57c-110 - Ribo rubri-Ulmetum minoris (Noirfalise & Sougnez 1961) Gelez & Catteau in Renaux, Timbal, Gauberville, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019 (Prodrome des végétations de France décliné (PVF2))

57c-110 - Ribo rubri-Ulmetum minoris (Noirfalise & Sougnez 1961) Gelez & Catteau in Renaux, Timbal, Gauberville, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019

57c-108 - Pruno padi-Fraxinetum excelsioris Oberd. 1953

57c-113 - Stachyo sylvaticae-Quercetum roboris (Felzines & Loiseau in J.-M. Royer, Felzines, Misset & Thévenin 2006) Renaux, Timbal, Gauberville, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Forêt riveraine se développant le long des rivières à cours lent et régulier dans les vallées des régions du Nord-Ouest de la France, sous climat atlantique à subatlantique. Sur alluvions sablo-limoneuses, limoneuses et calcaro-limoneuses, où la perméabilité des terrains contribue à modérer le régime des crues et permet d’échapper aux inondations estivales. Ainsi, contrairement au Stellario nemorum-Alnetum W. Lohmeyer 1957, cette forêt occupe des alluvions moins humides et plus favorables aux essences mésophiles, comme le Frêne commun, l’Orme champêtre, l’Érable sycomore et le Chêne pédonculé.

Nom cité du syntaxon

Ribo rubri-Ulmetum minoris (Noirfalise & Sougnez 1961) Gelez & Catteau nom. nov.

Synonymes

Aegopodio podagrariae-Fraxinetum excelsioris Noirfalise & Sougnez 1961 nom. illeg. (art 31), Groupement à Humulus lupulus et Fraxinus excelsior Catteau & Duhamel in Catteau, Duhamel et al. 2010 ; non Aegopodio-Fraxinetum Scamoni & H. Passarge 1959.

Type nomenclatural

- lectotypus typicum (Noirfalise & Sougnez 1961) Gelez & Catteau comb. nov. : rel. 11 du tab. III p. 224-229 in Noirfalise & Sougnez 1961 (Bull. Jard. Bot. Etat 30 : 199) ;
- lectotypus corydalidetosum solidae (Noirfalise & Sougnez 1961) Gelez & Catteau prov. : rel. 24 du tab. III p. 224-229 in Noirfalise & Sougnez (1961, Bull. Jard. Bot. Etat 30 : 199).

Physionomie

Forêt mélangée de Frêne commun, d’Orme champêtre, d’Aulne glutineux, Érable sycomore et de Chêne pédonculé. Le peuplier (en particulier les clones de Populus ×canadensis) est fréquemment planté dans ce type de forêt qui correspond au milieu le plus favorable à sa culture. Le sous-bois est généralement exploité en taillis pour le bois de chauffage ; on y trouve les essences spontanées de l’association (Fraxinus excelsior, Alnus glutinosa, Ulmus minor et parfois quelques Saules). La strate herbacée est riche en espèces des ourlets nitrophiles (Galio aparines-Urticetea dioicae), profitant de l’apport de nutriments par les alluvions. Un lot de géophytes ainsi que des espèces des ourlets hygrophiles s’ajoutent au cortège d’herbacées. Brachythecium rutabulum est fréquente dans la strate muscinale.

Combinaison caractéristique d'espèces

Fraxinus excelsior, Ulmus minor, Alnus glutinosa, Ribes rubrum, Humulus lupulus, Rubus caesius, Filipendula ulmaria, Adoxa moschatelina, Ficaria verna, Primula elatior, Arum maculatum, Anemone nemorosa, Heracleum sphondylium, Silene dioica, Aegopodium podagraria, Veronica hederifolia, Galium aparine, Anthriscus sylvestris, Chaerophyllum temulum, Urtica dioica.

Variations

- typicum [Basion. : «Aegopodio podagrariae-Fraxinetum excelsioris Noirfalise & Sougnez 1961 sous-association humide à Saules p 231. Correspond aux rel. 2, 3, 4, 5, 7, 9, 10, 11, 12 du tab. III p. 224-229 in Noirfalise & Sougnez (1961, Bull. Jard. Bot. Etat 30 : 199)]. Décrite des principales vallées du bassin de l’Escaut et de l’Escaut lui-même sur terrain limoneux ou sablo-limoneux et hydromorphes à faible profondeur (entre 10 cm et 40 cm). Elle est différenciée par une plus grande abondance des espèces des Filipendulo-Convolvuletea (Cirsium oleraceum, Valeriana repens) et est accompagnée d’un cortège d’espèces caractéristiques du Brachypodio sylvatici-Festucetum giganteae B. Foucault & Frileux 1983 ex B. Foucault in Provost 1998 (Festuca gigantea, Rumex sanguineus, Geranium robertianum, Stachys sylvatica, Anthriscus sylvestris, Scrophularia nodosa, Elymus caninus, Chaerophyllum temulum) ;
- corydalidetosum solidae (Noirfalise & Sougnez 1961) Gelez & Catteau prov. [Basion. : «Aegopodio podagrariae-Fraxinetum excelsioris Noirfalise & Sougnez 1961 sous-association calcaire à Corydalis solida». Correspond aux rel. 22, 23, 24, 26, 27 du tab. III p. 224-229 in Noirfalise & Sougnez (1961, Bull. Jard. Bot. Etat 30 : 199)]. Sous-association légèrement plus mésophile localisée dans les grandes vallées sur des alluvions plus hautes et hydromorphes à partir 40 à 80 cm mais surtout nettement neutrophile. Les alluvions limoneuses ou argilo-limoneuses sont saturées en calcaire, sans doute dans certains cas par l’apport de substrats colluviaux. Elle est différenciée par Anemone ranunculoides, Corydalis solida, Gagea lutea, Lathraea squamaria et Allium ursinum. Toutefois, cette sous-association nécessiterait plus de relevés pour confirmer son individualité, d’autant plus qu’elle est décrite très à l’est de l’aire de répartition de l’association, sur la base d’espèces à répartition subatlantique (Anemone ranunculoides et Gagea lutea) qui ne peuvent être présentes au coeur de l’aire de répartition.

Synchorologie

Forêt décrite en Belgique et reconnue dans les grandes vallées du nord-ouest de la France, notamment dans les Hauts-de-France (Duhamel et al., 2014), l’Île-de-France (Fernez & Causse, 2015) et l’ouest de la Champagne-Ardenne (Royer et al. 2006). La mention de Delassus & Magnanon (2014) en Bretagne et Pays-de-la Loire ainsi que celle de Buchet et al. (2014) en Normandie semblent sujettes à caution. Considérée comme vicariant, en domaine atlantique, du Pruno padi-Fraxinetum excelsioris Oberdorfer 1953 plus médioeuropéen.

Axes à développer

Compte tenu de la rareté des relevés exploitables en France, et en considérant que cette végétation est souvent résiduelle, détruite ou profondément modifiée par l’homme le long de nombreux cours d’eau (plantation de peupliers), des compléments doivent être apportés pour préciser son aire de répartition et confirmer la valeur syntaxinomique de la sous-association corydalidetosum solidae (Noirfalise & Sougnez 1961) Gelez & Catteau prov. Les conséquences du changement d’alliance opéré par rapport aux cahiers d’Habitats (Rameau et al. 2002) seraient à étudier. En effet, l’association était autrefois versée dans l’Alnenion glutinoso-incanae Braun-Blanq. ex Oberd. 1953, ce qui entraînait un rattachement au code 91E0. Or, aujourd’hui placée dans l’Ulmion minoris, cette association relève du code 91F0.

Bibliographie

Buchet et al., 2014 ; Catteau E. et al., 2010 & 2014 ; Delassus & Magnanon, 2014 ; Duhamel et al., 2014 ; Fernez & Causse, 2015 ; Royer et al., 2006 ; Frileux P.-N., 1977 ; Gégout J.-C. et al., 2008 ; Hoff, 1977a ; Hoff, 1977b ; Noirfalise A., Sougnez N., 1961 ; Passarge H., 1959 ; Passarge H., 1963 ; Passarge H., 1978a ; Passarge H., 1978b ; Rameau, J.-C., 1996b ; WesthoffV., Den Held A.-J. et al., 1969.

Bibliographie

Renaux B., Timbal J., Gauberville C., Thébaud G., Bardat J., Lalanne A., Royer J.-M. & Seytre L., 2019. Contribution au Prodrome des végétations de France : les Carpino betuli-Fagetea sylvaticae Jakucs 1967. Doc. phytosoc., série 3, 11 : 1-423. (Source)