F18-23 - Charetum polyacanthae Dambska ex Gabka & Pelechaty 2003

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Association pionnière à développement surtout estival et automnal, dans les eaux stagnantes (lacs, étangs, carrières inondées, fossés), basiques (pH 7,5-8) riches en calcaire, parfois légèrement saumâtres (mares arrière-littorales), méso-oligotrophe à méso-eutrophes ; s'installe à des éclairements et des profondeurs variables (0,1-10 m) sur substrat sablonneux calcarifère ou calcaire.

Nom cité du syntaxon

Charetum polyacanthae Dambska ex Gabka & Pelechaty 2003 (Bad. Fizjogr. Pol. Zach. ser. B-Botanika 52: 111). La synonymie associée à Chara polycantha a pu entrainer des confusions (cf. partie Nomenclature).

Synonymes

Magnocharetum aculeolatae Corill. 1957 (art. 36) ; Charetum polyacanthae Dambska 1966 prov. (art. 3a) [sub Charetum polyacanthae (Corillion p.p.) ass. nov. prov.].

Type nomenclatural

Lectotypus nominis : rel. Jeziora Bialego Wigierskiego z 24 VII 1964 in Dambska 1966, 31 (3): 50, désigné par Gabka & Pelechaty, 2003 : 109.

Physionomie

Herbier dense (20-40 cm de haut) plus ou moins incrusté de calcaire. Monospécifique en phase pionnière et en eau profonde, il se montre souvent paucispécifique sur les bordures avec Chara contraria, C. hispida, Nitellopsis obtusa, parfois Chara canescens (en milieu littoral oligohalin). Il forme la strate inférieure de divers groupements d’hydrophytes phanérogamiques (potamaies) et s’insinue dans les ouvertures des roselières.

Combinaison caractéristique d'espèces

Chara polyacantha A. Br. in A. Br., Rabenh. & Stiz. (Chara pedunculata Kütz.) ; Chara hispida L. var. hispida.

Synchorologie

Surtout présent dans l'ouest de la France.
Bretagne [Finistère : Tréguennec ; Morbihan : Plouharnel, (Corillion, 1975)] ; Île-de-Fance [Fernez & Causse, 2015 ; Val d’Oise (Lambert, com. pers., 2011)] ; Nord-Pas-de-Calais (Guerlesquin & Mériaux, 1983) ; Pays de la Loire [Vendée : marais de Challans (Corillion, 1975)] ; Poitou-Charentes [Charente-Maritime (Corillion, 1957 ; Lambert & Fonteny, comm. pers., 2015)] ; Provence-Alpes-Côte d'Azur [Bouches du Rhône : Tour du Valat (Guerlesquin & Podlejski, 1980), carrières de la Crau sèche et marais de la Crau humide à Fos-sur-Mer (Mouronval, com. pers., 2011)].

Axes à développer

À rechercher ailleurs en France.

Remarques

Proposition : Magnocharetum aculeolatae Corill. 1957, nom. amb. rejic. propos. (Charophycées de France et d'Europe occidentale : 196 et tab. p. 388). Lors de la création du Magnocharetum aculeolatae, Corillion (1957 : 153) notait deux types au sein de Chara aculeolata qu'il a considérés comme espèces distinctes par la suite (Corillion, 1975) :
- type "polyacantha" = Chara polyacantha A. Br. in A. Br., Rabenh. & Stiz., caractéristique du Charetum polyacanthae Dambska ex Gabka & Pelechaty 2003. Cette espèce correspond très probablement à Chara hispida L. (Wood, 1962 ; Corillion, 1975) ;
- type "intermedia" = Chara intermedia A. Br. in A. Br., Rabenh. & Stizenb., caractéristique du Charetum intermediae Melzer ex W. Krause & Lang in Oberd. 1977 (cf. F1826). Les relevés de Corillion ne concernent que le type "polyacantha" et appartiennent donc au Charetum polyacanthae. Par ailleurs, Dambska (1966) a créé un Charetum aculeolatae (Corillion p.p.) prov. caractérisé par Chara intermedia et qui est validé sous le nom de Charetum intermediae Melzer ex W. Krause & Lang in Oberd. 1977. En raison de cette complexité synonymique concernant Chara aculeolata auct., le nom de Magnocharetum aculeolatae est ambigu et devrait être rejeté (art. 36).

Bibliography

 Felzines J.-C. & Lambert E., 2012. Contribution au prodrome des végétations de France : les Charetea fragilis Fukarek 1961. J. Bot. Soc. Bot. France, 59 : 133-188. (Source)

 Felzines J.-C. & Lambert E., 2016. Contribution au prodrome des végétations de France : modification de la structure syntaxinomique des Charetea et compléments. J. Bot. Soc. Bot. France, 74 : 41-55. (Source)

Corillion R., 1957, 1975

Dambska I., 1966

Fernez T. & Causse G., 2015. Synopsis phytosociologique des groupements végétaux d’Île‑de‑France. Version 1 ‑ avril 2015. Conservatoire botanique national du Bassin parisien ‑ Muséum national d’Histoire naturelle, délégation Île‑de‑France, Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie Île‑de‑France. 89 p.

Gabka M. & Pelechaty M., 2003

Guerlesquin M. & Mériaux J.-L., 1983

Guerlesquin M. & Podlejski V., 1980

Oberdorfer E., 1977.