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Description de la zone
La présence des vallons obscurs est liée au réseau hydrographique des conglomérats du Var. Ce sont des dépôts issus d’une sédimentation marine datée du pliocène qui a comblé l’ancienne bouche du Var envahie par la mer.
Les vallons creusés dans cette région sont des canyons à parois verticales ou surplombantes. Les fonds de vallons sont constitués de boyaux, de ponts naturels, de cascades et d’abris sous roche.
La position géographique des vallons obscurs se situe au carrefour d’influences floristiques eurosibérienne, méditerranéenne et pantropicale dont on retrouve des représentants dans les divers milieux.Flore et habitats naturels
La végétation est caractérisée par un contraste remarquable entre d’une part les groupements végétaux xérophiles des crêtes et interfluves, typiquement méditerranéens, avec des garrigues à romarin (Fumano thymifoliae Rosmarinetum officinalis), des maquis à Arbousier (Arbutus unedo) et Bruyère arborescente (Erica arborea) de l’Erico arboreae Arbutetum unedi, des yeuseraies à Laurier tin (Viburno tini Quercetum ilicis), des pinèdes de Pin d’Alep (Querco ilicis Pinetum halepensis), et d’autre part les groupements des fonds de vallons et de canyons, mésophiles, et les groupements hygrophiles liés à l’hydrosystème, avec l’ostryaie mésoxérophile à Frêne à fleur (Fraxino orni Quercion ilicis), l’ostryaie ripicole à Mélique à une fleurs (Melico uniflorae Ostryetum carpinifoliae), la mégaphorbiaie à Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) et Epilobe hirsute (Epilobium hirsutum) du Convolvulion sepium. Le principal intérêt réside cependant dans la présence d’une communauté exubérante de paroi humide ombragée riches en fougères et en bryophytes (Polysticho setiferi Phyllitidion scolopendri), et de cascades de tufs et parois travertinisées caractérisées par des bryophytes incrustantes (Cratoneurion commutati). Le microclimat humide de ce réseau de vallons est en outre propice au développement d’une riche bryoflore, et de communautés lichéniques épiphytes (notamment foliicoles sur Ruscus aculeatus et Laurus nobilis) du plus haut intérêt.
Les fonds de vallons, creusés en canyons étroits, sont caractérisés par un microclimat à forte hygrométrie et des températures relativement basses de telle sorte qu’ils abritent des espèces montagnardes en position abyssale et des éléments de la flore subtropicale humide. Chaque ravin constitue un microcosme original et complémentaire des autres car les échanges avec les vallons voisins sont extrêmement limités pour certaines espèces.
Parmi les espèces patrimoniales des Alpes Maritimes, on note par exemple le Mouron grêle (Anagallis tenella), la Consoude à bulbe (Symphytum bulbosum), le Polystic à dents sétacées (Polystichum setiferum), la Fougère de Crète (Pteris cretica), ou la Scolopendre (Asplenium scolopendrium).Faune
Ces vallons abritent 15 espèces animales d’intérêt patrimonial dont 3 sont déterminantes.
Les mammifères sont représentés par une espèce de chiroptères remarquable, le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis).
La Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce déterminante de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France est également présente sur le site.
L’avifaune nicheuse, ou probablement nicheuse, locale est représentée par la Bondrée apivore (Pernis apivorus) inféodée aux massifs forestiers à l’intérieur desquels elle édifie son nid, le Circaète Jean le Blanc (Circaetus gallicus), l’Autour des Palombes (Accipiter gentilis), le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), espèce remarquable rupicole, qui se nourrit préférentiellement dans les terrains dégagés proches des falaises et autres escarpements rocheux où il niche généralement, jusqu’à 2 600 m d’altitude, nicheur probable dans ces vallons, et la Fauvette orphée (Sylvia hortensis), passereau remarquable, plutôt localisé et en léger déclin, d’affinité méridionale marquée, propre aux coteaux boisés, secs et ensoleillés riches en buissons élevés jusqu’à 1 300 m d’altitude, le Cincle plongeur (Cinclus cinclus) et la Chevêche d’Athéna (Athene noctua).
Les arthropodes patrimoniaux sont notamment représentés par deux espèces déterminantes de diptères, la Mouche Saraiella crypta, Psychodidés endémique des Alpes occidentales et méridionales, menacée et partout très rare, quasiment disparue aujourd’hui alors qu’elle était autrefois commune, dont les larves vivent sur les tufs suintants pauvres en nourriture, et l’Empis Kowarzia bipunctata, Empididés localisée en France aux Alpes du Dauphiné et aux Alpes Maritimes, en limite d’aire en région PACA.A signaler également la présence d’un orthoptère, le Dolichopode dauphinois (Dolichopoda azami), espèce cavernicole endémique franco italienne du sud ouest des Alpes, assez répandue, troglophile, hygrophile et lucifuge, liée aux grottes, fentes des rochers et autres recoins obscurs et humides, d’un odonate, le Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma), espèce remarquable d’affinité ouest méditerranéenne, inféodée aux rivières à eaux claires et de deux lépidoptères, la Thécla de l'arbousier (Callophrys avis), espèce déterminante de papillon de jour d'affinité ouest méditerranéenne, liée aux maquis et garrigues à arbousiers, son unique plante hôte, à retrouver dans ce secteur et l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce remarquable et protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabulet.,
Enfin, concernant les mollusques, signalons la présence de la Pagoduline élancée (Argna ferrarii blanci), sous espèce rare et exclusivement répandue en France dans les Alpes Maritimes mais présente aussi en Espagne et en Italie, se rencontrant dans les bois humides et parmi les rochers.
La ZNIEFF suit le pourtour extrêmement découpé des vallons de Magnan et des Vallières ainsi que de leurs affluents. Les zones urbanisées ont été exclues.
