ZNIEFF 23M000013
Cailloutis à épibiose sessile du littoral cauchois

(n° régional : 50020000)


Commentaires généraux

Cette ZNIEFF caractérise la spécificité des fonds présents entre le cap d’Antifer et Saint-Valéry-en-Caux. Le peuplement des cailloutis à épibiose sessile est caractéristique des zones de forts courants entre 20 et 50 m de profondeur. A proximité de la côte du Pays de Caux d’Etretat à Saint-Valéry-en-Caux, l’augmentation de la turbidité et la légère dessalure sont à l’origine de la présence du faciès subcôtier de la biocénose des cailloutis et graviers circalittoraux à épibiose sessile (Rolet et Desroy, 2013). Cette faune sessile y est abondante et diversifiée, contrairement à l’endofaune. On trouve des éponges (Aplysilla rosea, Dysidea fragilis, Pachymatisma johnstonia et Raspailia (Raspailia) ramosa), des bryozoaires (Disporella hispida, Escharella variolosa, Porella concinna, Reptadeonella violacea, Rhynchozoon bispinosum, Schizomavella auriculata et Tubulipora lobifera) et des cnidaires (Clytia hemisphaerica, Eudendrium ramosum, Hydrallmania falcata, Kirchenpaueria pinnata, Obelia dichotoma et Sertularia argentea). En plus de la faune fixée, la faune mobile des cailloutis est principalement composée des échinodermes Psammechinus miliaris et Ophiothrix fragilis, des crustacés Galathea intermedia, Pisidia longicornis, Pilumnus hirtellus, du gastropode Calliostoma zizyphinum, et de la polychète à tube calcaire Spirobranchus triqueter.

Cette ZNIEFF a également un intérêt ornithologique fort : elle est en partie couverte par un périmètre Natura 2000 Zone de Protection Spéciale « Littoral Seino-marin » pour cette richesse ornithologique. En été, les espèces nicheuses des falaises de craie de la Seine-Maritime (Cap Fagnet et Cap d’Antifer) à proximité viennent s’y nourrir (GONm, suivis réguliers depuis 1981). On peut citer le grand cormoran, le goéland argenté et la mouette tridactyle qui ont les effectifs les plus remarquables. D’autres espèces sont aussi présentes : le pingouin torda, le guillemot de Troïl, le macareux moine, le fulmar boréal, le cormoran huppé, les goélands (brun, marin, argenté et huppé) ainsi que le faucon pèlerin. En hiver, elle représente un intérêt national voire européen pour 8 espèces (grèbes, plongeons et alcidés), puisqu'une grande part des effectifs français y hiverne et sert d’escale migratoires pour les sternes (caugek et pierregarin), les fous de Bassan, les bernaches cravants, les mouettes (pygmées, tridactyles, mélanocéphales), anatidés et limicoles.

Du point de vue halieutique, le site s’apparente à la sous-communauté du large. Celle-ci se caractérise par une richesse spécifique moindre comparativement à la zone côtière. Elle se compose des espèces caractéristiques que sont les sélaciens (roussette, raie et émissole) et des tacauds (Trisopterus luscus et T. minutus). Elle correspond généralement à des fonds durs, des conditions hydrologiques océaniques et des profondeurs importantes. L’une des espèces caractéristiques est la raie bouclée (Raja clavata) même si les abondances les plus fortes se situent à l’est de cette ZNIEFF (programme CHARM II, Carpentier et al, 2009). Une seconde espèce, la dorade grise (Spondyliosoma cantharus) est susceptible d’être abondante sur cette ZNIEFF, il s’agit de la dorade grise, poisson bentho-démersal qui se classe (captures au chalut canadien) au 1er rang des abondances numériques au large de Veulettes-sur-Mer et au 5ème rang au large de Fécamp. Ces données sont cohérentes avec les cartes d’abondance de CHARM II.

Cette zone correspond également à une forte concentration de marsouins communs lors des périodes hivernales durant lesquelles ils préfèrent se rapprocher de la côte.

Cette ZNIEFF a été validée par le CSRPN de Haute-Normandie le 11/12/2015.

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