4060-1 - Landes installées sur substrats siliceux ou sols acides sur calcaires à Loiseleuria procumbens

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat ayant son centre de gravité en région subarctique et dans les chaînes de montagne, à la base de l’étage alpin et dans la partie supérieure du subalpin (zones très ventées).
Sols acides, principalement sur substrats siliceux.
Stations battues par le vent ; grande importance des tempêtes hivernales qui enlèvent continuellement et rapidement la neige au niveau des stations : les plantes sont ainsi soumises à une longue période de froid intense durant l’hiver.
Les espèces et ces habitats de landes ventées sont dits chionophobes (évitant les couvertures de neige stagnantes).

Variabilité

Selon la localisation géographique, il est possible de distinguer :
- dans les Pyrénées, une landine à Luzule jaune et Azalée des Alpes [Luzulo luteae-Loiseleurietum procumbentis], des zones ventées d’ombrées (2 000-2700 m) sur sols humiques silicatés, avec : Azalée des Alpes (Loiseleuria procumbens), Luzule jaune (Luzula lutea), Liondent des Pyrénées (Leontodon pyrenaicus subsp. pyrenaicus), Pédiculaire des Pyrénées (Pedicularis pyrenaica);
- dans les Alpes, une landine à Cétraire des neiges et Azalée des Alpes [Cetrario nivalis-Loiseleurietum procumbentis], avec : Azalée des Alpes, Cétraire des neiges (Cetraria nivalis), le Liondent de Suisse (Leontodon pyrenaicus subsp. helveticus).

Variations secondaires selon l’enneigement :
- variantes où dominent les lichens, particulièrement exposées aux vents et aux froids intenses ;
- variantes à Airelle des marais (Vaccinium uliginosum) où l’enneigement demeure un peu.

Physionomie, structure

Landes basses (landines) dominées par l’Azalée des Alpes, chaméphyte qui constitue des peuplements très denses (70-100 %) en espaliers (assurant une protection pour les autres espèces et contre l’érosion éolienne).
Physionomie fortement marquée par l’exubérance des lichens.
Landines ventées ne couvrant généralement pas de grandes surfaces individualisées et homogènes, fréquemment en mosaïque avec des groupements recherchant une couche de neige persistante (rhodoraies).
Conditions stationnelles drastiques ne pouvant être supportées que par des espèces sempervirentes fortement résistantes au froid, capables de photosynthétiser promptement lorsque la température s’élève au-dessus de zéro.
Résistance énorme des lichens, très abondants dans ces landes ventées, aux basses températures.

Confusions possibles

Avec les landes basses dominées par l’Airelle des marais et qui sont susceptibles d’évoluer vers la reconquête forestière, alors que les landines à Azalée des Alpes sont stables.

Dynamique

Landes naturelles stables de l’étage alpin inférieur.
Si le tapis végétal est détruit partiellement, évolution possible conduisant aux pelouses acidiphiles de l’étage alpin à Laîche courbée (Carex curvula), Fétuque faux aïra (Festuca airoides)… [Caricion curvulae, code Corine : 36.34 ; Festucion supinae, code Corine : 36.34].

Habitats associés ou en contact

Landes subalpines acidiphiles à Rhododendron ferrugineux [Rhododendro ferruginei-Vaccinion myrtilli, code UE : 4060].
Pineraies à crochets sur Rhododendron ferrugineux [code UE : 9430], cembraies, mélézeins sur Rhododendron ferrugineux [code UE : 9420].
Landes acidiphiles subalpines basses à Airelle des marais [Rhododendro ferruginei-Vaccinion myrtilli, code UE : 4060].
Pelouses acidiphiles alpines à Laîche courbée [Caricion curvulae, code Corine : 36.34] ou à Fétuque faux aïra [Festucion supinae, code Corine : 36.34].
Rochers siliceux alpins avec végétation dans les fentes [Androsacion vandellii, code UE : 8220].
Éboulis siliceux alpins [Androsacion alpinae, code UE : 8110].
Végétations acidiphiles des combes à neige [Salicion herbaceae, code Corine : 36.111].
Pelouses alpines des stations ventées à Élyne fausse queue de souris (Kobresia myosuroides) [Oxytropido-Elynion myosuroidis, code UE : 6170].

Répartition géographique

Étage alpin et sommet du subalpin des hautes montagnes siliceuses (Alpes, Pyrénées).

Valeur écologique et biologique

Végétation nordique relictuelle dans nos montagnes, occupant une faible surface à l’étage alpin.
Conditions écologiques très marginales (grands froids) qui se traduisent par l’exubérance des lichens ; paysages inhabituels (similitude avec certaines toundras).
Présence d’espèces peu fréquentes, comme l’Azalée des Alpes.

États de conservation

États à privilégier :
Landines de l’étage alpin inférieur, stables, non altérées par l’érosion, ou altérées par l’érosion.
Autres états observables :
Landines de l’étage subalpin inférieur dont la stabilité n’est pas assurée à moyen ou long terme.

Tendances et menaces

Végétations stables à l’étage alpin ; les dégradations liées à l’érosion éolienne sont compensées par une cicatrisation efficace de la part de l’Azalée des Alpes.

Potentialités intrinsèques de production

D’un point de vue pastoral, ces formations sont très peu productives ; l’appétence des landes à Airelle des marais et Myrtille est mauvaise.
Dans les Alpes, ces landines alpines sont tout à fait marginales d’un point de vue pastoral car très peu productives, très tardives et relativement peu étendues, sauf sur les versants nord.
Dans les Pyrénées, ces formations sont intéressantes car elles sont présentes sur de grandes surfaces et servent aux couchades des brebis. Elles sont utilisées en été par des animaux à l’entretien qui y font plusieurs passages après fin juillet. Leur faible valeur pastorale permet de compter 20 à 40 journées brebis/ha.

Axes de recherche

Absence de données.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

 Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)