92A0-5 - Aulnaies-Tillaies de Provence siliceuse

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Climat méditerranéen typique (étage méso et supraméditerranéen).
Substrats siliceux des massifs des Maures et de l’Estérel.
Propre aux parties amont des cours d’eau : sinon en aval, avec l’élargissement il est remplacé par un habitat à Peuplier blanc.
Vallées froides encaissées, vallons descendant les ubacs. Matériaux alluviaux provenant de l’altération des roches siliceuses, souvent grossiers et hétérogènes.
Fluctuations fortes du niveau de l’eau avec des périodes d’assè- chement possible.
Sols alluviaux peu évolués.

Variabilité

Variante typique le long des ruisseaux permanents (cf. espèces indicatrices citées ci-dessous).
Variante près des ruisseaux à débit très irrégulier, riche en fougères : Aspidium à aiguillons (Polystichum aculeatum), Fougère mâle (Dryopteris filix-mas), Fougère femelle (Athyrium filix- femina) ; avec Mercuriale pérenne (Mercurialis perennis), Mélique uniflore (Melica uniflora), Luzule de Forster (Luzula forsteri) ; pauvreté en Aulne glutineux.
Variante à faible couvert avec grand développement de l’Osmonde et de la Molinie.
Végétation de l’Europe tempérée entrant largement dans cet habitat qui rappelle les aulnaies-frênaies à Laîches.

Physionomie, structure

Strate arborescente dominée par le Tilleul à feuilles cordées et l’Aulne glutineux. S’y ajoutent à l’état dispersé : le Peuplier blanc, l’Orme champêtre ...
La strate arbustive, en plus du Noisetier, du Troène, de la Clématite, héberge des espèces des forêts sclérophylles voisines.
Strate herbacée bien fournie.

Confusions possibles

Habitat bien caractérisé par rapport à la végétation sclérophylle voisine.

Dynamique

Peu d’éléments rassemblés sur le sujet.
L’ouverture du couvert favorise le développement des populations d’Osmonde et de Molinie.
On peut imaginer une reconquête d’espaces herbacés par l’Aulne, l’Orme…
Phase pionnière reconduisant à l’habitat, mais avec le risque d’envahissement de l’espace par les arbrisseaux sclérophylles.
Milieu résistant aux feux qui détruisent, plus ou moins fortement, les habitats voisins.

Habitats associés ou en contact

Forêts sclérophylles, avec Chêne vert (UE : 9340) ou chêne liège (UE : 9330) ou les deux en mélange.
Végétation fontinale (se développant au niveau des sources).
Lisières herbacées à espèces nitrophiles (UE : 6430).

Répartition géographique

Limité à la Provence orientale cristalline (Maures, Estérel).

Valeur écologique et biologique

Habitat rassemblant de nombreuses espèces rares à l’échelle de la région méditerranéenne (espèces de l’Europe tempérée : Carex pendula, C. remota, Melica uniflora…) ; populations d’Osmonde royale.
Habitat étroit, peu répandu. Raréfaction des individus épargnés.
—› Grande valeur patrimoniale.
Intérêt paysager, protection des rives et des habitats aquatiques voisins.

États de conservation

États à privilégier :
Habitats fermés ou ouverts.
En laissant les fourrés sclérophylles de recolonisation d’espaces ouverts.

Tendances et menaces

Mis en péril par divers aménagements.

Potentialités intrinsèques de production

Aulne glutineux et Tilleul à feuilles cordées, mais potentialités limitées par le faible développement spatial de stations.

Axes de recherche

Inventaires complémentaires à réaliser en vue de préciser les connaissances sur l’habitat (flore, faune) et sa répartition.

Bibliographie

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)