Commentaire général
Le bois de Malassoque occupe un plateau avec quelques collines et vallons encaissés, ils sont couverts de taillis de chêne pubescent et de chênes verts et sont parcourus par un pastoralisme extensif.
FloreVaste secteur où se rencontrent les formations herbacées steppiques (pelouses) riches en individus du genre Stipa. Ce sont les derniers échos vers la méditerranée des formations sub-continentales des Alpes-occidentales parvenues jusqu'ici par le couloir durancien, probablement lors d’époque à climat plus froid qu’aujourd’hui. L'espèce la plus remarquable est incontestablement l'Adonis printanier (Adonis vernalis), de découverte récente (1998) dans le Var, qui n'était guère connu jusqu'ici que des Grands-Causses du Massif-Central ainsi que de quelques très rares points d'Alsace. La Fraxinelle (Dictamnus albus), la Violette de Jordan (Viola jordanii) et l'Ophrys de la Drôme (Ophrys saratoi) se rencontrent dans les fonds de ravins boisés qui entaillent le plateau.
FauneCe secteur du Var est très riche d’un point de vue faunistique avec 38 espèces d'intérêt patrimonial dont 8 sont déterminantes.
Deux mammifères remarquables fréquentent ce plateau, la discrète Genette (Genetta genetta) et le Cerf élaphe (Cervus elaphus).
Le cortège des reptiles est très riche et surtout composé d'espèces représentatives des milieux ouverts méditerranéens. Sont ainsi présentes les espèces remarquables suivantes : le Lézard ocellé (Timon lepidus) espèce des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus) espèce ouest méditerranéenne, affectionnant les milieux ouverts secs, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux et la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.
De nombreux oiseaux s’observent dans cette zone. Le cortège des nicheurs, ou probablement nicheurs, est composé de trois espèces déterminantes, le Rollier d'Europe (Coracias garrulus), espèce cavernicole et inféodée aux paysages ouverts méditerranéens, la Pie-grièche à poitrine rose (Lanius minor), espèce typique de la steppe arborée, considérée comme nicheuse sporadique dans le sud de la région et la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator), espèce des milieux ouverts méditerranéens, le Var concentrant la majorité de la population régionale et plusieurs espèces remarquables comme le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Petit-duc scops (Otus scops), la Huppe fasciée (Upupa epops), l'Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus), espèce caractéristique des zones steppiques et des espaces découverts à végétation rase et en forte régression depuis une cinquantaine d'année, la Caille des blés (Coturnix coturnix), l’Alouette lulu (Lullula arborea), le Bruant proyer (Emberiza calandra) ou encore le Pipit rousseline (Anthus campestris). D’autres oiseaux d’intérêt patrimonial peuvent être observés lors de leurs déplacements ou lorsqu’ils viennent pour chasser. C’est le cas par exemple du Faucon pèlerin (Falco peregrinus), du Guêpier d’Europe (Merops apiaster) ou encore du Bruant fou (Emberiza cia).
Le cortège entomologique de ce site est tout à fait remarquable et abrite un grand nombre d’espèce d’intérêt patrimonial.
Les Lépidoptères sont représentés par deux espèces déterminantes, le Sablé de la luzerne (Polyommatus dolus), dont la sous-espèce dolus est endémique de Provence et peuple les chênaies claires, lisières et pelouses où croissent ses plante hôtes des sainfoins (Onobrychis ssp) et l'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), Hesperiidae d'affinité ouest-méditerranéenne, en régression et affectionnant les pelouses sèches et surfaces pâturées où croissent ses plantes hôtes, en particulier le Marrube commun (Marrubium vulgare), accompagnées par plusieurs espèces remarquables comme la Zygène cendré (Zygaena rhadamanthus), l'Hespérie de l'Herbe-au-vent (Sloperia proto), espèce d'affinité méditerranéenne, peu commune et localisée aux pelouses et friches sèches, dont la chenille se nourrit principalement de Phlomis herbaventi, ou encore la Proserpine (Zerynthia rumina).
Citons également la présence d’une espèce déterminante de punaise, Pscasta tuberculata, espèce circum-méditerranéenne assez commune en Provence, vivant sur les tiges de Vipérines et d’une espèce remarquable de cigale, la Cigale argentée (Tettigetta argentata), d'affinité méditerranéenne, localisée mais assez commune, qui recherche les milieux arides parsemés d'arbustes.
Deux espèces remarquables de Coléoptères ont également été observées, l’Agapanthie de Kirby (Agapanthia kirbyi), espèce rare de Cérambycidés dont les larves se développent uniquement dans les hampes de Molènes (Verbascum sp.) et le bousier commun (Scarabaeus laticollis), coléoptère coprophage de répartition européenne.
Trois Neuroptères d’intérêt patrimonial peuvent être observé dans ce secteur, l’Ascalaphon du midi (Deleproctophylla dusmeti), espèce déterminante qui chasse ses proies en vol au-dessus de milieux arides et très ouverts, accompagnées de deux espèces remarquables, l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne qui affectionne les milieux très ouverts avec une strate herbacée dense et le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), espèce assez commune mais toujours localisée aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches.
Du côté des orthoptères, signalons la présence du Criquet hérisson (Prionotropis azami), espèce déterminante et protégée en France, localisée et en régression, endémique des plateaux calcaires de Provence où elle colonise les pelouses rases et de trois espèces remarquables qui lui sont souvent associées, l'Arcyptère provençale (Arcyptera kheili), criquet à mobilité réduite et endémique de Provence, qui peuple les pelouses sur les plateaux calcaires et garrigues ouvertes, le Sténobothre occitan (Stenobothrus festivus), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne, qui recherche les pelouses steppiques et l'Ephippigère de Provence (Ephippiger provincialis) ou « boudrague », espèce endémique provençale qui peuple les friches, bois clairs et clairières qu’elle anime de sa stridulation durant les chaudes journées d’été.
Enfin, une espèce remarquable d’Arachnides est également connue du site, la Lycose de Narbonne (Lycosa tarantula), espèce d'affinité ouest-méditerranéenne qui recherche les pelouses sèches dans lesquelles elle creuse son terrier.
Les motivations de la délimitation de cette ZNIEFF sont avant tout d’ordre fonctionnel, de façon à inclure des habitats et populations d’espèces à forte valeur patrimoniale. Le positionnement de ses limites est établi au mieux sur des repères visuels marqués et sur des éléments topographiques ou géographiques important.