Commentaire général
Cet espace forme un grand massif boisé quasiment continu entre les gorges de Pennafort et la Commune de Saint Paul-en-Forêt. Quelques espaces ouverts (vignes, prairies ou vergers) permettent aux espèces de milieux ouverts de se développer. Les différents milieux forestiers forment des mosaïques nécessaires à la biodiversité du site. Les quelques retenues colinéaires présentes sur la zone permettent le développement d'habitats humides.
Cette ZNIEFF englobe également la Forêt Royale de Saint-Paul-en-Forêt, un massif forestier qui s’étend sur les communes de Saint Paul-en-Forêt et de Callas. Cette très belle forêt d’ubac est dominée par trois essences forestières : le Chêne liège, le Charme et le Chêne pubescent.
Flore
Les affleurements d’adrets sont riches en espèce thermophiles comme les Cheilanthes ou le Paragymnopteris marantae ainsi que la rare Phelipanche inexpectata. Mais le plus intéressant se rencontre dans les vallons encaissés et frais, souvent non loin des cours d’eau. Une végétation où un mélange d’éléments méditerranéens et montagnards se côtoient. On y trouve parmi les plus importantes populations provençales de Delphinium fissum ou de Dictamnus albus. La très rare Silene viridiflora occupe des clairières dans une forêt mixte d’essences sclérophylles et caducifoliées. Trifolium cernuum, dans son unique population provençale occupe des dalles suintantes en bords de l’Endre. Trifolium diffusum n’est pas rare en bordure des cours d’eau.
Dans la Forêt Royale de Saint-Paul-en-Forêt, le Chêne liège occupe le haut des pentes avec un sous-bois à Myrte et Lentisque, infiltré progressivement, en descendant vers l’Endre par des espèces de la chênaie pubescente.
De très beaux bosquets de Charmes occupent les fonds de vallons. Cette formation végétale, rare dans le Sud Est de la France abrite en sous-bois des espèces peu communes telles que : Geranium lanuginosum. Les escarpements rocheux d’adret montrent la fougère peu commune Notholaena marantae.
Sous les taillis et futaies de Charmes, le cortège muscinal est très particulier puisqu’il est en partie composé d’espèces à caractère relictuel, bien développées en Europe moyenne et parfois même à l’étage montagnard des reliefs méditerranéens.
Faune
Cette zone présente un intérêt élevé pour la faune puisque 32 espèces animales patrimoniales y ont été dénombrées dont sept espèces déterminantes.
L’avifaune nicheuse comporte des espèces intéressantes comme le rare Rollier d’Europe (Coracias garrulus), la Pie grièche à tête rousse (Lanius senator), espèce en déclin marqué en Provence, la Bondrée apivore (Pernis apivorus), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), le Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus) et le Faucon hobereau (Falco subbuteo) pour les rapaces diurnes, ainsi que la Caille des blés (Coturnix coturnix), le Petit duc scops (Otus scops), le Martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis), la Huppe fasciée (Upupa epops), le Pic épeichette (Dendrocopos minor), le Torcol fourmilier (Jynx torquilla), le Bruant proyer (Emberiza calandra), le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), la Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), l'Alouette lulu (Lullula arborea) et le Pigeon colombin (Columba oenas).
Les chauves-souris locales sont notamment représentées par les Grand et Petit Rhinolophes (Rhinolophus ferrumequinum et Rhinolophus hipposideros).
En ce qui concerne l’herpétofaune, ce secteur abrite deux espèces déterminantes : la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce à distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France et la Grenouille agile (Rana dalmatina) espèce largement répartie en Europe mais seulement localisée au sud-est du Var et sud-ouest des Alpes-Maritimes en PACA. Il convient également de citer la présence de quatre espèces remarquables : la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), qui présente une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux et enfin la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.
L’entomofaune locale possède plusieurs espèces intéressantes comme l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce déterminante de Lépidoptères rhopalocères, d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles et dont la chenille vit sur des potentilles (Potentilla hirta et espèces proches), le Faux cuivré smaragdin (Tomares ballus), espèce déterminante et menacée de lépidoptère ouest méditerranéen, inféodée aux pelouses, vergers extensifs et abords de cultures exemptes de pesticides et où croissent des petites légumineuses dont se nourrit sa chenille, notamment Tripodion tetraphyllum, l'Azuré des orpins (Scolitantides orion), espèce remarquable à aire de distribution morcelée, inféodé aux milieux rocheux où croissent les plantes nourricières de sa chenille, des orpins (Sedum sp.), la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo asiatique, protégée au niveau européen, localement inféodée à Aristolochia pistolochia et parfois Aristolochia pallida, dans les chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1300 m d’altitude, la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1100 m d’altitude, la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce remarquable de lépidoptère diurne d’affinité ouest méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Lotus dorycnium) et la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce remarquable d’odonate, protégée en Europe, d’affinité ouest méditerranéenne, dont la larve aquatique se développe au niveau du chevelu racinaire des arbres rivulaires des cours d’eau de plaine et certains lacs bordés par la ripisylve.
Les limites sont déterminées en partie par des critères géologiques, géomorphologiques et fonctionnels, Il porte sur des substrats siliceux situés entre le massif de la Colle du rouet au sud et des calcaires au nord. Par commodité les voies de communication sont utilisées comme limites plutôt que les limites géologiques strictes. A l'est, l'Endre et la topographie sont aussi utilisés pour le délimiter.