7120 - Tourbières hautes dégradées encore susceptibles de régénération naturelle

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractères généraux

Cet habitat correspond à des formes dégradées de la végétation des tourbières hautes actives (cf. habitat UE 7110*) se développant sur des tourbières asséchées en surface à la suite de perturbations d’origine anthropique (drainage, fronts de taille, boisement) ayant modifié leur équilibre hydrique. Cette dégradation de la végétation se traduit par la régression et souvent la disparition des espèces hygrophiles turfigènes, caractéristiques des végétations de tourbières hautes maintenues dans un bon état de conservation, et le développement, voire la forte dominance, d’espèces dotées d’un grand pouvoir de colonisation, adaptées aux nouvelles conditions du milieu notamment d’un point de vue hydrique et trophique. La végétation évolue le plus souvent vers des formations landeuses qui constituent les stades terminaux dans la dynamique naturelle d’évolution de ces milieux. Certaines espèces peuvent prendre un développement très important et bouleverser la physionomie du milieu : la Molinie bleue (Molinia caerulea) en est l’exemple le plus typique. Les processus d’élaboration et d’accumulation de la tourbe (turfigenèse) sont généralement perturbés et peuvent même avoir cessé, mais une reprise de cette activité turfigène est envisageable sous réserve d’une restauration des conditions écologiques nécessaires, notamment du point de vue hydrique.
Les tourbières désignées ici ne sont pas forcément de type ombrotrophe (tourbières hautes, alimentées par les seules précipitations). Il peut également s’agir de tourbières géotrophes ou géo-ombrotrophes (bas-marais, tourbières de transition) sur lesquelles des éléments de tourbières hautes actives (buttes de Sphaignes d’ombrotrophisation) se sont développés, dont les stades de dégradation sont très proches de ceux rencontrés au sein des tourbières strictement ombrotrophes. Celles-ci seront donc retenues dans cette fiche dès lors que la restauration de ces sites est susceptible de permettre le développement de communautés de tourbières hautes actives (se référer pour cela aux habitats décrits sous le code CORINE 51.1).
Cet habitat est donc susceptible de se rencontrer sur l’ensemble de l’aire de distribution des tourbières hautes actives (au sens de la directive, cf. fiche UE 7110*) dont il est issu et dans les conditions stationnelles de leur développement, bien que le fonctionnement hydrique de la nappe se trouve perturbé. Si l’intérêt intrinsèque de cet habitat peut parfois être important, notamment dans ses formes les moins perturbées abritant un cortège d’espèces caractéristiques encore diversifié, il est souvent assez faible du fait de la forte banalisation du cortège végétal généralement observée. Le principal intérêt de cet habitat réside alors dans le potentiel qu’il a de se voir restauré par le biais d’actions conservatoires visant à rétablir un fonctionnement écologique du milieu permettant le retour des communautés caractéristiques des tourbières maintenues dans un bon état de conservation, en particulier celles des tourbières hautes actives.
La gestion de cet habitat consiste à rétablir les conditions écologiques nécessaires au développement d’une végétation turfigène pour assurer la poursuite ou la reprise des processus d’élaboration et d’accumulation de la tourbe assurant la croissance de la tourbière. Il s’agira en premier lieu de restaurer le fonctionnement hydrique des sites à l’hydrologie perturbée, notamment sur les sites drainés par le blocage ou le comblement des fossés de drainage. Des actions directement dirigées vers la végétation (pâturage, broyage, fauche, exportation), notamment sur les espèces envahissantes et banalisantes que peuvent constituer la Molinie bleue ou certains ligneux, seront généralement nécessaires pour favoriser le retour de communautés végétales et animales riches et diversifiées. Enfin, des interventions se révèleront parfois nécessaires sur le sol des tourbières, par des travaux de décapage et d’étrépage.

Déclinaison en habitats élémentaires

L’habitat a été décliné en un seul habitat élémentaire car, en dépit de sa variabilité, les recommandations pour sa gestion restent, pour l’essentiel, les mêmes.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
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