereau (Falco subbuteo), Marouette ponctuée (Porzana porzana), Caille des blés (Coturnix coturnix), Chevêche d’Athéna (Athene noctua), Huppe fasciée (Upupa epops), Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), Bruant proyer (Emberiza calandra). Le lac de Mison est également très attractif en période de migration et d’hivernage, s’ajoute alors de nombreuses espèces patrimoniales telles que le Butor étoilé (Botaurus stellaris), le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), le Héron pourpré (Ardea purpurea) ainsi que différentes espèces d’anatidés. L’herpétofaune locale patrimoniale est représentée par le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), espèce déterminante à effectifs faibles et vulnérable, en déclin, d’affinité médio européenne et montagnarde, affectionnant les petits points d’eau peu profonds, dans les endroits restant frais et humides en été mais qui n’a plus été observé depuis plusieurs années. Cette espèce n’ayant pas été revue récemment, des prospections complémentaires seraient à réaliser.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.
Elle jouxte par ailleurs la ZNIEFF de type 1 «04_100_148     Lac de Mison et ses zones humides adjacentes» établie dans le département limitrophe des Hautes Alpes et qui concerne la partie sud du Lac de Mison.
Le site joue un rôle important d’étape pour les oiseaux migrateurs. Ces oiseaux en transportant involontairement des semences permettent des échanges qui renouvellent en outre le stock de graines des plantes annuelles ou vivaces inféodées aux mares temporaires. Le stock de graines dans ces milieux semble en effet très limité et le maintien des espèces végétales rares y est donc très aléatoire.

Commentaires sur la délimitation

Le Lac de Mison et ses espaces adjacents, qui recèlent des habitats et populations d’espèces à très forte valeur patrimoniale et spécifiques aux zones humides, sont la principale motivation de désignation du site. Ses limites tentent de se caler au mieux sur des repères géographiques et paysagers évidents, tels que petites routes, pistes et lisières. Les espaces les plus fortement anthropisés, comme les cultures intensives, sont évidemment exclus.