E3-2 - Agrégations d'échinodermes sur sédiments bathyaux

Typologie nationale des habitats marins benthiques de la Manche, de la Mer du Nord et de l'Atlantique (NatHab-Atl)

Source de l'ajout à la typologie

L’habitat E3-1 Agrégations d’échinodermes sur sédiments bathyaux a été ajouté à la version 2 de la typologie sous le code M12.03. L’ajout original à la version 2 provient des documents de références suivants : la typologie CORALFISH, la typologie EUNIS dans sa version 2007, la liste OSPAR et les habitats décrits par Le Danois (1948). La codification de cet habitat change dans la version 3 de la typologie en passant de M12.03 à E3-2.
L’habitat M12.03 contenait alors les quatre sous-habitats :
o M12.03.01 Agrégations de Leptometra spp.
o M12.03.02 Agrégations d'Antedon spp.
o M12.03.03 Agrégations d'Cidaris cidaris spp.
o M12.03.04 Agrégations d'Echinodae.
Dans la version 3 de la typologie, deux sous-habitats de niveau 2 sont créés : l’habitat E3-2.1 Agrégations de crinoïdes sur sédiments bathyaux qui regroupe E3-2.1.1 (anciennement M12.03.01) et E3-2.1.2 (anciennement M12.03.02) et l’habitat E3-2.2 Agrégations d’échinides sur sédiments bathyaux qui regroupe E3-2.2.1 (anciennement M12.03.03) et E3-2.2.2 (anciennement M12.03.04).

Facteurs abiotiques

Étage : Bathyal
Nature du substrat : Sables fins / Vases
Répartition bathymétrique : 650 à 1600 m (répartition explorée).
Hydrodynamisme : Modéré/ Fort
Salinité : Milieu marin
Température : Variable
Lumière : Système aphytal
Régime trophique : Mésotrophe

Caractéristiques stationnelles

On retrouve l’habitat sur les substrats meubles sableux à vaseux au bord du talus continental, sur les bancs, les flancs, les terrasses et les escarpements des canyons. Il se caractérise par la présence de regroupement d’échinodermes (Cidaridae, Echinothuriidae, Ophiures, holothuries). Les échinodermes, principalement des échinides, ont tendance à dominer les communautés dans les habitats de substrats meubles. Cidaris cidaris est considérée comme une espèce caractéristique du bathyal supérieur (200 à 500 m).
Actuellement, les agrégations de Cidaris cidaris sont principalement connues en association avec des faciès coralliens ou infra‐ coralliens, constitués de débris ou de massifs de scléractiniaires coloniaux, à des profondeurs comprises entre 580 m et 1400 m de profondeur (Stevenson et al., 2013, 2015, 2018). Des observations ponctuelles font également état d’agrégation de Cidaris cidaris sur substrat meuble sensu stricto dans les canyons du nord du golfe de Gascogne.

Variabilité

Les agrégations de Cidaris cidaris (Cidaridae) et de crinoïdes sont présentes dans le bathyal supérieur. Les densités observées lors des campagnes d‘exploration étaient de l’ordre de 1 à 18 individus par image. Une autre observation importante concerne une petite holothurie indéterminée qui forme une seule mais vaste agrégation dans le canyon de Douarnenez où les densités pouvaient dépasser 70 individus par image. Des agrégations d’Amphiuridae, des ophiures fouisseuses ont été observées dans le bathyal inférieur, les densités observées étaient de l’ordre de 2 à 140 individus par image. Des espèces de la famille des Echinothuriidae peuvent aussi coloniser les substrats meubles à de plus grande profondeur dans le bathyal inférieur.

Communautés ou espèces caractéristiques

L’habitat se caractérise par la présence de Crinoidea dont les espèces Leptometra celtica, et Antedon spp., d’Echinoidea dont Cidaris cidaris, des Echinothuriidae sp. ainsi que des holothuries et des Amphiuridae.

Espèces associées

Le Danois (1948) associait les agrégations de Cidaris cidaris sur substrat meuble à l’actinie Hormathia nodosa et l’holothurie Parastichopus tremulus. On peut trouver également des Holoturies diverses, des ophiures, des astérides.

Dynamique temporelle

Trop peu de connaissance sur le sujet.

Habitats pouvant être associés ou en contact

E3-1 Agrégations d’éponges sur sédiments bathyaux : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E3-3 Agrégations de cérianthaires sur sédiments bathyaux : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E3-4 Agrégations d’actiniaires sur sédiments bathyaux : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E3-5 Agrégations de foraminifères sur sédiments bathyaux : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E3-6 Agrégations de mégafaune mixtes sur sédiments bathyaux : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E3-7 Sédiments bathyaux à faible couverture macrobiotique : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E3-8 Jardins et colonies isolées de coraux sur sédiments bathyaux : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.

Confusions possibles

Aucune confusion possible.

Répartition géographique

Les agrégations d’échinodermes, dominées par les échinides et le Cidaridae Cidaris cidaris, sont présentes dans le golfe de Gascogne à des profondeurs entre 200 à 500 m. Cidaris cidaris est notamment observée dans les canyons de Petite-Sole (marge celtique) et de Douarnenez (marge nord armoricaine). Les Echinothuriidae sont observés dans le golfe à des profondeurs plus importantes (1000 à 2000 m). Une agrégation d’holothurie a été observée dans le canyon de Douarnenez (1000 à 1600 m). Des agrégations d’Amphiuridae ont été observées sur les flancs des canyons de l’Odet et de Cap-Ferret (900 à 1600 m).

Fonctions écologiques

Les données sur les communautés de substrats meubles sont ponctuelles, partielles et souvent anciennes, la surface échantillonnée est dérisoire par rapport à l’étendue des zones de substrats meubles. Les échinodermes semblent jouer un rôle important dans le recyclage des nutriments (Stevenson et al., 2018).

Statut de conservation

Cet habitat ne dispose d’aucun statut de conservation.

Tendance évolutive

Le Danois (1948) considérait qu’une « véritable ceinture de Cidarides entoure les parties hautes de la falaise Atlantique ». De nos jours, les rares occurrences d’agrégations de Cidaris cidaris qui ont pu être observées, en particulier à des profondeurs inférieures à 500 m où proliférait l’espèce au début du siècle, pourraient suggérer que le chalutage a significativement modifié les patrons d’abondance et de distribution de l’espèce.

Auteur(s)

Tourolle J., van den Beld I., Menot L., Percevault L., Bajjouk T.

Date de rédaction

2020

Bibliography

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