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Sur le secteur Criel-sur-Mer – Le Tréport, sept moulières intertidales (habitat déterminant en Haute-Normandie grâce à la diversité faunistique abritée par ces milieux) étaient recensées en 2010-2011 et l’estran était alors recouvert par environ 52 hectares de moulières, une des moulières du Tréport occupant à elle seule 28 hectares de platier rocheux. Il semble donc que cette portion du littoral soit particulièrement propice au développement des moulières intertidales, qui apparaissent par ailleurs relativement denses. En effet, des observations ont eu lieu dans ce sens lors de la cartographie des moulières de Haute-Normandie en 2010-2011. De plus, une des moulières de Criel-sur-Mer a été étudiée en 2014 (biométrie) et elle présente une densité moyenne de 3328 individus/m². Ces moulières sont caractérisées par la présence en forte densité de Polydora ciliata. Cette polychète de la famille des Spionidae y est présente à raison d'environ 10 000 à 100 000 ind/m² tout au long de l'année dans le platier rocheux qu'elle perfore. Suite à sa reproduction printanière, sa densité augmente pendant quelques mois pour atteindre des densités de 500 000 à 1 000 000 ind/m² (Ruellet, 2011). Ce développement n’est pas nouveau et a déjà fait l’objet d’études locales il y a plus d’un siècle (Vaillant, 1891). Afin d'être le premier à disposer de particules alimentaires, chaque individu confectionne alors un tube à partir de particules fines qu’il collecte dans l’eau et de mucus qu’il sécrète. Ces tubes accolés les uns aux autres finissent par former une épaisse gangue de vase (de quelques cm à plusieurs dizaines de cm) qui prive d’oxygène les moules situées en dessous (Tellier, 2010). Lorsqu'ils se désagrègent au début de l'été, le platier se retrouve à nu. La compétition entre cette espèce et les autres est l'une des raisons de la forte variabilité des moulières. Il faut également noter que sur ce secteur la fréquentation par les pêcheurs à pied est variable : elle est importante sur certaines moulières et faible sur d’autres. Ainsi, ce secteur possède une variété de moulière intéressante. En revanche, sur la moulière de Criel-sur-Mer étudiée en 2014, le nombre d’individus dont la taille dépasse 4 cm (taille limite de capture) est assez faible, paramètre à surveiller au vu de la fréquentation de ces moulières par les pêcheurs à pieds de loisir. Le périmètre des moulières n’est pas figé et il varie naturellement en fonction des conditions du milieu et de l’évolution de la moulière. De plus, l’ensablement des estrans au nord de la Haute-Normandie est une problématique importante et non négligeable dans le maintien des moulières intertidales de la région. En effet, les périmètres des moulières ont varié entre la cartographie initiale de 2000-2001 et celle de 2010-2011, notamment en raison des mouvements des placages de sables.
Cette ZNIEFF a été validée par le CSRPN de Haute-Normandie le 11/12/2015.
