ZNIEFF 930020473
PLAINE DES MAURES (Type 1)

(n° régional : 83211150)

Commentaires généraux

Commentaire général

Cette zone représente la partie la plus préservée de la plaine des Maures. Cette plaine est constituée de grès permiens sur lesquels se développent de magnifiques formations végétales, et entoure la vallée alluviale de l’Aille.

Flore et habitats naturels

On trouve dans la Plaine des Maures, en particulier, toutes les communautés de milieux temporairement humides méditerranéens qui se développent au bord des mares ou au long des ruisseaux intermittents, ainsi que les formations mésophiles à Serapias ou celles des dalles rocheuses à andropogonées, fougères ou bulbeuses. La grande richesse flotistique et écosystémique de la plaine des Maures, ainsi que la beauté des paysages associés, lui vallent une réputation internationale, qui attire chaque année de nombreux naturalistes.

Faune

Cette ZNIEFF de la Plaine des Maures possède un patrimoine faunistique extrêmement intéressant avec la présence de 56 espèces animales d’intérêt patrimonial dont 19 sont déterminantes.

Le cortège avien nicheur y est très varié et riche en espèces déterminantes (Coucou geai, Rollier d’Europe, Pie grièche à tête rousse, Blongios nain) et remarquables (Bihoreau gris, Bondrée apivore, Autour des Palombes, Faucon hobereau, Petit duc scops, Guêpier d’Europe, Huppe fasciée, Martin pécheur, Pies grièches écorcheur et méridionale, Bruant ortolan, Bruant proyer, Alouette Lulu, Pipit rousseline, Pic épeichette).

C’est aussi l’une des zones primordiales pour la survie en France et en Provence de 3 espèces patrimoniales de reptiles qui possèdent ici sans doute leurs plus belles populations : il s’agit de la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce déterminante de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France, de la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), espèce remarquable ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA et du Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce remarquable des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne. Ces espèces emblématiques sont accompagnées d’autres reptiles remarquables comme le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.

Chez les amphibiens, citons la présence de deux espèces déterminantes, la Grenouille verte hybride (Pelophylax kl. esculentus), klepton (issu d'un processus d'hybridogenèse) surtout présent dans la moitié nord de l'Europe mais rare et localisé en PACA, et la Grenouille agile (Rana dalmatina) espèce largement répartie en Europe mais seulement localisée au sud-est du Var et sud-ouest des Alpes-Maritimes en PACA, accompagnées du Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce remarquable ouest-européenne d'affinité méridionale.

Les mammifères sont en particulier représentés par plusieurs espèces de chauves-souris déterminantes qui occupent des gîtes sur le secteur : le Petit Murin(Myotis blythii) espèce thermophile occupant des cavités souterraines ou bâtis en reproduction et chassant en milieux ouverts, le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), espèce typiquement méditerranéenne et cavernicole présente dans les régions aux paysages karstiques riches en grottes et le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii), espèce déterminante, liée aux forêts de feuillus âgées dotées d’un sous-bois dense avec des ruisseaux et des mares, considérée comme rare et menacée. D’autres chauves-souris sont mentionnées sur la zone mais on ne sait pas si elles y occupent des gîtes. Il s’agitdu Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), espèce déterminante glaneuse capturant les mouches et araignées, souvent liée aux milieux rivulaires et très stratifiés, utilisant des gîtes variés en reproduction (bâtiments, cavités, ponts), du Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) espèce déterminante et menacée, en déclin dans la région, plutôt thermophile mais présent jusqu’à au moins 2 200 m d’altitude, chassant dans les bocages et les paysages karstiques riches en broussailles, pelouses, pâtures et prairies, souvent proches de l’eau courante ou stagnante, de grottes et d’habitations, du Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile, de la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable forestière encore relativement fréquente et du Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude.

Le cortège des invertébrés patrimoniaux est tout à fait intéressant avec entre autres, pour les lépidoptères, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo asiatique, protégée au niveau européen, localement inféodée à Aristolochia pistolochia et parfois Aristolochia pallida, dans les chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1 300 m d’altitude et la Nonagrie des marais (Archanara geminipunctata), espèce paludicole remarquable présente un peu partout en France mais plus localisée dans le Sud dont la chenille endophyte vit dans les tiges de Phragmites australi.

Le cortège des coléoptères est composé de six espèces déterminantes, le Taupin violacé (Limoniscus violaceus), Elateridae très rare et inféodée aux gros arbres creux avec cavités au sol dans laquelle sa larve se développe, se nourrissant de déchets organiques, le staphylin Leptotyphlus lucensis, espèce vivant dans le sol, les Cerambycidae le Macrotome écussoné (Prinobius myardi), dont la présence en France est pour l’essentiel limitée à de vieux boisements de chênes lièges, dont la larve se nourrit du bois sénescent ou mort, en Corse et dans le Var siliceux, le Lepture à deux taches (Nustera distigma), d'affinité ouest méditerranéenne à aire morcelée, dont les collines du Var rassemble la principale population française, l'Officier trompeur (Necydalis ulmi), espèce cavicole dans les vieux feuillus d'Europe et du Caucase, devenue rare et localisée en France où ses plus grandes populations restantes sont situées en région PACA ou encore le carabique Metadromius myrmidon, espèce très rare du Midi de la France, qui semble surtout inféodée à la litière des cistes dans les endroits secs et sablonneux, et plusieurs espèces remarquables comme le Dorcatype triste (Herophila tristis), Cerambycidae aptère, polyphage dans le bois mort humide de diverses essences, à répartition nord-méditerranéenne, peu abondante en France où la région PACA abrite la majorité de ses effectifs connus, le Melolonthidae Triodonta bucculenta, Mimela junii, espèce de la famille des rutelidés, très localisée et en populations dispersées en France dans les milieux sablonneux et le Staphylin Abemus chloropterus.

Pour les autres groupes, citons également la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce remarquable d’odonate, protégée en Europe, d’affinité ouest méditerranéenne, dont la larve aquatique se développe au niveau du chevelu racinaire des arbres rivulaires des cours d’eau de plaine et certains lacs bordés par la ripisylve, l'Ephippigère de Provence (Ephippiger provincialis), espèce remarquable et endémique provençale qui peuple les friches, bois clairs et clairières qu’elle anime de sa stridulation durant les chaudes journées d’été.

Citons également la présence du Scorpion languedocien (Buthus occitanus), espèce remarquable xéro thermophile d’affinité ouest méditerranéenne, peu commune et affectionnant les sols meubles voire sablonneux fréquent sur le site sur les secteurs à dalles de grès.

Enfin, du côté des mollusques, une espèce déterminante a été inventoriée, la Fausse-veloutée des chênes-lièges (Urticicola suberinus), espèce de la famille des Hygromiidés, décrite en 1882 puis redécouverte récemment dans les environs de Collobrières après être complètement tombée dans l’oubli, reconnue comme espèce bien caractérisée et endémique des subéraies des Maures et de l’Esterel, cette espèce étant très dépendante des feuilles de chêne-liège dont elle se nourrit.

Commentaires sur la délimitation

Toutes les parcelles anthropiques (vignes notamment) ont été évitées dans le contour de la ZNIEFF.

Les zones jugées trop abîmées ou mitées par les activités humaines également.