E2-1 - Récifs ou massifs bathyaux de scléractiniaires récifaux

Typologie nationale des habitats marins benthiques de la Manche, de la Mer du Nord et de l'Atlantique (NatHab-Atl)

Source de l'ajout à la typologie

L’habitat E2-1 Récifs ou massifs bathyaux de scléractiniaires récifaux a été ajouté dans la version 2 de la typologie sous le code P22 (Michez et al., 2015). L’ajout original à la version 2 provient des documents de références suivants : la typologie CORALFISH, la typologie EUNIS dans sa version 2007, la liste OSPAR et les habitats décrits par Le Danois (1948). La codification change dans la version 3 de la typologie en passant de P22 à E2-1. Il contient trois sous-habitats :
o E2-1.1 Récifs bathyaux de Madrepora oculata et Desmophyllum pertusum (anciennement Lophelia pertusa) (anciennement P22.01).
o E2-1.2 Massifs bathyaux de Madrepora oculata et Desmophyllum pertusum (anciennement Lophelia pertusa) (anciennement P22.02).
o E2-1.3 Massifs bathyaux de Solenosmilia (anciennement P22.03).

Facteurs abiotiques

Étage : Bathyal
Nature du substrat : Substrats biogéniques
Répartition bathymétrique : 640 m à 2000m (répartition explorée)
Hydrodynamisme : Modéré
Salinité : Milieu marin
Température : Variable (9.7 à 11.5 °C)
Lumière : Système aphytal
Régime trophique : Mésotrophe

Caractéristiques stationnelles

L’habitat correspond aux structures biogéniques créées par une agrégation dense de coraux scléractiniaires (coraux durs) des espèces Desmophyllum pertusum, Madrepora oculata ou Solenosmilia variabilis dans la zone bathyale. Lorsque les colonies de coraux durs se développent sur une matrice de coraux morts formant un substrat dur continu et fixe par rapport au substrat sous-jacent et que cette matrice devient un support pour de nouvelles espèces, on parle de « récifs de coraux ». Si l’agrégation de coraux scléractiniaires récifaux se développe sur un substrat dur (souvent des falaises) mais ne forme pas de socle de squelette carbonaté on parle de « massifs de coraux ». Les massifs sont souvent plus clairsemés que les récifs. Cet habitat comprend aussi les récifs et massifs de coraux scléractiniaires récifaux morts en place et conservant une complexité tridimensionnelle. On le retrouve dans la partie supérieure de l’étage bathyal.

Variabilité

L’habitat regroupe trois sous-habitats qui se différencient par la communauté dominante qui les compose Desmophyllum pertusum, Madrepora oculata ou Solenosmilia variabilis. Seules Desmophyllum pertusum et Madrepora oculata peuvent être associées dans un même récif ou massif. Ils sont décrits dans leurs fiches INPN dédiées.

Communautés ou espèces caractéristiques

L’habitat se reconnaît par la présence d’espèces spécifiques qui forment les différents sous-habitats qui le composent : Desmophyllum pertusum, Madrepora oculata et Solenosmilia variabilis.

Dynamique temporelle

Trop peu de connaissance sur le sujet.

Habitats pouvant être associés ou en contact

E1-1 Agrégations d’éponges sur roches bathyales : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E1-2 Agrégations d’échinodermes sur roches bathyales : contact inférieur
E1-3 Agrégations de brachiopodes sur roches bathyales : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E1-4 Agrégations de mégafaune mixte sur roches bathyales : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E1-5 Roches bathyales à faible couverture macrobiotique : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E1-7 Thanatocénoses bathyales : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E1-6 Jardins et colonies isolées de coraux sur roches bathyales : contact de même niveau et continuité bathymétrique possible.
E2-2 Récifs d'huîtres bathyaux : contact de même niveau ou supérieur.

Confusions possibles

Les thanatocénoses (E1-7.2 Débris de coraux du bathyal) peuvent être confondues avec des récifs ou massifs de coraux morts. Ils se distinguent par la structure tri-dimensionnelle, conservée dans l’habitat E2-1 (i.e. les colonies de coraux sont érigées) et perdues dans l’habitat E1-7.2 (i.e. débris de coraux uniquement).
Les colonies isolées de scléractiniaires récifaux sur roches bathyales (E1-6.1) se distinguent des massifs bathyaux (E2-1.2 et E2-1.3), d’une part par la densité des colonies, éparses pour l’habitat E1-6.1 et formant une couverture quasi continue pour les habitats E2-1; d’autre part par la nature et la topographie du fond, constitué de blocs ou vases indurée de pente variable pour l’habitat E1-6.1 et de falaise rocheuse abrupte pour les massifs bathyaux.

Répartition géographique

Des détails sont données dans les fiches des sous-habitats de niveau trois.

Fonctions écologiques

La faune associée à cet habitat est abondante et diversifiée. Il fournit des habitats, des zones de refuge, des aires d’alimentation et de nurseries pour de nombreuses espèces, notamment pour des poissons d’importance commerciale (van den Beld et al., 2017). Des concentrations importantes de Krill ont été observées au-dessus de certains récifs.

Statut de conservation

Au titre de la DHFF (92/43/CEE), cet habitat est inclus dans l’Habitat d’Intérêt Communautaire (HIC) 1170 « Récifs ». L’habitat E2-1 peut également en partie être considéré comme l’habitat " Récifs de Desmophyllum pertusum (anciennement Lophelia pertusa)" figurant sur la liste OSPAR des habitats menacés et/ou en déclin : Les sous-habitat E2-1.1 et E2-1.2 sont compris dans l’habitats OSPAR cité. Cet habitat est également listé comme écosystème marin vulnérable : ICES/NAFO Joint Working Group on Deep‐water Ecology (WGDEC - ICES, 2020).

Tendance évolutive

Pas d’information disponible.

Auteur(s)

Tourolle J., van den Beld I., Menot L., Percevault L., Bajjouk T.

Date de rédaction

2020

Bibliographie

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