9180-3 - Ormaies à Orme de montagne et Androsème

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat décrit dans le Pays basque entre 400 et 800 m, caractérisé par un climat océanique, pluvieux tout au long de l’année, doux en hiver, sans chaleur excessive en été.
Il recherche les stations sises sur les versants raides des vallées, à l’étage collinéen supérieur.
Il est installé sur des colluvions constituées de blocs rocheux et de cailloux de toutes tailles enrobés dans des limons.
Le sol offre une excellente activité biologique : il est riche en éléments minéraux et frais ; le pH est de l’ordre de 7 ; les débris organiques se minéralisent rapidement —› présence d’espèces nitrophiles (Sureau, Ortie).
Le degré d’humidité atmosphérique est élevé.

Variabilité

Nous ne disposons pas d’éléments sur les variations qui restent donc à étudier. Nous signalons cependant l’observation de ces ormaies dans les Hautes-Pyrénées (entre Pierrefitte et Cauterets). Il existe par ailleurs dans les Hautes-Pyrénées, sur de fortes pentes rocailleuses une tillaie (à Tilia cordata) avec Phyllitis scolopendrium, Polystichum setiferum… qui passe à une tillaie à Aspidie à ailes raides lorsque les roches disparaissent (unités restant à définir).

Physionomie, structure

L’Orme de montagne domine largement la strate arborescente accompagné du Frêne commun, de l’Érable champêtre…
La strate arbustive est structurée par le Noisetier, l’Aubépine monogyne, le Cornouiller sanguin.
La strate herbacée est marquée par la fréquence des Fougères (Scolopendre : Phyllitis scolopendrium, Aspidium à cils raides : Polystichum setiferum…) et d’espèces neutrophiles.
La strate muscinale est très dispersée.

Confusions possibles

Avec des phases pionnières des hêtraies-chênaies calcicoles à acidiclines voisines dans des situations topographiques autres.
Avec des frênaies riveraines des fonds de vallées.

Dynamique

Spontanée :
Nous disposons de peu d’éléments sur les processus dynamiques
Végétation herbacée d’éboulis --> Fruticée à Noisetier --> Phase forestière pionnière à Orme, Frêne, Érable champêtre --> Maturation lente de cette phase pionnière.
Les essences des forêts zonales pénètrent peu dans les peuplements (Hêtre parfois ou Chêne pédonculé).

Liée à la gestion :
Taillis sous futaie, taillis.

Habitats associés ou en contact

Habitats des fentes de rochers calcaires ombragés (UE : 8210).
Végétation herbacée des éboulis (UE : 8120).
Hêtraies neutrophiles à Scilla lilio-hyacinthus.
Hêtraies acidiphiles à Houx (UE : 9120).
Hêtraies xérophiles calcicoles à Seslérie bleue (Sesleria caerulea) (UE : 9150).
Landes à Callune et Myrtille (UE : 4060).
Forêts ripicoles (UE : 91E0* ou UE : 91F0).

Répartition géographique

Décrit dans le Pays basque (vallée de la Haute-Soule) entre 400 et 800 m.
À rechercher sur le piémont et le front pyrénéen de la partie ouest de la chaîne.

Valeur écologique et biologique

Type d’habitat peu répandu et par ailleurs présentant des indivi- dus de faible étendue —› type d’habitat rare.
Grande diversité spécifique et présence d’espèces rares à l’échelle régionale.
Cet habitat participe à des mosaïques de milieux du plus grand intérêt.

États de conservation

États à privilégier :
Futaie mélangée.
Taillis sous futaie, taillis.

Tendances et menaces

L’aire de ce type d’habitat est stable et compte tenu de la pression sylvicole plus faible, les habitats en taillis, taillis sous futaie se restaurent progressivement.
Les menaces pesant sur l’habitat sont : transformations résineuses ; dessertes forestières…

Potentialités intrinsèques de production

Fertilité assez élevée : degré d’humidité atmosphérique élevé, bonnes réserves en eau, excellente activité biologique, sols riches en éléments minéraux et frais.
Frêne, Orme, Érable sont des essences potentiellement intéressantes sur ces stations. Une situation topographique défavorable limitera parfois l’intérêt économique.

Axes de recherche

Type d’habitat peu étudié encore en France ; des relevés phytoécologiques restent à réaliser pour préciser son aire exacte et mieux cerner sa variabilité.

Bibliographie

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 1. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 339 p. + cédérom. (Source)