ZNIEFF 25M000017
Large de la Hague

(n° régional : 02350000)


Commentaires généraux

Située dans le nord-ouest Cotentin, le large de la presqu'île granitique de la Hague présente des îlots et des platiers rocheux ainsi que des étendues sableuses (prolongements des anses littorales).

La pointe de la Hague est directement exposée aux vents et à la houle, ainsi qu'aux très forts courants de marée, illustrés par le Raz Blanchard entre la Hague et l'île d'Aurigny, qui peut atteindre les 12 nœuds (un des courants les plus forts d'Europe). Les dépôts sédimentaires sont donc limités aux éléments les plus grossiers (cailloutis 28% - cailloutis graveleux 9% - graviers caillouteux 22% - graviers 4%) ; le restant des fonds (37%) étant essentiellement rocheux, souvent sous forme de récifs immergés. Ce périmètre couvre la zone proche du littoral avec des profondeurs moyennes de 10 m. Il s’étend au large des communes de Beaumont-Hague à Gréville-Hague. Cette ZNIEFF-Marine est en connexion directe avec la ZNIEFF de type 2 « La Hague ». Une zone Natura 2000 Habitats englobe ces deux ZNIEFF : « Récifs et landes de la Hague ».

L’étude réalisée dans le cadre du programme CARTHAM par Hémisphère Sub (2012) a permis de décrire la faune subtidale récemment (en 2011) (Hémisphère Sub, 2012 : Tomes 0 à 3). Les substrats rocheux sous-marins offrent une stratification variée de communautés algales et animales, en fonction de la profondeur et des conditions hydrodynamiques. De ce fait, ils présentent souvent une grande biodiversité. Des peuplements de grandes algues brunes, les laminaires, se retrouvent sur ces secteurs. Laminaria digitata est régulièrement observée jusqu'à 8 m de profondeur. Laminaria hyperborea, qui affectionne les profondeurs les plus importantes, et dont la présence est majoritaire sur l'extension, s'observe quand à elle jusqu'à 13 m de profondeur. Ces "forêts" de laminaires permettent le développement d'une flore et d'une faune très diversifiées. On trouve également des herbiers de Zostère marine (Zostera marina*) bien représentés au niveau de l'anse Saint-Martin (Port Racine) ou encore au niveau du port du Hable (Omonville-la-Rogue).

On note également la présence de plusieurs espèces de mammifères marins d'intérêt communautaire : le grand Dauphin (Tursiops truncatus), le Marsouin commun (Phoecena phoecena), le Phoque gris (Halichoerus grypus) et le Phoque veau-marin (Phoca vitulina). Leurs observations sont très ponctuelles. Toutefois, il est à noter que le nord du Cotentin, et plus particulièrement le cap de la Hague, constitue un "corridor écologique » pour la faune marine. Le Phoque gris, qui affectionne plutôt les côtes rocheuses, est l'espèce de pinnipède qui présente le plus d'occurrences d'observations sur le secteur, mais cela reste irrégulier et ne concerne que des individus isolés. Pour le Marsouin commun, petit cétacé farouche, plutôt solitaire ou se déplaçant en petits groupes, il est observé de plus en plus souvent sur le littoral bas-normand en provenance de la mer du Nord.

Sur le plan ornithologique, la grande richesse du site découle également de la variété et de la qualité des milieux naturels et de la constante complémentarité entre les domaines marin et continental. Les oiseaux qui occupent les falaises et îlots rocheux pour la nidification comme le Goéland marin (Larus marinus), le Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis), le Pétrel fulmar (Fulmarus glacialis) ou pour le repos hivernal comme le Bécasseau violet (Calidris maritima) et la Mouette mélanocéphale (Larus melanocephalus) viennent s’alimenter dans les eaux marines proches. Les îlots côtiers les plus éloignés, peu accessibles, sont d'un grand intérêt pour la nidification de colonies d'oiseaux marins. On peut notamment observer la nidification régulière du Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis), de l'Huîtrier-pie (Haematopus ostralegus), du Goéland marin (Larus marinus).

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