ZNIEFF 03M000001
Estuaire du Maroni

(n° régional : 00010001)


Commentaires généraux

Le fleuve Maroni est situé à l’extrémité Ouest de la Guyane où il représente une frontière naturelle et administrative avec le Suriname. Ce fleuve est le plus long de Guyane parcourant environ 520 km et concerne les communes de Maripasoula, Papaïchton, Grand-Santi, Apatou, Saint-Laurent du Maroni et Awala-Yalimapo. Le Maroni prend sa source dans les Tumuc-Humac au Suriname à environ 700 m d’altitude et se jette dans l’océan Atlantique. Son bassin versant, le plus étendu de Guyane, occupe une surface de 66 814 km² représentant quasiment les trois quarts de la surface du territoire. Son débit moyen, relevé à la station de Langa Tabiki, est de 1 672 m3/s environ.

La ZNIEFF du fleuve Maroni possède une superficie de 2 556 ha. Celle-ci est délimitée à l’Ouest par la frontière (IGN) avec le Suriname et à l’Est par la limite de la ZNIEFF-continentale des marais de Coswine. La zone englobe les masses d’eaux les plus salées du fleuve (jusqu’à 5 g/L) dont l’étendue a été définie à partir des mesures physico-chimiques effectuées dans le cadre de la Directive Cadre Eau. Les relevés ont été effectués en saison sèche pendant la marée haute afin d’obtenir les plus fortes valeurs.

La faune associée à cette ZNIEFF vit sous l’importante influence des marées et de l’apport en eau douce du fleuve qui modifient fortement son niveau de salinité. Ainsi, il est possible d’y observer des espèces pouvant évoluer en milieu saumâtre.

Concernant les mammifères marins, une population de Lamantins (Trichechus manatus) fréquente le Maroni et occupe le réseau hydrographique des marais de Coswine. Le Dauphin de Guyane (Sotalia guianensis) est aussi régulièrement observé à l’embouchure du fleuve.

La partie Ouest de la Guyane accueille chaque année de nombreuses tortues marines qui viennent pondre sur les plages de Mana et d’Awala-Yalimapo. Cette particularité du territoire, permet l’observation de grands rassemblements de Tortues luths (Dermochelys coriacea) entre les mois de mars et d’août. Entre deux périodes de ponte, les données de télémétrie acquises à partir de femelles équipées de balises satellites ont montré les trajets effectués par les animaux. Ceux-ci tendent à s’éloigner vers le large après la ponte (90 km en moyenne), mais certains individus fréquentent aussi l’embouchure du fleuve. Le secteur accueille également de nombreuses Tortues vertes (Chelonia mydas) entre les mois de février et de juin, qui resteraient essentiellement près des sites de ponte au niveau de la bande côtière.

Concernant les oiseaux, le bord de mer et les mangroves abritent diverses espèces inféodées au littoral telles que les limicoles et les Laridés. Citons par exemple la Sterne pierregarin (Sterna hirundo), la Mouette atricille (Leucophaeus atricilla) ou encore la Sterne à gros bec (Phaetusa simplex) qui y sont fréquemment observées.

Les connaissances concernant les poissons de mer qui occuperaient cette partie du fleuve sont encore fragmentaires. Toutefois, l’influence du milieu marin et les études effectuées dans d'autres fleuves guyanais permettent de justifier la présence de ce groupe taxonomique en milieu estuarien (incluant les machoirans, anchois, acoupas...). Par ailleurs, il est probable que les mangroves du Maroni puissent jouer un rôle dans le développement larvaire des poissons de mer.

Commentaires sur la délimitation

BD ortho IGN 2005 et 2011/Scan littoral SHOM-IGN 2009/Masses d’eau de transition DCE 2013/Trait de cote DEAL 2015