III.1.1.l. - Association à Gongolaria barbata (Syn. Cystoseria barbata)

Typologie nationale des biocénoses benthiques de Méditerranée (NatHab-Med)

Evolution

ATTENTION : L’évolution de la taxonomie a mené a une modification du nom d’une espèce caractéristique (Gongolaria barbata (Stackhouse) Kuntze 1891). L’association à Cystoseria barbata devrait ainsi être renommée comme « Association à Gongolaria barbata (Syn. Cystoseria barbata) ».

Facteurs abiotiques

Etage : Infralittoral
Nature du substrat : cailloutis, coquilles, galets, roche
Répartition bathymétrique : 0 à 2-3 mètres
Situation : Milieu plus ou moins fermé, souvent séparé de la mer ouverte
Hydrodynamisme : Faible à moyen
Salinité : Variable supporte la dessalure, peut vivre en eaux saumâtres mais se trouve en général à proximité des graus
Température : Variable (très grande amplitude thermique)
Lumière : Supporte les milieux turbides
Régime trophique : Eutrophe

Caractéristiques stationnelles

Cette association se rencontre à faibles profondeurs (de 0 à 2-3 mètres). Gongolaria barbata a besoin d’un support solide pour se fixer allant des cailloux et coquilles à la roche. Il existe deux formes de cette espèce : la forme barbata et la forme aurantia (synonyme : repens) (forme libre). L’association n’est donc concernée que par la forme barbata. Elle constitue des forêts éparses sur de grandes étendues (centaines de m²).
Gongolaria barbata f. barbata est endémique de la Méditerranée et se rencontre dans l’ensemble du bassin. La forme aurantia est également signalée dans la baie de Càdiz.

Variabilité

Dans les lagunes non perturbées et sur les substrats durs, cette association constitue l’aspect dominant de la biocénose euryhaline et eurytherme. Cette association est également présente en mer ouverte (cf. III.6.1.d.).

Dynamique

Cette espèce perd ses rameaux en hiver.
Aucune information sur la dynamique de l’espèce et de l’association.
Dans l’étang de Thau, elle est remplacée par l’espèce introduite Sargassum muticum (avec laquelle elle est probablement en compétition).

Espèces caractéristiques

L’association du Cystoseiretum barbatae a été décrite par Pignatti en 1962 (In Giaccone et al., 1994). Ses espèces caractéristiques sont : Gongolaria barbata, C. compressa, Halymenia floresii, Gracilaria bursa-pastoris (G. compressa), Hypnea musciformis, Nemastoma dichotomum, Ceramium siliquosum, C. deslongchampsii, C. siliquosum var. lophophorum, Bonnemaisonia asparagoides.

Principaux critères de reconnaissance

Forêt de Gongolaria barbata f.barbata.

La forme barbata possède un axe simple cylindrique avec un apex lisse et saillant puis des ramifications de deuxième ordre et d’ordre supérieur qui se détachent. Les rameaux secondaires sont très longs et munis de flotteurs. Les réceptacles sont terminaux et fusiformes. La forme aurantia est une forme libre et serait en réalité des rameaux détachés flottant dans la colonne d’eau.

Habitats associés ou en contact

Au-dessus la biocénose des sables vaseux et vases des lagunes et estuaires (SVLE) (II.1.1.).
Sur les côtés toutes associations et faciès de la biocénose euryhaline et eurytherme (III.1.1.).

Confusions possibles

Avec Sargassum muticum.

Répartition géographique

Dans les étangs à affinités marines du Languedoc (Salses-Leucate, d’Ingril et de Thau) et de Corse. Elle est éteinte à Berre depuis les années 70.

Structure et fonctions

Structure : forêt algale/peuplements arborescents
Fonctions : nurseries, production primaire

Intérêt pour la conservation

Cette association participe à l'équilibre du milieu, au maintien de la biodiversité, au refuge de la petite faune vagile servant au nourrissage des poissons. La production y est importante.

Menaces potentielles

Les menaces sont :
- le surpâturage par les oursins,
- la destruction de l’habitat,
- l'introduction volontaire ou involontaire d'espèces étrangères au milieu qui dans certains cas s'adaptent aux nouvelles conditions de ce milieu et deviennent par la suite des espèces invasives. C'est le cas de Sargassum muticum,
- le piétinement par les véliplanchistes.

Tendance évolutive

Elle est en déclin sur l’ensemble des étangs de Méditerranée française.

Auteur(s)

Michez N., Thibaut T., Verlaque M.

Date de rédaction

2016

Bibliographie

La Rivière M., Michez N., Delavenne J., Andres S., Fréjefond C., Janson A-L., Abadie A., Amouroux J-M., Bellan G., Bellan-Santini D., Chevaldonné P., Cimiterra N., Derolez V., Fernez T., Fourt M., Frisoni G-F., Grillas P., Harmelin J-G., Jordana E., Klesczewski M., Labrune C., Mouronval J-B., Ouisse V., Palomba L., Pasqualini V., Pelaprat C., Pérez T., Pergent G., Pergent-Martini C., Sartoretto S., Thibaut T., Vacelet J., Verlaque M., 2021. Fiches descriptives des biocénoses benthiques de Méditerranée. UMS PatriNat éd., Paris : 660 pp. (Source)

 Michez, N., Fourt, M., Aish, A., Bellan, G., Bellan-Santini, D., Chevaldonné, P., Fabri, M.-C., Goujard, A., Harmelin, J.-G., Labrune, C., Pergent, G., Sartoretto, S., Vacelet, J. et Verlaque, M. 2014. Typologie des biocénoses benthiques de Méditerranée Version 2. Service du patrimoine naturel, Muséum national d'Histoire naturelle, Paris. SPN 2014 - 33: 26 pp. (Source)

 GIACCONE G., ALONGI G., PIZZUTO F., COSSU A. 1994. La vegetazione marina bentonica fotofila del Mediterraneo: II. Infralitorale e Circalitorale: Proposte di aggiornamento. Boll. Accad. Gioenia Sci. Nat. Catania, (27) 346: 111-157.

 Lauret M. Oheix J., Derolez V., Laugier T. 2011. Guide de reconnaissance et de suivi des macrophytes des lagunes du Languedoc-Roussillon. Réseau de Suivi Lagunaire (Ifremer, Cépralmar, Agence de l'Eau RM&C, Région Languedoc-Roussillon) : 148 pp