Le Cap Lévi correspond à un cap rocheux pointé vers le nord et fortement battu, abritant de part et d'autre une succession d'anses caractérisées par un cordon de galets ou de sables grossiers. Le cap Lévi fait partie de l'inventaire géologique pour son granite varisque (Site BNO0207) et ses plages fossiles quaternaires (Site BNO0130).
Cette zone très riche fait l’objet d’un suivi triannuel intertidal dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) réalisée par le GEMEL-Normandie en 2008 et 2011. Chaque ceinture algale est répertoriée et caractérisée par les espèces faunistiques présentes.
L'intérêt floristique de ce site tient surtout à la présence d'une riche flore algale liée à la présence de gros blocs rocheux situés à différents niveaux de la zone des marées. Les différentes ceintures algales présentes de haut en bas de l’estran sont la ceinture à Pelvetia canaliculata, la ceinture à Fucus spiralis, la ceinture à Fucus serratus et la ceinture à Himantalia elongata. Les ceintures à laminaires sont également présentes à la limite la plus basse de l’estran et s’étendent vers le large : leur faible accessibilité ne permet pas de les caractériser précisément. Parmi les espèces les plus remarquables, citons l'Alarie verte (Alaria esculenta), la Délesserie sanguine (Delesseria sanguinea), la Bornétie articulée (Bornetia secundiflora) non revues depuis 1997 (COSSON J.). A noter, la présence en 2005 du Chou marin (Crambe maritima**) protégé au niveau national.
Les abords du Cap Lévi se prêtent à l'étude des populations animales. Les fonds environnants constituent une zone de reproduction de l'Ormeau (Haliotis tuberculata) et les sédiments de l'ancienne plage (une terrasse quaternaire) livrent à profusion des coquilles de gastéropodes littoraux. Les peuplements de l'estran rocheux relativement abrupt, présentent un étagement très net et portent l'empreinte d'un hydrodynamisme violent.
Les horizons à littorines, puis à patelles, précèdent les peuplements denses de cirripèdes (Chthamales : Chthamalus stellatus). Une grosse balane au test conique et épais constitue de robustes encroûtements sur les rochers abrasés. L'intrusion d'espèces infra-littorales (Gibbules : Gibbula cineraria, Gibbula umbilicalis) est nette sous les gros blocs du bas de l'estran. D’autres gastéropodes vivent dans la zone : Calliostoma zizyphinum, Littorina obtusata, Littorina saxatilis, Nucella lapillus, Phorcus lineatus.
Une petite étoile de mer (Asterina gibbosa), inconnue en Manche orientale, s'y nourrit de la faune sessile. La Porcelaine puce (Trivia monacha), petit mollusque gastéropode peu commun, est présent ici.
Dans les ceintures d'himanthales (algues) et dans la frange infra-littorale, apparaissent des touffes de bryozoaires, d'anémones blanches au disque orangé et de nombreuses éponges (12 espèces). Ce type de peuplement se retrouve dans les grottes infra-littorales ou les surplombs profonds dont certains sont accessibles en vives-eaux. Ces surplombs nécessiteraient un suivi approfondi afin de mieux caractériser la faune inféodée à ces habitats très particuliers.
Une bonne variété de poissons inféodés aux fonds rocheux est observable ici, dont le peu commun Nérophis ophidion (Nerophis ophidion).