A5-1 - Sables supralittoraux

Typologie nationale des habitats marins benthiques de la Manche, de la Mer du Nord et de l'Atlantique (NatHab-Atl)

Source de l'ajout à la typologie

L’habitat A5-1 Sables supralittoraux a été ajouté dans la version 1 de la typologie (Michez et al., 2013) sous le code M02.02 Sables des hauts de plage à Talitres. Lors de la version 3 (Michez et al., 2019), la codification change et devient A5-1 et il y a ajout d’un sous habitat : A5-1.1 Laisse de mer des sables supralittoraux.

Facteurs abiotiques

Etage : Supralittoral
Nature du substrat : Sables
Répartition bathymétrique : >0m
Hydrodynamisme : Fort ; Modéré
Salinité : Milieu marin
Température : Variable
Lumière : [Variable]
Régime trophique : Oligotrophe [sables nus] ; Eutrophe [zones de laisses de mer]

Caractéristiques stationnelles

L’habitat A5-1 Sables supralittoraux correspond aux hauts de plages sableuses qui ne sont humectés que par les embruns ou lors de tempêtes hivernales et qui sont soumis à l’action éolienne. Le sable est apporté à la fois par l’action éolienne, par les grandes marées et par les hautes vagues de tempêtes. Cet habitat est assez pauvre à l’exception des zones où se développent des laisses de mer lorsque les vagues permettent l’accumulation de débris variées (macroalgues, phanérogames, bois flottés, macro-déchets anthropiques). Ces zones de laisses de mer sont riches en espèces et jouent un rôle environnemental important, notamment pour de nombreux oiseaux marins. L’habitat A5-1 se situe dans la zone de transition entre milieu terrestre et milieu marin.

Variabilité

La variabilité de cet habitat concerne surtout la présence (ou l’absence) du sous habitat A5-1.1. Lorsqu’une laisse de mer est présente, sa composition (proportion d’algues brunes, de phanérogames, de bois flottés etc…) peut varier entre les sites. De même, sa taille et son épaisseur sont variables et peuvent fluctuer entre des cordons de faibles largueur et épaisseur jusqu’à des bancs plus imposants de plusieurs dizaines de centimètres de hauteur.
La position de la laisse de mer sur le rivage est variable et dépendante à la fois des coefficients de marée et de la houle. Plusieurs laisses de mer peuvent être présentes à différents niveaux sur le rivage en même temps, traduisant des périodes de dépôt différentes. En cas de tempête, du sable peut recouvrir la laisse de mer sous l’action des vagues et favoriser le développement d’une végétation basse clairsemée composée de Cakile maritima et/ou de Atriplex laciniata.

La composition de la laisse de mer influence le cortège d’espèces qui s’y développe. Les laisses de mer principalement composées de débris d’algues sont occupées par Talitrus saltator, Orchestia gammarellus, Cafius xantholoma ou encore Phaleria cadaverina. Les morceaux de bois flottés seront occupés entre autres par Calicnemis atlantica, Phytosus balticus et Mesites aquitanus. L’espèce Hypocaccus dimidiatus sera quant à elle présente sur les cadavres d’organismes. Le sous-habitat de niveau trois est décrit sur sa page INPN.

Communautés ou espèces caractéristiques

L’espèce caractéristique de cet habitat est le talitre Talitrus saltator qui est une espèce caractéristique des sables du supralittoral. A marée basse, ils peuvent être observés un peu plus bas sur l’estran mais retournent au niveau supralittoral lors de la marée montante. C’est une espèce qui supporte difficilement l’immersion et fuit devant la marée.

Espèces associées

La liste fournie ne constitue pas une liste exhaustive des espèces associées à cet habitat. Les sables supralittoraux sont pauvres en espèces et relativement mal connus. La bibliographie fait principalement référence à la faune associée aux laisses de mer et non pas à celle associée aux sables des hauts de plages, à l’exception de l’espèce caractéristique Talitrus saltator. Les espèces citées ci-après concernent donc principalement les laisses de mer des hauts de plages bien que certaines puissent être observées dans les sables (ex : crustacés).

Dynamique temporelle

Pour un même rivage, la position des laisses de mer varie dans le temps selon les coefficients de marée et la houle. De plus, les laisses de mer ne sont pas forcément pérennes. Elles se forment principalement en automne, lors des grandes marées d’équinoxe qui charrient les débris de macroalgues et de zostères dû à leur dégénérescence à cette période. La position des sables de haute plage peut varier selon la saison.

Habitats pouvant être associés ou en contact

L’habitat A5-1 peut être en contact avec les habitats suivants (liste non exhaustive):
- A1-1.1 Roches et blocs supralittoraux à lichens jaunes et gris : contact de même niveau
- A1-3 Roches et blocs médiolittoraux à dominance animale : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A3-2 Sédiments grossiers propres médiolittoraux : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A3-2.1 Galets et cailloutis intertidaux : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A4-1 Sédiments hétérogènes envasés médiolittoraux marins : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A4-2 Sédiments hétérogènes envasés médiolittoraux en milieu à salinité variable : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A5-2.1 Sables médiolittoraux mobiles propres : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A5-3 Sables fins médiolittoraux : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A5-4 Sables fins envasés médiolittoraux : continuité bathymétrique, contact inférieur

L’habitat A5-1 peut également être en contact supérieur avec des habitats terrestres tels que les végétations dunaires.

Confusions possibles

Il n’y a pas de confusion possible.

Répartition géographique

L’habitat A5-1 est présent sur l’ensemble de la façade Atlantique-Manche-Mer du Nord au niveau des plages sableuses dont la partie supérieure n’est humectée que par les embruns.
On retrouve notamment cet habitat dans le nord de la France (au niveau du Touquet-Paris-Plage par exemple), en Baie de Somme, sur l’ensemble des côtes bretonnes, dans les Pertuis-Charentais et dans le Golfe de Gascogne (ex : côtes landaises et bassin d’Arcachon).

Fonctions écologiques

L’habitat A5-1 joue un rôle écologique important, principalement lorsque le sous-habitat A5-1.1 est présent. La présence d’une laisse de mer confère alors à cet habitat un fort rôle écologique en tant que lieu de recyclage de la matière organique : les débris végétaux sont dégradés par les espèces qui y vivent puis la matière organique est réexportée vers les milieux intertidaux et subtidaux. La présence de ce sous-habitat permet également à l’habitat A5-1 au sens large de jouer un rôle important en tant que zone de nourrissage pour de nombreux oiseaux marins tels que le gravelot, le bécasseau variable, le pipit maritime, le tournepierre à collier et parfois de nidification (ex : gravelot à collier interrompu).
L’habitat A5-1 (et A5-1.1) constitue l’habitat essentiel de la grande nébrie (Nebria complanata) qui est très sensible au dérangement et à la pollution et qui est aujourd’hui une espèce en déclin.
Enfin, les laisses de mer jouent un rôle de frein à l’érosion en participant au piégeage du sédiment au sein des débris accumulés.

Statut de conservation

Au titre de la DHFF (92/43/CEE), cet habitat est peut correspondre à l’HIC 1130 « Estuaires » ou à l’HIC 1150 « Lagunes côtières » sous réserve de respect des critères d'identification géomorphologiques et de délimitation physiographiques de l'HIC.

Tendance évolutive

L’habitat est de plus en plus soumis aux dépôts de déchets plastiques résultant en une accumulation de micro-plastique dans le sédiment et dans la laisse de mer lorsqu’elle est présente.

Auteur(s)

Tauran A., Grall J.

Date de rédaction

2020

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