8130-23 - Éboulis calcaires de Provence

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Étage mésoméditerranéen.
Éboulis calcaires (plus rarement marno-calcaires), à éléments moyens et fins, peu ou pas fixés.
Expositions variées mais généralement adrets ensoleillés, secs et souvent chauds.
Pentes variables (essentiellement entre 10 et 50°). Généralement entre 200 et 500 m d’altitude.
Sols superficiellement caillouteux et terre fine en profondeur.

Variabilité

Diversité typologique primaire en fonction de la localisation géographique :
- en Provence occidentale, éboulis à Goufféia fausse-sabline et Linaire couchée [Linario supinae-Gouffeietum arenarioidi], avec la Crucianelle à larges feuilles, la Linaire à feuilles rougeâtres, etc. ; trouve son optimum entre 200 et 500 m d’altitude sur les massifs littoraux des Bouches-du-Rhône et du Var occidental ;
- en Provence orientale, éboulis à Chou de Robert et Galéopsis à feuilles étroites [Brassico-Galeopsidetum angustifoliae] avec la Germandrée jaune et le Ptychotis saxifrage ; présent sur l’ensemble des massifs littoraux entourant Toulon (Var).
Diversité secondaire faible avec, dans les deux cas, un fort noyau de caractéristiques presque toujours constantes sauf aux limites des aires de répartition.

Physionomie, structure

Recouvrement toujours faible et généralement inférieur à 40 %. Mosaïque fine d’hémicryptophytes et chamaephytes pour le groupement à Chou de Robert, d’hémicryptophytes et de thérophytes pour celui à Goufféia.

Confusions possibles

Par leur localisation, leur écologie et leur composition floris- tique, ces groupements ne peuvent, en Provence, être confondus avec aucun autre.

Dynamique

La dynamique des peuplements est nulle (caractère permanent) tant que l’éboulis reste mobile.
Le ralentissement des mouvements, en particulier sur les bords ou à la partie inférieure des éboulis, se traduit par l’installation de chamaephytes et phanérophytes, notamment le Jasmin arbrisseau ou la Coronille à branches de jonc voire le Pin d’Alep. L’ombre générée par ces phanérophytes limite le développement des photophiles caractéristiques des éboulis.

Habitats associés ou en contact

Dans la partie haute et quelquefois latéralement, contact avec les groupements chasmophytiques à Asplénium de Pétrarque (Code UE : 8210) ou à Asplénium des fontaines (Code UE : 8210), voire à Genêt de Lobel (Code UE : 4090).
Latéralement, dans la partie basse, contact avec les garrigues à Chêne kermès et plus rarement à Romarin.

Répartition géographique

Groupement de Provence occidentale : massifs littoraux de Carpiagne, Marseilleveyre, Le Puget, Allauch, Notre-Dame-des-Anges-de-Mimet, entre Ceyreste et Roquefort-La-Bédoule ; limite occidentale dans le massif de la Nerthe (sans le Goufféia) et orientale au Baou-de Quatre-Ouro (Var).
Groupement de Provence orientale : ensemble des massifs littoraux entourant Toulon (Caume, Combe, Coudon, Faron, Croupatier, Gros-Cerveau).

Valeur écologique et biologique

La fixation des substrats entraîne un risque de matorralisation et d’enrésinement.
Habitats généralement peu menacés.
Perturbations pouvant être induites par une fréquentation humaine importante (sentiers de randonnée traversant les habitats et en particulier leur partie basse, et entraînant un tassement des éléments).

Axes de recherche

Répartition des groupements bien connus mais qui demande une vérification concernant l’état de conservation.
Évaluer quantitativement la dynamique de la végétation (zones latérales).
Sensibiliser les randonneurs et propriétaires sur la fragilité et l’intérêt patrimonial de ces habitats.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

 Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)