8130-22 - Éboulis calcaires mésoméditerranéens et supraméditerranéens à éléments moyens, du Midi

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Habitat de basse altitude, thermophile, se rencontrant principalement à l’étage mésoméditerranéen et à la base du supraméditerranéen (de 150 à 560 m d’altitude).
Sur des pentes souvent fortes.
En exposition variée, recherchant préférentiellement les ver- sants chauds et ensoleillés.
Substrat composé de fragments grossiers (5 à 20 cm de dia- mètre) de calcaire compact contenant une matrice de terre fine peu abondante.

Variabilité

Cet habitat est connu sous le nom d’association à Centranthe de Lecoq (Centranthus lecoqii) [Centranthetum lecoqii]. Elle est assez faiblement caractérisée et représente un vicariant méridional du Calamagrostideto-Centranthetum angustifolii.

Physionomie, structure

Végétation très ouverte, dont le recouvrement ne dépasse guère 30 %. La flore est assez peu diversifiée et composée essentiellement d’hémicryptophytes [comme le Laser de France (Laserpitium gallicum) ou le Boucage tragium (Pimpinella tragium)] et de chaméphytes [le Centranthe de Lecoq ou la Scrophulaire des chiens (Scrophularia canina subsp. canina)]. Étant donné l’écologie stricte de l’habitat (éboulis plus ou moins mouvants), les espèces sont spécialisées face à ces contraintes physiques.

Confusions possibles

Les éboulis calcaires mésoméditerranéens, très thermophiles, des chaînes littorales et sublittorales de Provence à éboulis à Sabline de Provence (Gouffeia arenarioides) et Linaire couchée (Linaria supina) [Linaria supinae-Gouffeietum arenarioidis ; Code UE : 8130, Code Corine : 61.32].
Les éboulis calcaires d’affinité medio-européenne à Calamagrostide argentée (Achnatherum calamagrostis) et Centranthe à feuilles étroites (Centranthus angustifolius) [Achnathero calamagrostidis-Centranthetum angustifolii ; Code UE : 8130, Code Corine : 61.311].

Dynamique

Cet habitat présente un caractère permanent tant que la mobilité du substrat entretient un équilibre avec la colonisation végétale par les arbustes. Cependant, des stades plus ou moins fixés (pente à plus faible déclivité) sont fréquents et peuvent alors rapidement évoluer en fourrés. L’association typique n’est donc plus représentée que par fragments, du fait de la colonisation rapide par les arbustes [Prunelliers (Prunus spinosa), Bois-de-Sainte-Lucie (Prunus mahaleb), Jasmin buissonnant (Jasminum fruticans)].

Habitats associés ou en contact

Végétation chasmophytique des pentes rocheuses calcaires [Code UE : 8210, Code Corine : 62.1].
Forêts de Chêne vert (Quercus ilex) [Code Corine : 45.31].
Matorral arborescent principalement formé de Chênes verts et de Chênes kermès (Quercus coccifera) [Code Corine : 32.113].
Groupements à Chêne pubescent (Quercus humilis) et Buis (Buxus sempervirens) [Buxo semperviventis-Quercenion pubescentis].
Formations diverses de fourrés [Code Corine : 31.8] dont notamment les fruticées des stations rocailleuses à Amélanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis) du Cotoneastro integerrimus-Amelanchierenion ovalis [Code Corine : 31.82].

Répartition géographique

Ce groupement semble propre aux contreforts méridionaux du Massif central. On le retrouve ainsi à son développement maximal dans les parties basses des Cévennes méridionales et orientales.
Il est également à rechercher et à caractériser dans l’aire du Centranthe de Lecoq (Drôme, Vaucluse, Bouches-du-Rhône et, où l’espèce a été découverte récemment, Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence).

Valeur écologique et biologique

Cet habitat est endémique du midi méditerranéen français.

États de conservation

États à privilégier :
Les formations présentant une composition floristique optimale.

Autres états observables :
Stades appauvris et surtout stades en voie de colonisation par des espèces arbustives dans les endroits les moins mouvants.

Tendances et menaces

Cet habitat est globalement peu menacé.
La création de routes, de sentiers de randonnées, l’exploitation de la roche dans les carrières peuvent favoriser l’installation ponctuelle de cet habitat (remaniement des talus, mise en mouvement d’éléments rocheux), tout comme elles peuvent entraîner la disparition de stations de manière directe en détruisant le pierrier ou de manière indirecte en empêchant l’apport de matériaux nouveaux ; l’éboulis s’immobilise et est colonisé par d’autres.

Axes de recherche

Préciser l’aire de répartition de cet habitat.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

 Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)