ZNIEFF 930020531
VALLONS DE LA GARDIOLE DE RIANS

(n° régional : )

Commentaires généraux

Commentaire général

Cet ensemble de vallons frais se trouve au nord-est de la montagne Sainte-Victoire, au nord-est de la forêt Domaniale de la Gardiole.

Flore

On rencontre dans les escarpements ou les pelouses rocailleuses bien exposées la Linaire à feuilles de Pâquerette (Anarrhinum laxiflorum), le Cleistogène tardif (Kengia serotina) ou le Picris pauciflore (Picris pauciflora). Les rochers chauds montrent la formation à Doradille de Pétrarque (Asplenium petrarchae). Les fonds de vallons permettent le développement d'une flore plus froide, avec la Violette de Jordan (Viola jordanii), la Gagée des Prés (Gagea pratensis), la Fléole rude (Phleum paniculatum), de superbes peuplements de Dauphinelle fendue (Delphinium fissum) ainsi que de Fraxinelle (Dictamnus albus). Les grandes pelouses ondoyantes à Stipa sont les dernières expressions vers le sud, à la rencontre du monde méditerranéen, des formations steppiques duranciennes (Stipo Poion carniolicae).

Faune

Ces vallons abritent 12 espèces d’intérêt patrimonial, dont 3 sont déterminantes.

Les oiseaux nicheurs, ou probablement nicheurs sont représentés par deux espèces remarquables, le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale, au régime alimentaire ophiophage et l'Alouette lulu (Lullula arborea), des paysages ouverts à semi-ouverts.

Citons également la présence du Seps strié (Chalcides striatus), espèce remarquable à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables.

Du côté des invertébrés, citons la présence de deux lépidoptères déterminants, le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea) et l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles où sa chenille se développe sur des potentilles (Potentilla hirta et espèces proches), accompagnés de plusieurs espèces remarquables comme la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum), la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1100 m d’altitude, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo-asiatique protégée au niveau européen, se reproduisant sur plusieurs espèces d’Aristolochia en fonction des milieux qu’elle fréquente, zones humides ou chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1 300 m d’altitude et la Thècle du frêne (Laeosopis roboris), espèce méditerranéenne ibéro-provençale liée aux ripisylves et fonds de vallon où croissent ses plantes hôtes, surtout des frênes. La Zygène des gesses (Zygaena nevadensis), espèce remarquable et peu commune de papillon diurne dont la sous-espèce gallica est endémique de Provence et des Préalpes occidentales françaises, serait à rechercher spécifiquement afin de mettre à jour des observations anciennes.

Enfin, deux espèces d’intérêt patrimonial d’orthoptères se rencontrent dans cette zone : le Criquet hérisson (Prionotropis azami), espèce déterminante et protégée en France, localisée et en régression, endémique des plateaux calcaires de Provence où elle colonise les pelouses rases et l'Arcyptère provençale (Arcyptera kheili), espèce remarquable de criquet à mobilité réduite et endémique de Provence, qui peuple les pelouses sur les plateaux calcaires et garrigues ouvertes.

Commentaires sur la délimitation

Les motivations de la délimitation de cette ZNIEFF sont avant tout d’ordre fonctionnel, de façon à inclure des habitats et populations d’espèces à forte valeur patrimoniale. Le positionnement de ses limites est établi au mieux sur des repères visuels marqués et sur des éléments topographiques ou géographiques important.