ZNIEFF 930020437
VALLONS DE SAINT-BLAISE ET DU RIEU

(n° régional : 06100130)

Commentaires généraux

Descriprion de la zone

La présence des vallons obscurs est liée au réseau hydrographique des conglomérats du Var. Ce sont des dépôts issus d’une sédimentation marine datée du pliocène qui a comblé l’ancienne bouche du Var envahie par la mer.
Les vallons creusés dans cette région sont des canyons à parois verticales ou surplombantes. Leurs fonds sont constitués de boyaux, de ponts naturels, de cascades et d’abris sous roche.
La position géographique des vallons obscurs se situe au carrefour d’influences floristiques eurosibérienne, méditerranéenne et pantropicale dont on retrouve des représentants dans les divers milieux.
Les fonds de vallons, creusés en canyons étroits, sont caractérisés par un microclimat à forte hygrométrie et des températures relativement basses de telle sorte qu’ils abritent des espèces montagnardes en position abyssale et des éléments de la flore subtropicale humide. Chaque ravin constitue un microcosme original et complémentaire des autres car les échanges avec les vallons voisins sont extrêmement limités pour certaines espèces.

Flore et habitats naturels

La végétation est caractérisée par un contraste remarquable entre d’une part les groupements végétaux xérophiles des crêtes et interfluves, typiquement méditerranéens, avec des maquis à Arbousier (Arbutus unedo) et Bruyère arborescente (Erica arborea) de l’Erico arboreae Arbutetum unedi, des yeuseraies à Laurier tin (Viburno tini Quercetum ilicis), des pinèdes de Pin d’Alep (Querco ilicis Pinetum halepensis), et d’autre part les groupements des fonds de vallons et de canyon, mésophiles, et les groupements hygrophiles liés à l’hydrosystème, avec l’ostryaie mésoxérophile à Frêne à fleur (Fraxino orni Quercion ilicis), l’ostryaie ripicole à Mélique à une fleurs (Melico uniflorae Ostryetum carpinifoliae) et les taillis de Laurier noble (Laurus nobilis) associés, la mégaphorbiaie à Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) et Epilobe hirsute (Epilobium hirsutum) du Convolvulion sepium. Le principal intérêt réside cependant dans la présence d’une communauté exubérante de paroi humide ombragée riches en fougères et en bryophytes (Polysticho setiferi Phyllitidion scolopendri), et de cascades de tufs et parois travertinisées caractérisées par des bryophytes incrustantes (Cratoneurion commutati). Le microclimat humide de ce réseau de vallons est en outre propice au développement d’une riche bryoflore, et de communautés lichéniques épiphytes (notamment foliicoles sur Ruscus aculeatus et Laurus nobilis) du plus haut intérêt.
Les vallons de Saint Blaise et du Rieu sont les vallons obscurs qui abritent le plus grand nombre d’espèces de moyenne montagne en station abyssale. Parmi les espèces patrimoniales pour l’inventaire znieff des Alpes Maritimes, on note par exemple la Scolopendre (Asplenium scolopendrium), les Laîches de Griolet (Carex grioletii) et de Maire (Carex mairei), la Circée de Paris (Circaea lutetiana), la Marguerite en forme de disque (Leucanthemum virgatum), le Mouron grêle (Anagallis tenella), l’Orchis parfumé (Anacamptis fragrans), le Polystic à dents sétacées (Polystichum setiferum), ou la Fougère de Crète (Pteris cretica).

Faune

Ces vallons abritent dix espèces animales d’intérêt patrimonial dont quatre sont déterminantes.
Le cortège mammalogique se compose d’une espèce de chiroptère remarquable, le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis).
L’avifaune nicheuse, ou probablement nicheuse, est représentée par une espèce déterminante, le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur et trois autres rapaces remarquables, la Bondrée apivore (Pernis apivorus), espèce forestière d’affinité médioeuropéenne, recherchant les forêts claires de feuillus et les mosaïques de milieux boisés et de milieux ouverts, le Circaète Jean le Blanc (Circaetus gallicus), d’affinité méridionale, au régime alimentaire ophiophage, et le Grand duc d’Europe (Bubo bubo), espèce nocturne inféodée aux milieux rupestres en période de nidification.
Un reptile déterminant est également présent, la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France.
Les insectes sont représentés par la Diane (Zerynthia polyxena), espèce remarquable de papillon de jour d’affinité méditerranéenne asiatique, protégée au niveau européen, associée aux milieux humides où croît sa plante hôte locale l’Aristoloche à feuilles rondes Aristolochia rotunda, la Mouche Saraiella crypta, espèce déterminante de Psychodidés, endémique des Alpes occidentales et méridionales, menacée et partout très rare, quasiment disparue aujourd’hui alors qu’elle était autrefois commune, dont les larves vivent sur les tufs suintants pauvres en nourriture, et l’Empis Kowarzia bipunctata, espèce déterminante de Diptères Empididés, localisée en France aux Alpes du Dauphiné et aux Alpes Maritimes, en limite d’aire en région PACA.


Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF intègre les vallons du Figueret, du Rieu et la partie moyenne du vallon de Saint Blaise.