Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Type d’habitat propre au domaine atlantique bien arrosé, à une altitude supérieure à 500 m - 600 m suivant la latitude (montagnard inférieur) ; se retrouve en montagnard sous influences méridionales.
Situations topographiques diverses (pentes, plateaux, dépressions…).
Installé sur des substrats acides divers (granites, roches métamorphiques ou volcaniques, schistes, flyschs, grès).
Sols plus ou moins pauvres chimiquement, à pH bas, de type brun acide, lessivé, ou légèrement podzolique ; litière épaisse avec un horizon noir (OH) qui tache les doigts (humus de type moder à dysmoder).

Variations géographiques marquées compte tenu de l’aire importante :
- race du Morvan (îlots très réduits), sur granite ;
- races du Massif central qui restent à étudier dans le détail (grande extension depuis la façade atlantique jusqu’au rebord oriental ;
- race des Pyrénées atlantiques avec Saxifraga granulata, Erica vagans, Saxifraga hirsuta… ;
- race des Pyrénées centrales, dépourvue de ces espèces ;
- race des Pyrénées orientales et de la Montagne noire, avec présence possible d’espèces thermophiles.

Variations selon le niveau trophique du sol :
- variante très acidiphile à Myrtille ;
- variante acidiphile à Canche flexueuse ;
- variantes mésoacidiphiles avec Oxalide petite oseille (Oxalis acetosella), Stellaire holostée (Stellaria holostea), Luzule des bois (Luzula sylvatica).

Variantes selon le bilan hydrique :
- variante mésophile en conditions moyennes ;
- variante hygrosciaphile avec Fougères ;
- variante sur sols un peu engorgés avec Blechnum spicant, Oreopteris limbosperma…

Strate arborescente dominée par le Hêtre, accompagné du Bouleau verruqueux, du Sorbier des oiseleurs ; strate arbustive avec de grosses taches de Houx ; présence du Noisetier sur les sols les moins acides ; tapis herbacé recouvrant, avec, selon le niveau trophique : la Canche flexueuse, la Myrtille ou la Luzule des bois ; strate muscinale fournie et diversifiée : Rhytidiadelphus loreus, Polytrichum formosum, Hylocomium splendens, Dicranum scoparium…

Avec les hêtraies-chênaies installées à l’étage collinéen supérieur où manquent les espèces montagnardes (Prénanthe, Seneçon de Fuchs…) ;
Avec les sapinières-hêtraies du montagnard moyen et supérieur se présentant souvent sous un sylvofaciès de hêtraie.

Spontanée :
Après abandon de surfaces agropastorales :
pelouses préforestières —› landes diverses ou fruticées —› phases pionnières forestières à Bouleau verruqueux (plus rarement Chêne pédonculé), parfois à Pin sylvestre —› pénétration progressive du Hêtre et maturation de la forêt.
En peuplement constitué, le Hêtre cicatrise peu à peu les petites trouées par ses régénérations.

Liée à la gestion :
Taillis, taillis sous futaie de Hêtre.
Forme dégradée à Bouleau.
Plantations diverses (Douglas, Sapin, Épicéa, Pin sylvestre…).

Pelouses pâturées à Nard raide (Nardus stricta) (UE : 6230*).
Pelouses préforestières à Houlque molle (Holcus mollis), Agrostide capillaire (Agrostis capillaris).
Chablis et coupes forestières à Digitale pourpre (Digitalis purpurea).
Landes diverses (UE : 4030) ; formations à Fougère aigle (Pteridium aquilinum).
Hêtraies acidiclines.
Forêts riveraines sur alluvions récentes (UE : 91E0*).
Forêts de ravins acidiphiles (UE : 9180*).
Végétation des fentes de falaises et rochers (UE : 8210).
Éboulis avec végétation pionnière (UE : 8150).
Tourbières (UE : 7110*).
Tourbières boisées (UE : 91D0*).

Étage montagnard inférieur des montagnes sous influence atlantique (Massif central, Morvan, Pyrénées atlantiques et centrales) et sous influence méditerranéenne (sud du Massif central, Pyrénées orientales).

Type d’habitat dont l’aire générale est développée : individus largement étendus dans certaines régions ; flore plutôt banale ; intérêt des faciès riches en Houx, compte tenu de leur état résiduel (la gestion passée les a fait souvent disparaître).

États à privilégier :
Hêtraie en futaie régulière ou irrégulière.
Futaie mélangée Hêtre-feuillus divers-Sapin.

Autres états observables :
Phase pionnière à Bouleaux verruqueux.
Taillis de Hêtre, taillis sous futaie.
Plantations (Douglas, Épicéa…).

Surface d’une part tendant à s’étendre par reconquête d’espaces pastoraux abandonnés, et par ailleurs les hêtraies constituées sont fréquemment transformées en peuplements de résineux.
Nota : les espaces en déprise sont souvent, également, plantés en résineux.

Le Hêtre peut donner de bons produits mais sa qualité ira décroissante avec l’augmentation de l’acidité, ce dernier facteur, limitant, est compensé dans une large mesure par une sylviculture dynamique.
Les hêtraies mâtures ont une utilité, dans une logique de restauration, pour la régénération des peuplements, sauf en cas de vieillissement excessif où cette opération n’est pas forcément possible (faibles capacités fructifères).
Notons, de plus, que les futaies de hêtre vieillies issues de taillis ou de taillis furetés sont presque toujours de mauvaise ou de très mauvaise qualité (coeur rouge, chancre, fibre torse).
L’Épicéa commun, le Douglas, le Pin sylvestre présentent également des potentialités intéressantes sur les stations correspondant à cet habitat, notamment une meilleure qualité technologique.

Impacts du maintien d’arbres surannés, dépérissants ou morts sur des populations de saproxylophages (nombre d’arbres nécessaires - seuil - effets de seuil - régulation des populations -).
Enrichissements : études mesurant leur impact sur l’état de conservation de l’habitat considéré (seuils, proportions, etc.).
Effets et seuils d’éclairement sur le Chêne et les feuillus secondaires à maintenir en accompagnement du Hêtre et en sous-étage.
Sylviculture du houx, utilisation spécifique du bois de houx, marché du branchage de houx.
Provenances Hêtre et Chêne à privilégier en enrichissements et plantations.
Difficulté et mauvaise qualité de la régénération naturelle de ces hêtraies dégradées issues de taillis furetés : sélection massale et introductions -

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 1. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 339 p. + cédérom. (Source)