Ulmion minoris (Oberd. 1953) Seytre & Renaux in Renaux, Timbal, Gauberville, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Communautés forestières planitiaires à collinéennes des terrasses et lits majeurs des fleuves et grandes rivières à cours lent. La nappe peut être assez profonde mais est puissante, du fait de la taille importante du cours d’eau. Les inondations ne sont généralement pas annuelles, et ne sont pas destructrices lorsqu’elles surviennent.

Nom cité du syntaxon

Ulmion minoris (Oberd. 1953) Seytre et Renaux stat. nov. hoc loco.

Synonymes

Basion. : Ulmenion minoris Oberd. 1953 (Beitr. Naturk. Forsch. Südwestdeutsch. 12 : 34 ; Syn. : Ulmo-Quercion roboris Oberd. 1953 em. H. Passarge 1968 nom. inval. (art 3d).

Type nomenclatural

Typus allianciae : Fraxino-Ulmetum (Tüxen apud. Lohm. 1952) Oberd. 1953 (syn. : Ulmo minoris-Fraxinetum excelsioris (Tüxen apud. Lohm. 1952) Oberd. 1953 nom. invers.).

Physionomie

Cortège dendrologique extrêmement diversifié, avec Chêne pédonculé, Peuplier blanc, Frêne commun ou oxyphylle, Orme lisse (Ulmus laevis), Orme champêtre…, ainsi qu’Alnus glutinosa ou A. incana, Acer campestre, A. pseudoplatanus, Populus alba, P. nigra, P. ×canescens. S’il ne domine guère le sous-étage comme dans les forêts des Ulmo minoris-Fraxinetalia excelsioris H. Passarge 1968, Carpinus betulus peut être présent.

Combinaison caractéristique d'espèces

Caractéristiques d’alliance : Populus alba, P. ×canescens, Quercus robur, Ulmus laevis, U. minor, Bryonia dioica, Silene baccifera, Dipsacus pilosus, Galanthus nivalis, Lamium maculatum, Symphytum officinale, Vitis vinifera subsp. sylvestris. Rameau et Schmitt (1981) citent également Acer campestre, Ligustrum vulgare, Malus sylvestris, Prunus avium et Tilia cordata, qui peuvent davantage être considérées comme des différentielles par rapport à l’Alnion incanae, de même que certaines espèce du Fraxino excelsioris-Quercion roboris.

Remarques

Les espèces du Fraxino excelsioris-Quercion roboris H. Passarge & Ger. Hofm. 1968 sont plus abondantes que dans les forêts de l’Alnion incanae, alors que les hygrophiles des bas niveaux topographiques correspondant à l’Alnion incanae sont plus rares (la nappe est profonde, accessible aux arbres pendant toute l’année mais plus rarement aux herbacées). Dans le PVF1, suite aux conclusions de Rameau & Schmitt (1984) puis Rameau (1996), ces forêts alluviales des grands cours d’eau à eaux lentes correspondaient à une sous-alliance de l’Ulmenion minoris Oberd. 1953, au sein de l’Alnion incanae. Leur position intermédiaire sur les plans floristique (mise en évidence par l’AFC), écologique et structural entre l’Alnenion glutinoso-incanae et le Fraxino excelsioris-Quercion roboris nous incite à les élever au rang de l’alliance, plutôt que de les subordonner, comme sous-alliance de l’Alnion incanae, à des végétations certes alluviales mais plus hygrophiles. En outre, la répartition des différentes associations a évolué depuis la première version du synsystème ébauchée par Rameau (1996, 1997). Les associations liées aux rivières à cours lent (Pruno padi-Fraxinetum excelsioris Oberdorfer 1953, Alno glutinosae-Carpinetum betuli Issler 1926, Ribo rubri-Ulmetum minoris (Noirfalise & Sougnez 1961) Gelez & Catteau in Renaux, Timbal, Gauberville, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019 et Aegopodio podagrariae-Fraxinetum excelsioris Passarge 1968) sont en réalité plus affines de celles des grands fleuves que des rivières à cours rapide. Rameau et Schmitt (1984) avaient déjà souligné la position intermédiaire du Pruno padi-Fraxinetum excelsioris.

L’Aegopodio podagrariae-Fraxinetum excelsioris Passarge 1968 ne semble pas présent en France. Les végétations qui lui étaient rattachées dans le nord de la France et en Belgique, suite aux travaux de Noirfalise et Sougnez (1961), relèvent en réalité d’une association différente, le Ribo rubri-Ulmetum minoris (Noirfalise & Sougnez 1961) Gelez & Catteau in Renaux, Timbal, Gauberville, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019.

L’Humulo lupuli-Fraxinetum excelsioris (Noirfalise et Sougnez 1961) Renaux et al. in Thébaud, C. Roux, C.-E. Bernard & Delcoigne 2014 nom. ined. [Syn. : Aegopodio podagrariae-Fraxinetum excelsioris sensu Billy 1997], des niveaux inférieurs des terrasses alluviales de la Loire et de ses grands affluents en contexte d’Ulmo minoris-Quercetum roboris Felzines & Loiseau, n’a finalement pas été retenu, afin de suivre le même schéma que pour les autres grands systèmes alluviaux, pour lesquels une même association est déclinée en plusieurs sous-associations de niveau hydrique différent. Dans ce cas, une nouvelle sous-association est proposée dans l’Ulmo minoris-Quercetum roboris. Il en va de même pour la Loire aval, où l’Aegopodio podagrariae-Fraxinetum excelsioris Passarge 1968 a parfois été évoqué pour les niveaux topographiques inférieurs, alors qu’il s’agit de variations de l’Ulmo laevis-Fraxinetum angustifoliae Rameau & Schmitt ex J.-M. Royer, Felzines, Misset & Thévenin 2006.

Bibliographie

 Renaux B., Timbal J., Gauberville C., Thébaud G., Bardat J., Lalanne A., Royer J.-M. & Seytre L., 2019. Contribution au Prodrome des végétations de France : les Carpino betuli-Fagetea sylvaticae Jakucs 1967. Doc. phytosoc., série 3, 11 : 1-423. (Source)