8220-1 - Falaises siliceuses montagnardes à nivales des Alpes

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Étages montagnard, subalpin, alpin et nival. À toutes les expositions.
Sur rochers et parois subverticales dépourvus en permanence de neige et soumis à de fortes variations thermiques annuelles et journalières.
Plus faible perméabilité des roches siliceuses entraînant une sécheresse moins intense qu’en falaises calcaires.
Développement au niveau des fissures d’un lithosol acide de type protoranker (pH de l’ordre de 5).

Variabilité

Diversité typologique principale en relation avec l’altitude :
- optimum de développement aux étages alpin et nival : falaises à Androsace de Vandelli [Androsacetum vandellii], avec : Joubarbe araignée (Sempervivum arachnoideum), Drave des frimas (Draba dubia), Saxifrage sillonnée (Saxifraga exarata), Genépi noir (Artemisia genepi), Genépi jaune (Artemisia umbelliformis subsp. umbelliformis), Genépi laineux (Artemisia eriantha), Éritrichium nain (Eritrichium nanum) ;
- optimum de développement aux étages montagnard supérieur et subalpin : falaises à Primevère hirsute et Asplénium septentrionale [Primulo hirsutae-Asplenietum septentrionalis], avec : Saxifrage cotylédon (Saxifraga cotyledon), Vésicaire (Alyssoides utriculata), Véronique des rochers (Veronica fruti- cans), Saxifrage rude (Saxifraga aspera), Silène des rochers (Silene rupestris).

Physionomie, structure

Le degré de recouvrement est le plus souvent faible, inférieur à 5 %.
La végétation est essentiellement composée d’hémicryptophytes et de chaméphytes.
L’abondance et la sociabilité des espèces sont faibles.
Plus forte abondance des mousses xérophiles et des lichens sur parois siliceuses que sur parois calcaires (en particulier ceux du genre Rhizocarpon parsemant les parois siliceuses donnant à celles-ci une couleur verdâtre).

Confusions possibles

Falaises siliceuses du Saxifragion pedemontanae [Code UE : 8220, Code Corine : 62.23], dans les Alpes-Maritimes aux étages subalpin et alpin.

Dynamique

Cet habitat présente un caractère permanent.

Habitats associés ou en contact

Sur vires et replats :
- pelouses thermophiles du Festucion variae [Code Corine : 36.33] ;
- pelouses pionnières du Sedo albi-Scleranthion biennis [Code UE : 8230, Code Corine : 62.3] ;
- landes du Juniperion nanae [Code UE : 4060, Code Corine : 31.43].
Au pied des falaises, dans les situations fraîches :
- étage subalpin : éboulis siliceux du Dryopteridion oreadis [Code UE : 8110, Code Corine : 61.114] ;
- étage alpin : éboulis siliceux de l’Androsacion alpinae [Code UE : 8110].
Au pied des falaises, dans les situations chaudes, étage subalpin : éboulis siliceux thermophiles du Senecionion leucophyllae [Code UE : 8130, Code Corine : 61.33].

Répartition géographique

Dans toutes les Alpes.

Valeur écologique et biologique

Cet habitat présente trois espèces endémiques des Alpes : Éritrichium nain, Vergerette de Gaudin, Genépi noir.
La richesse floristique est plus faible que celle des falaises calcaires, mais de nombreuses espèces rares et protégées sont présentes :
- une espèce est protégée au niveau national : Androsace de Vandelli ;
- une espèce est protégée au niveau régional (Rhône-Alpes) : Saxifrage cotylédon ;
- une espèce est inscrite au (Livre rouge national) tome I : Primevère du Piémont.

États de conservation

Falaises exemptes de toutes activités humaines.

Tendances et menaces

Cet habitat est globalement non menacé bien que de plus en plus fréquenté (multiplication des via ferrata).
L’exploitation de la roche peut ponctuellement menacer cet habitat.
L’équipement des voies d’escalade et de via ferrata (avec le nettoyage de la falaise qu’elle implique), la création d’écoles d’escalade ainsi que leur fréquentation intensive peuvent ponctuellement constituer des facteurs de raréfaction de certaines espèces végétales.
Le dérangement répété des sites de reproduction d’espèces animales rupestres peut entraîner leur abandon, en particulier pour les espèces de grands rapaces rupicoles comme : l’Aigle royal, le Grand-duc d’Europe, le Faucon pèlerin et le Gypaète barbu et certaines espèces de chauves-souris.
Les espèces de Genépi peuvent se raréfier localement à cause d’une cueillette excessive.

Axes de recherche

Mise en place de suivi de la reconquête de la végétation sur les surfaces mises à nu suite à des aménagements.
Mise en place de suivi des aires de nidification des espèces animales rupestres.

Bibliographie

 Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)