F61-02 - Arabidetum caeruleae Braun-Blanq. 1918

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Végétation pionnière longuement enneigée des plages rocailleuses de débris rocheux calcaires et de la base de versants ébouleux stabilisés sur substrats calcaires ou schisteux. Délimitation avec les véritables éboulis actifs souvent floue et progressive, présence de nombreuses espèces transgressives des éboulis, étages subalpin supérieur et alpin.

Nom cité du syntaxon

Arabidetum caeruleae Braun‑Blanq. 1918 (Beitr. Geobot. Landesaufn. 4 : 61), incl. Arabido caeruleae - Rumicetum nivalis (Jenny‑Lips) Oberd. 1957.

Type nomenclatural

relevé n°3 (neotypus nominis), tableau III in Braun‑Blanquet & Jenny 19267 (Denkschriften der
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft 63 (2) : 200) : Munt La Chera (Parc national suisse, Grisons, Suisse), dolomie, 2560 m, exposition nord, pente 10°.
Arabis caerulea 1.1, Gnaphalium hoppeanum +, Ptrizelago alpina subsp. brevicaulis +, Ranunculus alpestris (+), Saxifraga androsacea +, Salix retusa +, Carex nigra +, Achillea atrata 1, Moehringia ciliata +, Taraxacum alpinum +, Poa alpina 1, Sedum atratum +, Silene acaulis +, Saxifraga stellaris 2, Salix herbacea +.

Physionomie

Tapis herbacé ras et très discontinu à faible richesse spécifique, dominé par des petites hémicryptophytes alpines à rosettes plaquées ou tige prostrée, d’optimum estival.

Combinaison caractéristique d'espèces

(indications bibliographiques et expert CBNA : 20 relevés) Arabis caerulea, Taraxacum alpinum, Saxifraga androsacea, Ranunculus alpestris, Potentilla brauneana, Veronica aphylla, Veronica alpina, Gnaphalium hoppeanum, Sagina saginoides, Poa alpina, Salix herbacea, Carex parviflora, Pritzelago alpina, Sedum atratum.

Variations

La sous‑association rumicetosum nivalis Jenny‑Lips 1930 (Beih. Bot. Centralbl. 46B (2‑3) : 239), différenciée par Rumex nivalis (absente des Alpes françaises), Moehringia ciliata, Thlaspi rotundifolium, etc., représente selon nous une simple forme de transition sur éboulis.
Deux variantes sont observées dans les Alpes françaises :
- de transition vers les éboulis calcaires du Thlaspion rotundifolii avec Cerastium latifolium, Arabis alpina, Oxyria digyna, Saxifraga oppostifolia, Doronicum grandiflorum (cf. Arabidetum caeruleae Braun‑Blanq. 1918 (Jenny‑Lips, 1930, col. 2b et 2c)) ;
- de transition vers les éboulis et plages de schistes lustrés du Drabion hoppeanae avec Achillea nana, Saxifraga biflora, Androsace alpina, Saxifraga oppositifolia, Campanula cenisia, Artemisia genipi.

Synchorologie

- territoires d’observation : surtout dans les massifs calcaires et sédimentaires (métamorphisés) des grandes Alpes (Alpes intermédiaires et internes) mais aussi sous une race appauvrie dans les Préalpes calcaires (Aravis) ;
- sous‑associations ou variantes géographiques : race des Préalpes externes sans Arabis caerulea avec souvent Ranunculus alpestris, race des grandes Alpes avec Arabis caerulea et rarement Ranunculus alpestris.

Axes à développer

Acquisition de connaissances complémentaires dans la haute chaîne du Jura pour mieux apprécier le statut du Veronico alpinae - Pritzelaginetum alpinae Béguin 1972, qui est une forme hyper‑appauvrie de l’Arabidetum caeruleae Braun‑Blanq. 1918.

Bibliographie

 Corriol G. & Mikolajczak A., 2014. Contribution au Prodrome des végétations de France : les Salicetea herbaceae Braun‑Blanq. 1948. J. Bot. Soc. Bot. France, 68 : 15-49. (Source)

Barry J.‑P.,1960

Base de données Flore du CBNA

Braun‑Blanquet J. & Jenny H., 1926

Braun‑Blanquet J., 1918

Jenny‑Lips H., 1930

Oberdorfer E., 1998

Quantin A. & Nétien G., 1953

Royer J.‑M., 1968.