Commentaire général
Le site comprend la grande lagune que constituent les anciens salins du Caban, les milieux de montilles qui les entourent ainsi que l'ancien étang de l'Oiseau aujourd'hui en grande partie comblé et pâturé.
Flore et habitats naturels
Le plus remarquable du site est constituée par les plans d'eau du Caban qui sont alimentés en eau par les pluies d'automne et du printemps, et qui s'assèchent progressivement jusqu'au début de l'été. La concentration en sel augmente au fur et à mesure de l'assec. Ce milieux très original, avec un fonctionnement hydraulique naturel non perturbé par l'homme est devenu bien rare sur le littoral méditerranéen. Il permet l'expression d'une flore remarquable avec les plus importantes populations françaises de Riella helicophylla, espèces de l'annexe II de la Directive Habitats Faune-Flore, Althénie filiforme (Althenia filiformis) et le Rupelle maritime (Ruppia maritima). Son peuplement de characées est remarquable également avec plusieurs espèces rares à très rares comme Tolypella salina, Lamprothamnium papulosum ou Tolypella hispanica. Les pelouses sableuses montrent au printemps de belles populations du Myosotis ténu (Myosotis pusilla), de Phléole des sables (Phleum arenarium). Les pelouses sablo-limoneuses de l'ancien étang de l'oiseau montrent d'importantes populations du Ceraiste de Sicile (Cerastium siculum).
Faune
Ce secteur abrite 22 espèces d’intérêt patrimonial dont sept sont déterminantes.
Les salins du Caban, constituent des milieux humides d’eau salée, extrêmement intéressant pour l’avifaune. Certains oiseaux remarquables font partie du cortège lié à l’eau salée et saumâtre comme le Tadorne de Belon (Tarorna tadorna), l’Echasse blanche (Himantopus himantopus), le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) et l’Huîtrier pie (Haematopus ostralegus). D’autres espèces présentes sont plus indifférentes au degré de salinité des eaux et également dans des milieux d’eau douce telle que le Petit Gravelot (Charadrius dubius). Un autre groupe d’espèces se rencontrent dans les formations végétales palustres (Phragmitaies notamment), c’est le cas du Butor étoilé (Botaurus stellaris) et de la Lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon). Enfin, les milieux ouverts et bas de la zone (sansouïres, pelouses) accueillent un dernier groupe d’espèces avec l’Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus), l'Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla), le Cochevis huppé (Galerida cristata) et la Fauvette à lunettes (Sylvia conspicillata).
Citons la présence de deux amphibiens déterminants, le Pélobate cultripède (Pelobates cultripes), espèce ibéro-française méridionale affectionnant les milieux ouverts et la Grenouille de Pérez (Pelophylax perezi), espèce Ibérique rare et en limite de répartition en PACA, présente surtout en Camargue et dans de rares stations dans le Var.
Chez les reptiles, quatre espèces remarquables ont été inventoriées, la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) espèce ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA, le Psammodrome d’Edwards (Psammodromus edwarsianus), espèce ouest méditerranéenne, affectionnant les milieux ouverts secs est à signaler, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.
L’entomofaune patrimoniale du périmètre reflète l’originalité des habitats, dont l’élément le plus caractéristique est le Leste à grands stigmas (Lestes macrostigma), odonate (libellules et demoiselles) très localisé et en régression, strictement inféodé aux eaux saumâtres temporaires dans lesquelles sa larve se développe. Citons la présence de deux autres odonates remarquables, l'Aeschne printanière (Brachytron pratense), espèce d'Europe tempérée préférant les eaux douces stagnantes et permanentes et la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce remarquable et protégée au niveau européen, d’affinité ouest-méditerranéenne, dont la larve aquatique se développe au niveau du chevelu racinaire des arbres qui bordent les cours d’eau de plaine et certains lacs. Un groupe d’espèces remarquables affectionne les surfaces sablonneuses telles qu’Anomala ausonia, coléoptère phytophage de la famille des Rutelidae dont la larve se développe dans le sol et la Cicindèle des marais (Cylindera paludosa), coléoptère Carabidae prédateur aux stades larvaire et adulte. Les étendues de boue salée sont colonisées par la cicindèle Cephalota circumdata, espèce remarquable de coléoptère. Les ceintures marécageuses peuplées de phragmites sont occupées par le Criquet tricolore (Paracinema tricolor bisgnata), espèce méditerranéenne hygrophile peu commune et localisée. Les pelouses rases et sèches sont, elles, utilisées par la Mante terrestre (Geomantis larvoides), espèce peu commune d'affinité ouest-méditerranéenne, chasse ses proies en courant sur le sol. Le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), espèce remarquable de neuroptères (ascalaphes et fourmilions), assez commune est, lui, localisé aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches. Citons également la présence de l'Œdipode occitane (Oedipoda charpentieri), espèce remarquable de criquet d'affinité ouest-méditerranéenne et steppique dont la Crau représente un bastion français pour l'espèce ainsi que celle de la Scolopendre ceinturée (Scolopendra cingulata), imposant chilopode (« mille-pattes ») limité en France à la bordure méditerranéenne. Enfin, l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus) peuple les surfaces mésophiles couvertes par la strate herbacée.
Le site est délimité par la route D35 au sud-ouest, du canal de navigation au nord et à l’ouest et la route D268 au sud.