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Commentaire général
Ce site est formé des crêtes du Mont-Caume, point minéral culminant du massif qui s’étire sur les communes d’Evenos et du Revest-les-Eaux. Il est composé de falaises, d’éboulis, de rochers façonnés par l’eau et le vent, conférant à ces lieux un caractère sauvage qui rappelle des paysages plus fréquents au sud de la Méditerranée.
Les Crêtes du Mont-Caume présentent un grand intérêt patrimonial cumulant plusieurs types de richesses zoologiques, botaniques et géologiques.
Flore et habitats naturels
Cette zone présente une très grande richesse botanique liée à la diversité des expositions et à une altitude relativement importante. Sur les crêtes, au sein des éboulis et des lapiaz, des conditions édaphiques sévères ont permis l’installation et la persistance d’espèces et de groupements de végétaux essentiellement héliophiles et thermophiles, peu fréquents sur le territoire national comme le Chou de Robert (Brassica montana) ou les deux scabieuses annuelles (Lomelosia stellata et L. simplex).
Le Mont Caume, plus haut sommet toulonnais, permet le développement de belles formations à Genêt de Lobel avec la Santoline et son Orobanche parasite en populations importantes et l’Alyssum épineux (Hormathophylla spinosa) en limite d'aire nord-orientale. Au pied des falaises nord se trouvent des peuplement de Gagée des prés, espèce plutôt montagnarde, qui sont parmi les plus rapprochées du littoral méditerranéen français.
Faune
Ce secteur accueille 20 espèces animales patrimoniales, dont six sont déterminantes.
On note la présence du Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile devenue rarissime sur les communes du littoral varois.
L’avifaune nicheuse est représentée par trois espèces déterminantes : l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata) dont le Mont-Caume représente l’unique site de reproduction varois, le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) et le Traquet oreillard (Oenanthe hispanica). Elles sont accompagnées par cinq espèces remarquables : le Pipit rousseline (Anthus campestris), le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), l’Alouette lulu (Lullula arborea), le Monticole de roche (Monticola saxatilis) et le Monticole bleu (Monticola solitarius).
Du côté des reptiles, citons la présence de deux espèces remarquables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.
Les peuplements d’insectes se distinguent notamment par la présence historique de l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce déterminante de lépidoptère, protégée au niveau européen, dont la sous espèce destelensis, en voie de disparition, est endémique des collines toulonnaises. Ce joyau de la faune provençale, observé sur le Mont-Caume jusqu’en 2012, a probablement disparu mais mérite des prospections supplémentaires.
Les autres lépidoptères, tous remarquables, sont représentés par l’Hespérie de l’herbe au vent (Sloperia proto), espèce ouest méditerranéenne liée sur le Mont-Caume à Phlomis lychnitis, dont sa chenille se nourrit et la Thècle du frêne (Laesopis roboris), espèce méditerranéenne ibéro-provençale liée aux ripisylves et fonds de vallon où croissent ses plantes hôtes, surtout des frênes.
Chez les orthoptères, citons deux espèces remarquables endémiques, l’Arcyptère provençale (Arcyptera kheili) et l’Ephippigère de Provence (Ephippiger provincialis).
Signalons enfin la présence du Lepture à deux taches (Nustera distigma), espèce déterminante ouest méditerranéenne de coléoptère longicorne (Cerambycidae) à aire de répartition morcelée, dont les collines du Var abritent la principale population française, du Clairon des ombelles (Trichodes umbellatarum), espèce déterminante prédatrice de floricoles dans la péninsule ibérique, au Maghreb et très localement en France dans les environs de Toulon, du Grand fourmilion (Palpares libelluloides), espèce remarquable d’affinité méditerranéo asiatique qui affectionne les milieux très ouverts et de l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne qui affectionne les milieux très ouverts avec une strate herbacée dense.
ZNIEFF fondée sur une logique de crête qui concentre des enjeux patrimoniaux.
