Description de la zone
Cette ZNIEFF fait partie de la Camargue laguno-marine. Elle se situe au nord du village des Saintes-Maries-de-la-Mer et est divisée en deux parties. La plus grande est composée par le marais du Couvin et l’étang de Ginès qui sont délimités par la route de Cacharel (D 85a) et la route d’Arles au Saintes Maries (D 570). La seconde, l’étang des Launes est compris entre la D 570 et la route D 38 longeant le petit Rhône. L’eau y est douce, mais aussi saumâtre dans la zone sud. Les milieux présents sont principalement des étangs d’eau libre, des roselières, et des sansouïres. Les élevages bovins et équins sont bien représentés dans ce secteur.
La délimitation de cette ZNIEFF se justifie principalement par la répartition des espèces qui se reproduisent et chassent sur le secteur. La répartition et l’agencement des habitats, le fonctionnement et les relations des écosystèmes ainsi que l’occupation du sol offrent une diversité de milieux très intéressant.
Habitats naturels
Espace essentiellement couvert de marais à roselières couvrant de grandes étendues, avec des intercalations de groupements à Tamaris gallica également très étendus, la microtopographie et l’hydrologie déterminent aussi une mosaïque de milieux pionniers à arbustifs le long d’un gradient complexe de salinité. On y observe notamment les cortèges des Ruppietea maritimae, des Potametea, des Salicornietea fruticosae et des Juncetea maritimi.
Flore
Ce site abrite plusieurs espèces végétales déterminantes et remarquables, notamment dans les milieux saumâtres / salés comme le limonium plutôt dur (Limonium duriusculum), la saladelle de Provence (Limonium cuspidatum), le chiendent allongé (Elytrigia elongata). Les roubines, canaux et autres lagunes accueillent quant à elles de belles populations de ruppie maritime (Ruppia maritima), zannichellie des marais (Zannichellia palustris) et pédonculée (Z. pedunculata).
Faune
Les zones humides situées au sud-est et à l’est de la réserve des Impériaux présentent un très grand intérêt faunistique avec 49 espèces d’intérêt patrimonial signalées dont 24 sont déterminantes, principalement d’ordre ornithologique et entomologique. Toutefois, le site abrite également quelques espèces de reptiles d'intérêt patrimonial.
Le site abrite une diversité avifaunistique de haut intérêt patrimonial. On y observe en reproduction certaine ou probable des espèces déterminantes comme la Nette rousse (Netta rufina), canard plongeur qui niche en bordure des plans d'eau ceinturés par la végétation, la Guifette moustac (Chlidonias hybrida), la Sterne hansel (Gelochelidon nilotica), la Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus), la Sterne pierregarin (Sterna hirundo), très sensible aux dérangements, aux aléas météorologiques, aux changements brusques de niveau d'eau et à la gestion du niveau d'eau dans les marais d'eau douce, la Sterne naine (Sternula albifrons), espèce rare en France et en PACA qui niche en arrière-plage, sur les cordons sableux ou les digues et îlots à l'intérieur des salins et étangs et qui est très sensible aux dérangements, l'Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), espèce limicole typique des plans d’eau salins peu profonds, lagunes et estuaires, le Chevalier gambette (Tringa totanus), limicole strictement limité aux rivages méditerranéens en PACA, nichant dans les marais salants, sur des lagunes et des marais côtiers, des prés salés et des pâturages très humides et menacé par la disparition des zones humides, le Coucou geai (Clamator glandarius), espèce des milieux ouverts et semi-ouverts méditerranéens, la Poule sultane (Porphyrio porphyrio), la Lusciniole à moustache (Acrocephalus melanopogon) espèce à distribution paléarctique fractionnée nichant exclusivement en PACA dans les roselières du pourtour méditerranéen, la Fauvette à lunette (Sylvia conspicillata), dont les effectifs nationaux sont très restreints, présente dans des habitats à strate arbustive basse et dense mais laissant place à des surfaces de sol nu, la Grande aigrette (Ardea alba), à large répartition mondiale, mais ne nichant que localement en PACA dans quelques colonies de hérons arboricoles en Camargue, le Héron pourpré (Ardea purpuea), espèce paléarctique, nicheuse rare en PACA uniquement en colonie dans les roselières méditerranéennes, le Héron crabier (Ardeola ralloides), espèce du Paléarctique occidental, nichant en PACA uniquement dans les Bouches-du-Rhône en colonie arboricole, le Blongios nain (Ixobrychus minutus), petit héron habitant les roselières inondées où il se nourrit et se reproduit, en forte régression dans toute l'Europe, la Cigogne blanche (Ciconia ciconia), la Spatule blanche (Platalea leucorodia), l’Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus), et le Flamant rose (Phoenicopterus roseus). Ces nombreuses espèces partagent le site avec un riche cortège d’espèces patrimoniales remarquables. Notons la présence du Busard des roseaux (Circus aeruginosus), rapace fortement dépendant des zones humides et de leur bon état de conservation pour se reproduire, du Canard chipeau (Mareca strepera) à large répartition mondiale et à nidification localisée en PACA à l'ouest des Bouches-du-Rhône, du Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) qui, en période de reproduction, fréquente les milieux saumâtres et parfois le littoral rocheux (dans le Var) et qui est menacé par la disparition des zones humides et le dérangement, de la Huppe fasciée (Upupa epops), espèce de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, du Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus), oiseau strictement lié aux zones côtières en période de reproduction dont la protection dépend étroitement de celle des zones humides, du Vanneau huppé (Vanellus vanellus), de l’Huitrier pie (Haematopus ostralegus), de l'Échasse blanche (Himantopus himantopus), grand limicole très sensible à la gestion des niveaux d'eau dans ses sites de reproduction, du Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), espèce à large répartition mondiale et occupant les rives des cours d'eau, étangs, lacs aux berges meubles et érodées, le Guêpier d'Europe (Merops apiaster), oiseau dont l'évolution des effectifs est difficile à estimer mais qui semble en régression dans la région, de la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus), espèce se reproduisant exclusivement en roselières et peu commune en PACA, du Cochevis huppé (Galerida cristata), en régression sur l'ensemble de son aire de répartition, du Pipit rousseline (Anthus campestris), espèce eurasiatique, présente en PACA dans les milieux méditerranéens ouverts et secs, de la Panure à moustaches (Panurus biarmicus), de l'Aigrette garzette (Egretta garzetta), du Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), plutôt rare en Provence, très localisé dans les Alpes, du Grèbe huppé (Podiceps cristatus), oiseau des plans d'eau, des estuaires et des cours d'eau lents, entourés de végétation dans laquelle il place son nid affleurant à la surface de l'eau.
Les reptiles sont représentés par trois espèces remarquables : la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), tortue ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), serpent du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux. La communauté d’amphibiens présente trois espèces déterminantes : le Pélobate cultripède (Pelobates cultripes), espèce ibéro-française méridionale affectionnant les milieux ouverts, la Grenouille de Graf (Pelophylax kl. grafi), klepton (issu d'un processus d'hybridogenèse) du sud-ouest de la France, en limite de répartition en PACA, présente seulement en Camargue et autour de l'Etang de Berre dans la région, et la Grenouille de Pérez (Pelophylax perezi), espèceIbérique rare et en limite de répartition en PACA, présente surtout en Camargue et dans de rares stations dans le Var.
Concernant les arthropodes, une espèce déterminante est inventoriée localement. Il s’agit de la Courtilière provençale (Gryllotalpa septemdecimchromosomica), rare orthoptère qui peuple certains milieux marécageux en zone méditerranéenne, principalement des marais littoraux.
Plusieurs espèces de coléoptères sont inventoriées : la cicindèle Cephalota circumdata, espèce remarquable colonisant par troupes les étendues de boue salée, et les scarabaeidae remarquables Onitis belial ainsi que Pleurophorus mediterranicus, espèce saprophage se trouvant principalement au pied des plantes littorales mais aussi sous des excréments secs.
Chez les lépidoptères seul la Diane (Zerynthia polyxena), espèce remarquable méditerranéo-asiatique protégée au niveau européen, se reproduisant sur plusieurs espèces d’Aristolochia en fonction des milieux qu’elle fréquente, zones humides ou chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1 300 m d’altitude est mentionnée.
Pour finir notons la présence de la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce remarquable d’odonate et protégée au niveau européen, d’affinité ouest-méditerranéenne, dont la larve aquatique se développe au niveau du chevelu racinaire des arbres qui bordent les cours d’eau de plaine et certains lacs.
Fonctionnalité lien avec ZNIEFF
Cette ZNIEFF est incluse dans la ZNIEFF II «930012415—CAMARGUE FLUVIO-LACUSTRE ET LAGUNO-MARINE ».
Les limites sont le reflet de la répartition des espèces de faune, flore et habitats.