Les îles du Salut sont composées de trois îlots d’origine volcanique (Ile du Diable, Ile Royale, Ile Saint-Joseph) d’une superficie totale de 62 ha et situés à 14 km au large de Kourou ; les îles étant toutefois rattachées à la commune de Cayenne. Situé à 2 kilomètres plus au Nord de ce secteur, se trouve le banc de Lamotte-Picquet. Peu documenté, cette zone a été cartographiée en 2010 à partir de mesures réalisées à l’aide d’un sonar latéral par le Bureau d’Etudes Semantic TS. Cette méthode a permis de mettre en évidence une formation rocheuse qui ne se découvre jamais à marée basse. Celle-ci semble façonnée de petits monts sous-marins situés entre 7 et 15 m sous la surface de l’eau. Outre les habitats rocheux, le secteur des îles du Salut est composé de substrats meubles constitués de vase et de sable plus ou moins grossier.
La ZNIEFF des îles du Salut couvre une superficie de 908 ha. Les trois îlots sont exclus de la zone et ont été délimités à partir des images de la BD ORTHO de l’IGN. Les parties rocheuses et escarpées situées sur le pourtour de chaque îlot ont été intégrées à la ZNIEFF ; celles-ci étant recouvertes à marée haute et soumises à la colonisation de la faune marine.
Au sein de cette ZNIEFF, le Dauphin de Guyane (Sotalia guianensis) y est régulièrement observé, notamment par les opérateurs touristiques effectuant les traversées de Kourou vers les îles. Plus rarement, d’autres espèces de mammifères marins comme le Pseudorque (Pseudorca crassidens) sont rencontrées dans la zone. La présence de ces animaux s’explique par une turbidité moins importante qu’à la côte, des eaux plus profondes mais aussi par la présence de grosses proies qui attireraient donc des espèces évoluant sur le plateau continental et en domaine océanique.
Des tortues marines sont aussi fréquemment observées, notamment des Tortues luths (Dermochelys coriacea) et de nombreux juvéniles de Tortues vertes (Chelonia mydas) qui s’alimentent sur les roches. Cette ZNIEFF représente un lieu de passage vers les sites de pontes du littoral.
Quant à l’avifaune, elle y est moins diversifiée que sur la côte. On y observe plutôt des oiseaux marins tels que la Frégate superbe (Fregata magnificens), Mouette atricille (Leucophaeus atricilla), Sterne argentée (Sternula superciliaris) et de manière plus anecdotique le Labbe parasite (Stercorarius parasiticus) et le Labbe pomarin (Stercorarius pomarinus). Les limicoles comme le Chevalier grivelé (Actitis macularius) ou le Bécasseau semipalmé (Calidris pusilla) fréquentent également le secteur.
Les îles du Salut représentent un haut lieu de la pêche de loisir (à la ligne depuis la côte ou en mer depuis une embarcation). Des prestataires proposent d’ailleurs des sorties de pêche au gros comme le Tarpon de l’Atlantique (Megalops atlanticus). Les pêcheurs plaisanciers ciblent également le Mérou géant (Epinephelus itajara) dont un quota a été instauré afin de limiter les captures (un individu par bateau et par sortie de pêche). Les récits de pêche confirment la présence d’autres espèces de poissons marins comprenant la Carpe rouge (Lutjanus cyanopterus), le Machoiran blanc (Sciades proops), la Raie long nez (Dasyatis guttata) ou encore le Thazard barré (Scomberomorus cavalla).
BD ortho IGN 2005/Scan littoral SHOM-IGN 2009/Mosaïque sonar Semantic TS 2011