Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis (Zólyomi & Jakucs ex Jakucs 1960) Rivas-Martinez 1972

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Communautés supraméditerranéennes, en limite septentrionale d’aire dans la vallée du Rhône (Cévennes, Boutières, côtes de la vallée du Rhône), sur la bordure sud du Massif central, dans les causses du Quercy), le Périgord et l’Entre-deux-Mers.

Nom cité du syntaxon

Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis (Zólyomi & Jakucs ex Jakucs 1960 : Acta Bot. Acad. Sci. Hung., 6 : 267-303) Rivas-Martinez 1972 (Anales Inst. Bot. A. J. Cavanillas, 29: 127).

Synonymes

Buxo sempervirentis-Quercion humilis Zólyomi & Jakucs ex Jakucs 1960 ; non : Buxenion sempervirentis Gamisans 1977.

Type nomenclatural

Buxo sempervirentis-Quercetum pubescentis Braun-Blanq. ex Bannes-Puygiron 1933 in Blasi, di Pietro & Filesi 2004 (Fitosociologia, 41 (1): 110-111).

Physionomie

Strate arborée le plus souvent dominée par Quercus pubescens. Peuplements rabougris et clairs sur les stations les plus sèches, mais pouvant être plus fermés et hauts sur les stations les plus fertiles.

Combinaison caractéristique d'espèces

Acer monspessulanum, Asphodelus ramosus, Buphthalmum salicifolium, Centaurea pectinata, Cotinus coggygria, Euphorbia duvalii (rare), Genista hispanica, Lonicera etrusca, Pimpinella saxifraga, Salvia glutinosa, Saponaria ocymoides, Symphytum tuberosum et Trifolium ochroleucon sont de bonnes différentielles de sous-alliance. Acer opalus (caractéristique de classe) est plus fréquent que dans le Sorbo ariae-Quercenion pubescentis. Cytisophyllum sessilifolium et Viola alba sont des caractéristiques de classe mais sont très rares dans le Sorbo ariae-Quercenion pubescentis Rameau ex J.-M. Royer, Felzines, Misset & Thévenin 2009, alors qu’elles sont omniprésentes dans le Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis.
Des caractéristiques des Quercetea ilicis Braun-Blanq. in Braun-Blanq., Roussine & Nègre 1952 (ou de syntaxons de cette classe, comme le Quercion ilicis Braun-Blanq. ex Molin. 1934) comme Catananche caerulea, Euonymus latifolius, Rhamnus saxatilis et Quercus ilex (présent parfois en mélange, voire constituant des stades de dégradation de ces groupements) sont de bonnes différentielles par rapport à l’alliance du Sorbo ariae-Quercenion pubescentis, plus septentrionale. En effet, le Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis est fréquemment situé géographiquement au contact avec des végétations méditerranéennes, notamment des Quercetea ilicis. On trouve également des espèces communes avec les pelouses et prairies sèches, telles que Ranunculus bulbosus et Phyteuma orbiculare. Enfin, des espèces communes avec les hêtraies des Fagetalia sylvaticae sont présentes, contrairement au reste des Quercetalia pubescenti-petraeae, notamment Ilex aquifolium ou Lactuca muralis, voire Taxus baccata dans certaines associations. En effet, contrairement au Sorbo ariae-Quercenion pubescentis qui occupe des stations très sèches, on retrouve des forêts du Buxo sempervirentis-Quercetum pubescentis sur des stations à bilan hydrique favorable, notamment à basse altitude dans l’aire des chênaies vertes des Quercetea ilicis (c’est par exemple le cas de l’Ilici aquifolii-Quercetum pubescentis Barbero & Quézel 1994 ou du Salvio glutinosae-Quercetum pubescentis Choisnet in Renaux, Le Hénaff & Choisnet 2015). Cette abondance d’espèces d’ordinaire associées aux hêtraies dans certaines associations pourrait acréditer l’hypothèse selon laquelle certaines chênaies pubescentes observées et rattachées à l’Ilici aquifolii-Quercetum pubescentis Barbero & Quézel 1994 ou au Buxo sempervirentis-Quercetum pubescentis Braun-Blanq. ex Bannes-Puygiron 1933 serait en fait des stades de dégradation de hêtraies calcicoles sèches, issus de siècles d’exploitation en taillis, ou des stades de recolonisation de pelouses délaissées par l’agriculture et évoluant vers la hêtraie.

Remarques

Une chênaie pubescente acidiclinophile à Luzula nivea est signalée sur substrat siliceux (pélites ou quartzites), entre 800 et 1100 m d’altitude, sur les pentes relativement fortes d’ubac dans la vallée du Var (Van Es et al. 2014). Elle constituerait une association nouvelle à décrire (Gattus & Delhaye com. pers.), caractérisée par Betula pendula, Castanea sativa, Corylus avellana, Festuca heterophylla, Luzula nivea, Pinus sylvestris, Quercus pubescens, Tilia platyphyllos, Trifolium alpestre, Vicia cracca subsp. incana… Sa position synomenclaturale sera à préciser : Avenello flexuosae-Quercion pubescentis Choisnet in Renaux, Le Hénaff & Choisnet 2015 ou Quercion pubescenti-petraeae (Braun-Blanq. 1932) Rivas Mart. et al. 2002.

Bibliographie

 Renaux B., Timbal J., Gauberville C., Boeuf R., Thébaud G., Bardat J., Lalanne A., Royer J.-M. & Seytre L., 2019. Contribution au prodrome des végétations de France : les Quercetea pubescentis Doing-Kraft ex Scamoni & H. Passarge 1959. Doc. phytosoc., série 3, 10 : 41-136. (Source)