ZNIEFF 930020459
ROCHER DE ROQUEBRUNE

(n° régional : 83105124)

Commentaires généraux

Commentaire général

La masse imposante de la montagne de Roquebrune, aux rochers rouge brun, derniers contreforts orientaux du massif des Maures domine la plaine de l’Argens.
La grande diversité des milieux offerts sur une petite superficie (parois rocheuses, maquis, gorges) explique la grande richesse biologique rencontrée.

Flore et habitats naturels

Beaux peuplements de Chêne liège avec Myrte et Lentisque aux adrets au bas des pentes. Bois de chênes verts en crêtes et ubacs à Asplenium onopteris et en fonds de vallons à Arisarum. Chênaies liège à papilionacées arbustives en ubac. Ripisylves et prairies au nord du massif. Grand développement des formations hivernales et printanières suintantes de l’Isoetion sur les dalles rocheuses, avec de nombreuses espèces rares comme l’Isoètes de Durieu, la Romulée à petite fleurs, l’Ophioglosse du Portugal. Ces mêmes rochers, en ambiances plus sèches, portent des groupements thermophiles originaux à Andopogonées (Andopogon distachyos, Heteropogon contortus, Kengia serotina) et fougères (Cheilanthes spp., Paragymnopteris marantae, Asplenium spp.) avec la petite Violette de Roquebrune (Viola roccabrunensis) et souvent des cactus raquettes naturalisés (Opuntia stricta et O. mesacantha). Ces derniers sont particulièrement abondants dans le secteur de San Luen.

Faune

La ZNIEFF de type I du Rocher de Roquebrune, centrée sur le rocher lui-même et ses milieux rupestres de dalles, d’éboulis et de falaises, présente un intérêt faunistique relativement élevé. Les espèces animales patrimoniales caractéristiques de cette zone sont souvent de tendance rupicole.

Plusieurs espèces déterminantes de chauves-souris sont rencontrées sur ce site comme le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), espèce typiquement méditerranéenne et strictement cavernicole présente dans les régions aux paysages karstiques riches en grottes, le Petit Murin (Myotis blythii) espèce occupant des cavités souterraines ou bâtis en reproduction et chassant en milieux ouverts, le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), en déclin dans la région, chassant dans les bocages et les paysages karstiques riches en broussailles, pelouses, pâtures et prairies, souvent proches de l’eau courante ou stagnante, de grottes et d’habitations et le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), espèce déterminante glaneuse capturant les mouches et araignées, souvent liée aux milieux rivulaires et très stratifiés, utilisant des gîtes variés en reproduction (bâtiments, cavités, ponts).

L’avifaune nicheuse, ou probablement nicheuse, est représentée par le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), le Monticole bleu (Monticola solitarius), le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), l’Hirondelle rousseline (Cecropis daurica) ou encore le Bruant ortolan (Emberiza hortulana).


Du côté des reptiles d’intérêt patrimonial, notons la présence la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce déterminante de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France, qui se trouve ici en périphérie du rocher, accompagnée de cinq espèces remarquables, la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), espèce ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA, le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.

Le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) se rencontrent également dans les ruisseaux.

Chez les invertébrés, mentionnons notamment la présence de deux neuroptères remarquables : le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), assez commun mais toujours localisé aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches et l’Ascalaphe ictère (Ascalaphus ictericus), espèce d’affinité méridionale ainsi que Dorcatype triste (Herophila tristis), espèce remarquable de Cerambycidae aptère, polyphage dans le bois mort humide de diverses essences, à répartition nord-méditerranéenne, peu abondante en France où la région PACA abrite la majorité de ses effectifs connus.

Les Araignées Cyrtarachne ixoides, espèce déterminante en limite d’aire d’Aranéidés et Mimetus laevigatus, espèce remarquable en limite d’aire de Mimétidés ont été observées dans cette zone.

Commentaires sur la délimitation

Logique de massif, de géologie et d’habitats tout en évitant les secteurs trop anthropisés ou dégradés (abondance du Mimosas notamment).